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PlayStation 4 & Xbox One : Les jeux vidéo du 1er trimestre 2017

Pour tous ceux qui auraient déjà achevé les jeux vidéo de la fin d’année 2016, voici de quoi les occuper pour les mois à venir avec une petite sélection de titres parus depuis le début de l’année. Une sélection à nouveau toute subjective et donc forcément loin d’être exhaustive mais qui n’entend pas moins couvrir les sorties phares des trois premiers mois de 2017.

D’aucuns argueront sans doute une fois de plus que ladite sélection est foncièrement guerrière et qu’un peu de finesse dans ce monde de brutes pixellisées ne serait pas de refus. Mais de toute évidence, si les studios n’ont de cesse de concevoir de tels titres, c’est que la demande est belle et bien là. Quant aux féministes dans l’âme, ils seront sans doute ravis de constater que la parité homme – femme est (presque) respectée puisque sur la grosse douzaine de titres que nous avons passé au crible ci-dessous, trois mettent en avant une héroïne (Gravity Rush 2, Horizon Zero Dawn et Nier : Automata, fût-ce cette dernière une androïde) tandis que Ghost Recon Wildlands, Mass Effect : Andromeda ou encore LEGO Worlds laissent tout loisir d’opter pour un avatar masculin ou féminin.

Sommaire

 

PS4 Pro : Ventilo option HDR

Précisons avant d’entamer les réjouissances qu’à l’exception des exclusivités Xbox One (bon d’accord, LA seule exclusivité XBO), tous les jeux ci-dessous ont été testés sur PlayStation 4 Pro. Un point qui aura toute son importance puisque, depuis la sortie du nouveau monolithe noir de Sony en novembre dernier, rares sont désormais les jeux à ne pas proposer d’optimisations spécifiques à cette dernière. Pour le plus grand bonheur de tous les heureux possesseurs de ladite console. En contrepartie, attendez-vous quand même à entendre votre PS4 Pro « cracher ses tripes », c’est-à-dire se transformer en turbine d’avion à réaction tant le ventilo de la bête aura tôt fait de monter en régime sur la plupart de ces titres. Le prix à payer sans l’ombre d’un doute pour une résolution graphique et/ou un framerate plus élevé.

En revanche, pour ce qui est du sacro-saint HDR, les jeux restent encore minoritaires, se comptant sur les doigts d’une main puisque seuls Horizon Zero Dawn, Hitman, Ghost Recon Wildlands, Mass Effect : Andromeda et Resident Evil 7 sont compatibles avec ce mode. À noter par ailleurs que ce dernier titre est le seul à offrir la possibilité de jouer intégralement à l’aide du PlayStation VR.

 

Vous êtes plutôt français, anglais ou japonais ?

L’autre point que nous apprécions tout particulièrement à DC, c’est la possibilité de choisir entre VO et VF, et ce directement depuis les options des jeux, i.e. sans avoir à passer par une reconfiguration complète de la langue de la console. Et une fois n’est pas coutume, tous les titres ne sont pas logés à la même enseigne en la matière.

Jeux vidéo permettant de choisir entre VOSTF et VF in game :

  • Horizon Zero Dawn
  • Sniper Elite 4
  • Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands
  • For Honor
  • Resident Evil 7
  • Mass Effect : Andromeda

Jeux vidéo ne permettant pas de choisir entre VOSTF et VF in game :

  • Gravity Rush 2 : les cases de bandes dessinées sont proposées uniquement en français
  • Nioh : le jeu est proposé uniquement en VOSTF
  • PaRappa The Rapper Remastered : le jeu est proposé uniquement en VOSTF
  • Halo Wars 2
  • Hitman : The Complete First Season : le jeu est proposé uniquement en VOSTF
  • Styx : Shards of Darkness : le jeu est proposé uniquement en VOSTF
  • Nier : Automata : le jeu offre uniquement le choix entre japonais et anglais sous-titré français
  • LEGO Worlds

 

Les exclus PlayStation 4

Gravity Rush 2 - PlayStation 4Petit rappel pour les retardataires : le premier Gravity Rush était sorti initialement sur PlayStation Vita (la console portable de Sony) en 2012 avant de faire l’objet d’une version remasterisée sur PlayStation 4 début 2016. Un an plus tard, Kat, son chat Poussière et tous leurs amis (à commencer par Raven) ainsi que ses ennemis de toujours, les Névis, sont de retour pour de nouvelles aventures aériennes. Gravity Rush 2 s’ouvre sur une (longue) phase d’introduction (comptez une bonne heure) au cours de laquelle Kat est tout d’abord dépossédée de ses pouvoirs gravitationnels (et déambule en sous-vêtements pour ceux que la précision intéresserait) pour mieux les retrouver très rapidement. Pour rappel, l’héroïne Kat possède la faculté de s’émanciper de la gravité grâce aux mystérieux pouvoirs que lui confèrent son super matou. Une entrée en matière plutôt habile de la part des développeurs afin de ne point rebuter les néophytes et de permettre ainsi à tous d’appréhender les rudiments d’un gameplay il est vrai parfois un brin délicat dès lors que l’héroïne s’envoie en l’air (au sens propre). Les vieux briscards qui avaient déjà parcouru le premier opus seront en terrain connu tandis que les nouveaux venus mettront sans doute davantage de temps à maîtriser, d’un côté la caméra et de l’autre les déplacements aériens de Kat où le joueur aura tôt fait se demander où est le haut du bas.

Sitôt cette phase préliminaire franchie, Gravity Rush 2 laisse ensuite place à l’éventail des possibilités qui faisait déjà tout l’intérêt du premier opus, entre trame principale et diverses quêtes secondaires. Contrairement à Gravity Rush premier du nom, ce deuxième volet a été conçu dès le départ spécifiquement pour la PlayStation 4 et aboutit de fait à une suite des plus soignée sur le plan graphique… pour qui apprécie les univers visuellement chamarrés avec un style très « animé ». La cité aérienne où se déroule l’action du jeu répondant au doux nom de Hekseville ne sera pas, une fois de plus, sans rappeler tout un pan de la filmographie d’un certain Hayao Miyazaki tandis que la filiation avec l’univers du manga papier se retrouve à nouveau jusque dans cette trame narrative à base de cases de bandes dessinées, dépourvues de dialogues sinon quelques onomatopées de la part des différents protagonistes, accompagnée du petit bruit de pages qui se tournent dans la manette DualShock. Pour le reste, c’est avec un plaisir renouvelé que l’on se prend une fois encore à voler de toit en toit et de rocher en rocher aux commandes de la toujours aussi agile Kat et de son fidèle compagnon à quatre pattes dont la seule et unique réplique, « miaouh », nous fait toujours autant (sou)rire entre deux affrontements à base de combos et autres super-pouvoirs améliorables au fil de l’aventure. Il nous tarde déjà de retrouver au plus vite super Kat et son super minou (Sic !).

Note : Miaouh !

 

Nioh - PlayStation 4Pour tous ceux qui voudraient savoir de quoi il retourne dans Nioh, nous ne saurions que trop leur conseiller d’aller jeter un petit coup d’œil du côté de notre interview de Yosuke Hayashi, big boss du studio Team Ninja en charge du développement du jeu. Pour ceux qui auraient la flemme de cliquer ou bien de lire l’entretien (vous avez tort, il y a des tas d’infos intéressantes dedans), en voici les grandes lignes résumé : Nioh place le joueur dans la peau d’un dénommé William Adams, un samouraï occidental ayant réellement existé qui, paradigme de l’univers vidéoludique, va devoir affronter moult adversaires et autres créatures maléfiques au cœur du Japon médiéval. Les vieux routards qui connaissent la Team Ninja et notamment leur saga Ninja Gaiden savaient déjà peu ou prou à quoi s’attendre tandis que ceux (les mêmes sans doute) ayant tâté l’une des nombreuses démos que la team a mis à disposition au cours des mois précédents la sortie définitive en ont eu la confirmation. Nioh est un jeu dur, très dur même, d’un niveau de difficulté telle qu’il est à ranger dans la catégorie des titres dits « punitifs ». Ici, fini les guili guili avec le gentil minou de Kat dans Gravity Rush 2 (cf. paragraphe ci-dessus) ! Il convient donc d’être bien conscient du fait qu’en s’aventurant dans Nioh, tout samouraï que soit l’avatar du joueur, celui-ci va recevoir à peu près autant de pains et autres objets contondants dans la gueule qu’il va en donner. Et qu’il ne faudra pas être surpris, y compris pour les plus aguerris, de se retrouver à maintes reprises devant l’écriteau « Libéré de ce bas-monde » (en d’autres termes « vous êtes mort »).

Face à pareille difficulté (dont le niveau n’est d’ailleurs pas ajustable contrairement à la quasi-totalité des jeux vidéo d’aujourd’hui) et au gameplay faisant la part belle à une succession quasi ininterrompue de combats où l’observation, la patience et le sens du timing seront les maîtres-mots en sus de la dextérité, beaucoup avaient aussitôt pointé du doigt les ressemblances entre Nioh et les titres du studio FromSoftware tels que Bloodborne et autres Dark Souls. Et si, sur le fond, un tel parallèle fait sens, d’autant plus au regard de la composante RPG commune aux deux jeux par l’entremise des différents artefacts (sortilèges, armes, armures, etc.) stockables au sein d’un inventaire il est vrai un brin foutraque au fil des heures de jeu, dans la pratique, Nioh se distingue toutefois par (au moins) deux aspects majeurs. Le premier concerne la progression. Si Dark Souls et a fortiori le troisième et dernier opus laissait le joueur relativement libre de vaquer au gré d’un monde ouvert, Nioh arbore quant à lui un cheminement davantage rectiligne et chapitré. Le second aspect concerne l’inertie des combats à proprement parlé, plus « pesante » mais non moins dynamique dans Dark Souls tandis que ceux de Nioh se révèlent quant à eux beaucoup plus secs et nerveux. La légèreté des samouraïs vs les pesantes armures des chevaliers médiévaux sans doute ? Une différence d’autant plus flagrante que Nioh permet de choisir entre trois modes graphiques distincts grâce à ses optimisations pour PS4 Pro. Contrairement à un Rise of the Tomb Raider où il était tout à fait envisageable d’opter pour une résolution 4K ou bien des effets visuels plus élaborés avec un framerate bloqué à 30fps, la donne est toute autre dans le cas présent. En effet, compte-tenu de l’extrême dextérité requise dans Nioh, nous ne saurions que trop vous conseiller de privilégier ici le mode « action » à 60fps, quitte à entraîner des graphismes un chouia moins aboutis. Votre survie pourrait bien en dépendre.

Note : Hara-kiri !

 

Horizon Zero Dawn - PlayStation 4Pour tous ceux qui voudraient savoir de quoi il retourne dans Horizon Zero Dawn, nous ne saurions que trop leur conseiller d’aller jeter un petit coup d’œil du côté de notre interview de Troy Mashburn, lead designer du studio Guerrilla Games en charge du développement du jeu. Pour ceux qui auraient la flemme de cliquer ou bien de lire l’entretien (vous avez tort, il y a des tas d’infos intéressantes dedans), en voici les grandes lignes résumé (intro déjà lue ailleurs) : Horizon Zero Dawn place le joueur dans la peau de Aloy, une rousse intrépide au caractère bien trempée, sur une Terre post-post apocalyptique du 30e siècle alors que l’humanité a rétrogradé à l’âge de pierre (ou presque) tandis que la surface du globe est désormais peuplée de machines à la stature plus ou moins massive, à mi-chemin entre les dinos de Jurassic Park et les robots de Transformers. À l’instar de la Team Ninja pour Nioh, les vieux briscards du pad connaissent bien Guerilla Games puisqu’on leur doit la célèbre saga Killzone. Visiblement las des FPS en couloir, le studio hollandais a donc décidé de changer son fusil d’épaule pour s’attaquer à un jeu d’action / exploration en monde ouvert tout en faisant la part belle au cheminement personnel de son héroïne et in extenso à celui de l’Humanité au cours du millénaire écoulé.

Une « réorientation » en quelque sorte fort compréhensible de la part du studio après une décennie passée sur la franchise Killzone qui découle sur cet Horizon Zero Dawn qui porte sans conteste la « marque Guerilla Games », en bien mais aussi en moins bien. Le bon côté des choses est assurément à chercher du côté de cet open world foisonnant à tout point de vue, tant sur le fond que sur la forme avec une foultitude de choses à faire en permanence, que l’on se cantonne à la trame narrative principale ou bien que l’on décide de s’adonner à quelques-unes des nombreuses quêtes annexes. De plus, ceux ayant déjà plongé le nez au moins une fois dans leur vie de gamer dans un Killzone savent pertinemment que l’assise technique du studio n’est plus à démontrer. Et Horizon Zero Dawn de confirmer encore davantage cette maxime avec une véritable démonstration tant en termes de design que de gameplay, à la fois souple et intense. Et la diversité des environnements (d’autant plus avec la gestion du cycle jour / nuit) et autres machines croisées au cours de notre périple et vantés par notre interlocuteur dans l’interview sus-citée de nous en mettre plein la vue de bout en bout, et encore davantage sur PS4 Pro pour ceux équipés d’un téléviseur 4K HDR. Mais le plumage ne faisant pas tout, c’est du côté du ramage que cette belle mécanique se grippe quelque peu. Et ce dès l’introduction (qui nous relate l’enfance d’Aloy) où l’expressivité des personnages nous laisse un petit goût amer de vallée dérangeante. Plus globalement, c’est clairement du côté de la narration et de la dramaturgie que réside le point faible d’Horizon Zero Dawn. Il faut ainsi voir les premiers protagonistes croisés en chemin requérir notre aide pour telle ou telle tâche avec une émotion assez peu convaincante. En la matière, le studio serait donc bien avisé de prendre exemple du côté des ténors que sont Naughty Dog (dont le prodigieux The Last of Us reste un véritable mètre-étalon en la matière) ou encore CD Projekt (et leur tout aussi flamboyant The Witcher 3). En attendant de tels progrès narratifs (dans un Horizon Zero Dawn n°2 peut-être ?), le petit road trip initiatique auquel nous convie Aloy n’en demeure pas moins fort plaisant pour qui aime déboulonner des (méga) robots tout en gambadant dans une pampa luxuriante.

Note : La Planète des Transformers

 

PaRappa The Rapper Remastered - PlayStation 4Refermons ce chapitre consacré aux exclusivités PlayStation 4 en musique. Apparu en 1996 sur la PlayStation première du nom avant d’être décliné dix ans plus tard sur PSP (la première console portable de Sony à ne pas confondre avec la PS Vita), PaRappa the Rapper est considéré aujourd’hui par beaucoup comme l’un des pionniers des jeux vidéo dit « de rythme » consistant à appuyer sur les touches au bon moment afin de reproduire les notes / paroles / mouvements / etc. Un principe bête comme chou en apparence mais néanmoins addictif (notamment à plusieurs) dans le sillage duquel s’engouffreront quantité de titres dont quelques-unes des licences les plus connues aujourd’hui telles les Guitar Hero, Rock Band et autres Just Dance. Rien de bien surprenant donc à ce que Sony décide de revenir aux racines du genre si l’on puis dire avec cette édition remasterisée qui est toutefois loin d’être irréprochable. Ainsi, contrairement à ce que Sony nous avait proposé avec sa Uncharted Collection et s’apprête à le faire avec sa WipEout Omega Collection qui sortira en juin, nous ne pourrons que regretter l’absence d’une compilation contenant le deuxième opus ainsi que Um Jammer Lammy sortis respectivement en 1999 et 2001 tandis que le versant technique nous laisse le sentiment d’un simple copier/coller sans la moindre plus-value, les pavés de compression vidéo étant désormais d’autant plus visibles en HD. Reste alors le plaisir certes éphémère (comptez deux petites heures pour boucler l’ensemble) d’appuyer sur les touches du pad au rythme de ce titre précurseur dans un univers bariolé, fruit de l’imaginaire d’un certain Rodney Greenblat.

Note : Groovy !

  • Testé à partir d’une version téléchargée (version 1.00)
  • Taille occupée sur le disque dur : 1,35Go
  • Sortie le 5 avril 2017 sur PlayStation 4
  • Trailer de lancement

 

Les exclus Xbox One

Halo Wars 2 - Xbox OneAprès les exclus PlayStation 4, place aux exclus Xbox One. Ou plus précisément à LA grosse exclu Xbox One de ce premier trimestre 2017. Et si ce début d’année pourra sembler relativement calme du côté de la firme de Redmond après les trois exclus parues fin 2016, la raison en est simple : Microsoft fourbit actuellement ses armes en prévision de l’arrivée de son nouveau navire de guerre amiral en fin d’année, à savoir la sortie de sa Xbox Scorpio qui sera officiellement dévoilée au cours de la conférence E3 2017 du consolier qui se tiendra le 11 juin prochain (23h00 heure française pour ceux qui souhaiteraient veiller tard ce soir-là). Pour l’heure, Microsoft poursuit donc l’exploitation du filon de l’une de ses sagas phares : Halo. Après le 5ème opus sorti fin 2015, c’est à présent au tour de Halo Wars 2 de débarquer. Spin-off de la série canonique, Halo Wars premier du nom remonte à 2009 sur Xbox 360 et délaisse le genre FPS pour proposer un nouveau type de gameplay à base de stratégie en temps réel. Comme son nom l’indique et contrairement à des jeux dits de stratégie au tour par tour (comme par exemple l’excellentissime XCOM 2 sorti l’an passé), il est ici question de commander ses unités, toujours en vue 3D isométrique (une composante quasi-immuable pour ce genre de jeu), mais en temps réel. Ce qui implique d’agir / réagir vite, voire même très vite, face aux mouvements et autres offensives des troupes adverses. Si les commandes ont été plutôt bien pensées, avec notamment une touche permettant de se déplacer plus rapidement sur la carte, la jouabilité à la manette pour ce type de jeu restera toujours un cran en deçà d’un bon vieux duo clavier / souris.

Que cette menue réserve ne vous rebute nullement pour vous replonger dans l’univers d’Halo via ce gameplay plus stratégique et moins bourrin que la saga canonique. D’autant que Halo Wars 2 partage très clairement avec cette dernière des ambitions à grand spectacle par l’entremise de ses cinématiques au format scope avec une mise en scène très cinématographique (éclairages, ralentis, angles de caméra, etc.) et en dépit de certaines séquences qui fleurent bon les beaux et grands discours rassembleurs (cf. le speech du commandant de bord dès le départ à propos de son vieux rafiot). À défaut d’être le point fort du titre, ce pendant narratif n’en constitue pas moins une ossature scénaristique suffisamment bien achalandée pour prétexter cette guerre de terrain en vue isométrique (là aussi plutôt bien servie grâce à des graphismes assez soignés) face à un ennemi revanchard, jadis exploité et aujourd’hui rebellé. Soit une poignée d’heures de jeu (en campagne solo) et des dizaines d’autres (en multi en ligne) qui rappelleront aux vieux de la vieille (tel votre humble serviteur) l’âge d’or du genre dans les années 90 avec des Dune II (1992), Warcraft (1994) et autres Command and Conquer (1995). À défaut de réinventer la roue, Halo Wars 2 remplit donc pleinement son devoir. Rompez soldat !

NB : Le patch à télécharger à l’installation est plus que conséquent puisqu’il faudra tabler sur pas moins de 13Go !

Note : Engagez-vous qu’ils disaient !

  • Testé à partir d’une version commerciale
  • Taille occupée sur le disque dur : 29,50Go
  • Sortie le 21 février 2017 sur Xbox One et PC
  • Trailer de lancement

 

Les assassins, les barbouzes…

Après les exclusivités PlayStation 4 et Xbox One, penchons-nous à présent sur les jeux multiplateformes en commençant non plus par les FPS, étant entendu que l’artillerie lourde était déjà de sortie avant noël, mais à une petite sélection de titres qui n’en font pas moins appel à un sens certain dans l’art d’occire son prochain mais dans un registre plus subtil sinon sournois. Explications.

 

Hitman : The Complete First Season - PlayStation 4À tout seigneur tout honneur, débutons par l’un des maîtres dans l’art de l’assassinat avec l’agent 47 qui vit le jour pour la première fois à l’aube du 21ème siècle. Un assassin des temps modernes immédiatement reconnaissable entre tous avec son costard tiré à quatre épingles, sa cravate rouge, sa boule à zéro et son code barre tatoué à la base du crâne ; code permettant à ses géniteurs de l’identifier puisqu’il est le fruit de manipulations génétiques en vue de concevoir le « tueur parfait ». Voilà pour les présentations. Depuis sa naissance en 2000, l’agent 47 a déjà fait l’objet de sept aventures vidéoludiques (dont deux sur smartphones et tablettes : Hitman GO et Hitman Sniper) et deux adaptations cinématographiques ni faites ni à faire, la première signée par un français, Xavier Gens, en 2007 (inutile de hurler cocorico vue le résultat totalement insipide !) et la seconde signée par un certain Aleksander Bach (qui ça ?) en 2015 pour un résultat tout aussi abject. Des longs-métrages qui n’auront que trop bien mis en exergue un point précis : de scénario, l’agent 47 n’a nul besoin mais uniquement d’une cible à abattre et d’un terrain de jeu jonché de différents ustensiles comme autant de moyens potentiels pour ce Léon (1994) vidéoludique de mener à bien sa mission.

En 2016, IO Interactive, le studio danois à l’origine de la saga et en charge de tous les opus depuis le début, était de retour aux affaires pour un nouveau Hitman au modèle économique pour le moins singulier : sortir ce nouvel opus sous une forme épisodique à raison d’une nouvelle mission (disponible en téléchargement) tous les 1 à 2 mois en moyenne de mars à octobre avant la sortie, début 2017, d’une compilation (sur support physique cette fois) intitulée fort à propos Hitman : The Complete First Season ; titre oh combien évocateur laissant à penser qu’en cas de succès de (très nombreuses) futures saisons pourraient voir le jour. C’est donc cette saison complète à laquelle nous nous sommes adonnés avec un plaisir indicible dans l’art et la manière de mener à bien notre vil dessein : assassiner. Dès l’initiation introductive suivie d’une première mission sanctionnant nos acquis meurtriers, force est de constater que les développeurs ont fait preuve d’une imagination débordante quant aux multiples possibilités qui s’offrent à nous pour parvenir à nos fins. Entre les ustensiles les plus anodins, les chemins divers et variés ou encore les costumes en pagaille (l’art du faux-semblant si cher à un certain Brian De Palma atteint ici des sommets), c’est à un véritable manuel vidéoludique du parfait petit tueur illustré auquel nous convie les concepteurs qui compensent ici le faible nombre de missions par un très fort coefficient de rejouabilité. Entre les différentes mises à mort possibles et les nombreux défis à relever proposés pour chaque contrat (sans jamais se faire repérer, sans jamais se déguiser, en assassinant sa cible de telle ou telle manière, etc.), c’est à une bien délicieusement morbide invitation à re-tuer encore et toujours la même cible aux quatre coins du globe à laquelle nous convie ce nouvel Hitman.

NB : Le patch à télécharger à l’installation est plus que conséquent puisqu’il faudra tabler sur pas moins de 13Go !

Note : Un jour sans fin pour Léon

 

Sniper Elite 4 - PlayStation 4Après le costard cravate, place au treillis. Pour rappel, la série Sniper Elite qui vit le jour en 2005 est le fruit du studio britannique Rebellion Developments et vous place, comme son nom l’indique, dans la peau d’un tireur en pleine Seconde Guerre Mondiale. Vous n’aviez jamais joué à aucun des précédents opus ? Ça tombe bien, nous non plus ! Mais une fois n’est pas coutume, n’ayez crainte car tout a été prévu afin de vous permettre d’appréhender progressivement les différentes subtilités du gameplay. Ce qui ne sera pas du luxe car contrairement à ce que sa connotation « tireur » pourrait laisser présupposer, la série des Sniper Elite n’est pas un nième FPS bas de plafond qui consiste à canarder sur tout ce qui bouge à l’écran. Certes, la force brute reste toujours une possibilité mais ce n’est clairement pas avec une telle approche que ce titre révèlera son plein potentiel.

Plus précisément, Sniper Elite 4 place le joueur dans la peau d’un dénommé Karl Fairburne, un agent de l’OSS parachuté en pleine Campagne d’Italie avec comme objectif de dessouder du Nazi avec une préférence pour les hauts dignitaires du IIIe Reich. Dans la pratique, ce quatrième opus s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs et prend la forme d’un TPS qui laisse toute latitude au joueur de mener à bien sa mission principale ainsi que, si le cœur lui en dit, différentes tâches annexes : au corps à corps, à l’aide de mines anti personnelles, au fusil-mitrailleur, etc. Le must restant bien sûr le flingage à distance à l’aide de ce bon vieux fusil à lunettes. Selon le niveau de difficulté choisi, la maîtrise de cette arme requerra plus ou moins d’attention afin de tenir compte d’une multitude de paramètres distincts (direction du vent, distance de la cible, blocage de sa respiration, etc.) tout en prenant soin à minima de camoufler son tir à l’aide d’un autre bruit ambiant (survol d’un avion, machinerie diverse et variée, etc.) afin de ne point alerter les autres trouffions nazis alentours. Si votre attaque (arme à feu, coup de couteau, explosif, etc.) fait mouche, à vous les joies de la fameuse « Kill Cam » ; soit une vision en mode Rayon X et au ralenti des dégâts causés à l’ennemi – en pleine tête, en plein cœur, dans les roustons (si si, on vous assure, de très nombreuses parties de l’anatomie humaine sont prises en considération) – dans un style graphique qui ne sera pas sans rappeler les grandes heures de séries telles que Dr House et autres Experts (cf. ce trailer de gameplay pour en avoir un aperçu). Chaque mission prend place au sein d’environnements plutôt généreux, tant en termes de taille que de topographie du terrain, et nécessitera à chaque fois un minimum de repérage (à l’aide de l’indispensable paire de jumelles) afin de planifier suffisamment en amont le meilleur chemin à emprunter avant de se faufiler au cœur des lignes ennemies. Sniper Elite 4 ou l’art et la matière de dézinguer avec un tant soit peu de subtilité et de stratégie les dirigeants nazis dans une Italie en plein marasme mussolinien.

Note : WWII American Sniper (les états d’âme eastwoodiens en moins)

 

Styx : Shards of Darkness - PlayStation 4Nous ne pouvions décemment pas vous concocter un petit dossier consacré aux jeux vidéo les plus marquants de ce début d’année 2017 sans y glisser au moins un titre à forte composante heroic fantasy. Et c’est donc au deuxième chapitre de Styx, baptisé Shards of Darkness (que l’on pourrait traduire par « éclats de noirceur ») que revient cet insigne honneur, trois ans après le premier opus, Master of Shadows, soit littéralement « le maître des ombres ». Tout comme pour Sniper Elite 4, nous n’avions pas mis les pieds dans ce premier volet mais une fois encore, point d’inquiétude à avoir car les premières enjambées dans ce deuxième épisode se feront tout en douceur afin de vous permettre d’appréhender les différentes subtilités du gameplay. Un apprentissage oh combien indispensable car contrairement à la saga signée Rebellion où l’approche frontale et bovine reste une possibilité, le titre du studio Cyanide (des français, cocorico !) fait la part belle à l’infiltration, la discrétion et la sournoiserie. Et pour cause, le gobelin-titre (Styx donc) que le joueur incarne n’est pas seulement court sur pattes, lui permettant de se faufiler et se cacher dans les endroits les plus divers et variés (dans des tonneaux, sous les tables, etc.), mais aussi et surtout sa frêle constitution ne sied guère au corps-à-corps face à des adversaires deux fois plus imposants et qui ne feront qu’une bouchée de cet orque des cavernes.

Sur le fond, Styx partage plusieurs points communs avec ses deux comparses ci-dessus, l’agent 47 de Hitman et le Karl de Sniper Elite 4, tant la véritable plus-value du gameplay réside indubitablement dans la propension du joueur à explorer toutes les alternatives s’offrant à lui pour mener à bien sa mission principale tout en s’adonnant en chemin à différentes activités annexes (comme par exemple arracher ces avis de recherche figurant sa trombine). Le level design de chaque mission a d’ailleurs très clairement été conçu en ce sens pour donner naissance à des environnements qui frisent le labyrinthique, tant dans leur horizontalité que dans leur verticalité avec à l’arrivée quantité de chemins pour parvenir jusqu’à un même lieu tout en collectant moult artefacts bien utiles en cours de route en vue de confectionner différents ustensiles. Le degré de réussite de ladite mission permettra ensuite d’investir dans des capacités supérieures de votre avatar avant de poursuivre son périple. Et si d’aventure vous étiez amené à trépasser en chemin (ce qui aura toutefois assez peu de chance d’arriver tant l’IA des adversaires ne se révèle guère élevé, à tout le moins au niveau de difficulté « normal »), le vil gobelin ne manquera pas de vous lancer une des petites diatribes dont il a le secret. Car, c’est indubitablement avec son humour, noir, mutin et « graphique » que se distingue Styx qui ne perd jamais une occasion d’ouvrir sa grande gueule en vue de commenter tout et n’importe quoi, le tout ponctué de nombreux clins d’œil cinématographiques (Terminator 2, Toy Story, etc.). Certains risquent peut-être de trouver ça un peu lourdingue à la longue. Nous, ce vil gobelin nous fait plutôt bien marrer.

Note : Malin comme un gobelin

  • Testé à partir d’une version téléchargée (version 1.03)
  • Taille occupée sur le disque dur : 11,70Go
  • Sortie le 14 mars 2017 sur PlayStation 4, Xbox One et PC
  • Trailer de lancement

 

Tom Clancy's Ghost Recon Wildlands - PlayStation 4Enfin, last but not least au sein de cette section « missions furtives » : Ghost Recon Wildlands (GRW en abrévié), En février / mars 2016, Ubisoft nous avait proposé de la peau de bête avec Far Cry Primal et du post-apo avec The Division. En 2017, fort de cette réussite tant vidéoludique que commerciale, l’éditeur hexagonal réitère le même schéma de sortie en dégainant deux grosses licences en début d’année, le premier puisant à nouveau dans les méandres historiques, For Honor (cf. paragraphe ci-dessous), le second contemporain, GRW. Soit un nième titre battant pavillon Tom Clancy et qui se caractérise, pour les retardataires, par des troupes d’élites (américaines) à tendance black ops (des barbouzes en somme). Mais ce nouvel Ubisoft n’a toutefois rien à voir avec les SDM (Scènes de Destruction Massive) et le bourrinage d’un Call of Duty (Black Ops III pour ne citer que l’un des derniers en date). Et si l’artillerie lourde reste toujours une option viable (et que les feux d’artifice ne manqueront pas), elle ne constitue aucunement une fois encore l’approche la plus recommandable.

GRW place le joueur dans la peau d’un de ces « Ghost » du titre dont le but sera de démanteler, mission après mission, le cartel de la drogue baptisé Santa Blanca, en vue de faire tomber l’homme à sa tête, un certain El Sueño. Nous laisserons ici de côté les considérations liées au choix de la Bolivie qui n’aura pas été du goût du gouvernement concerné et pour lequel Ubisoft s’est d’ailleurs fendu d’une petite note d’intention rappelant que la décision de cet état sud-américain n’avait d’autre but que des desseins ludiques. D’autant plus qu’entre les encarts visibles au cours de la (longue) phase d’installation (comptez une grosse demi-heure) en forme de petit exposé pédagogique sur la Coca et la diligence, légendaire si l’on puis dire, avec laquelle le studio s’est appliqué à reproduire moult régions dudit pays, le résultat s’apparente une fois de plus à une véritable carte postale digne d’un tour-opérateur. À cela s’ajoute une gestion du cycle jour / nuit (tout comme sur Horizon Zero Dawn, cf. plus haut) et le support du mode HDR (sur les téléviseurs 4K ad hoc) et GRW d’aboutir alors à une déclinaison vidéoludique de la Bolivie à la fois criante de vérité et de variété dans son level design. Mais comme toujours, le plumage ne faisant pas tout, penchons-nous à présent sur le ramage. Sur ce point, il y a deux approches. Celle qui consiste à regretter de voir le pendant narratif des titres Ubisoft s’étioler peu à peu. On trouve bien ici et là quelques conversations et autres cinématiques visant à approfondir à minima les personnages et leurs motivations respectives mais, à l’instar du Marcus de Watch Dogs 2, tout ceci reste assez superficiel. D’aucuns s’en réjouiront sans doute (exit tout le baratin scénaristique inutile) car en contrepartie, Ubisoft ouvre désormais totalement sa gigantesque aire de jeux, permettant ainsi aux joueurs de s’adonner au plaisir de la traque aux trafiquants comme bon leur semble, les différentes missions n’ayant plus aucun ordre préétablie sitôt achevée celle en introduction. Cette liberté totale laissée aux joueurs constitue la deuxième façon de s’adonner à GRW et qui rejoint une fois de plus les déclarations de Serge Hascoët, directeur éditorial d’Ubisoft, l’an passé : « Il y aura de moins en moins de narration dans les jeux à venir ».

Sur le terrain, on appréciera, à défaut d’originalité, la diversité des missions proposées et la liberté des approches possibles pour chacune mais un peu moins le recours aux différents véhicules (un point qui reste à améliorer dans les titres Ubisoft) tandis qu’il sera tout à fait possible de s’adjoindre les services de n’importe quel(s) joueur(s) en ligne à la volée. Un choix d’ailleurs très fortement recommandé tant vos compagnons d’armes gérés par l’IA se révèleront de véritables bêtes à manger du foin car ne prenant jamais la moindre initiative. Parmi les autres incongruités, on s’étonnera de constater que l’ennemi ne repère nullement l’un de vos compagnons dirigés par cette même IA alors que celui-ci se trouve posté au beau milieu du chemin tandis que ce même ennemi ne manquera pas de vous repérer dès que votre tête dépassera un peu trop du muret situé juste à côté. Ces menues réserves mises à part, GRW nous convie à un bien joli road trip pour quiconque a toujours rêvé de partir à la traque aux narcotrafiquants sous le soleil d’Amérique du Sud dans les rangers d’un membre d’une special ops.

Note : Les Barbouzes font une razzia sur la chnouf (sous le soleil bolivien)

  • Testé à partir d’une version commerciale (version 1.04)
  • Taille occupée sur le disque dur : 46,33Go
  • Sortie le 7 mars 2017 sur PlayStation4, Xbox One et PC
  • Trailer de lancement

 

… et les autres

Après les exclus PS4 et XBO et les assassins / barbouzes rois de l’infiltration, refermons ce petit diaporama des sorties de jeux vidéo du premier trimestre 2017 avec cinq derniers titres. Mais faute d’avoir su trouver un titre de paragraphe plus approprié (et pourtant on a cherché), n’allez pas croire pour autant que ces « autres » jeux ne valent pas le détour. Bien au contraire.

For Honor - PlayStation 4En février 2016, Ubisoft proposait une version préhistorique de l’une de ses licences phares avec Far Cry Primal. En février 2017, le studio effectue un bond de plusieurs millions d’années dans l’histoire de l’Humanité et situe l’action de sa nouvelle IP quelque part aux alentours de ce bon vieux moyen-âge. Certains historiens tiqueront sans doute sur le concept même de For Honor mais la cinématique d’introduction se charge de balayer une telle objection d’un revers de time-lapse pour nous expliquer la lutte fratricide que se livrent depuis un bon millier d’années vikings, chevaliers et samouraïs. La raison d’un tel conflit ? Aucune en particulier sinon le plaisir aussi jouissif que rétrograde de se foutre joyeusement sur la tronche avec force décapitations et autres démembrements qui ne seront pas sans rappeler moult films guerriers type La Chair et le sang (1985) et autres Braveheart (1995), les considérations morales, patriotiques et religieuses en moins.

For Honor, c’est avant tout une prise en main quasi-instantanée en un quart d’heure chrono via un tutoriel (que l’on peut très bien passer, surtout si on l’a déjà suivi au cours de la bêta organisée quelques semaines avant la sortie du jeu) qui nous explique les rudiments de l’attaque (rapide vs puissante), la garde (haute, gauche, droite), le brise-garde et autres projections dignes d’un catcheur, le tout en gardant systématiquement un œil sur ses barres de vie et d’endurance. C’est bon, vous êtes désormais fin prêt pour vous jeter corps (beaucoup) et âme (très peu) dans l’une des arènes où le combat fait rage entre les trois factions sus-citées, au cours de la campagne (solo ou en co-op) ou bien en multi-joueurs. Difficile de faire plus accessible pour une toute nouvelle licence. Il faut dès lors ressentir les armes s’entrechoquer jusque dans les moindres vibrations de la DualShock tandis que la fluidité des animations et le soin apporter au design de l’ensemble fait montre d’un savoir-faire qui n’est plus à démontrer de la part d’Ubisoft et auquel s’ajoute des manifestations météorologiques du plus bel effet. Aucun accroc non plus à relever du côté de la caméra qui suit l’action à merveille et sait toujours idéalement se positionner afin que le joueur ne soit jamais pris en traître lors d’une empoignade à un contre plusieurs. Une situation qui surviendra d’ailleurs très fréquemment et nécessitera alors de creuser un peu plus loin que les mouvements de base évoqués ci-dessus. Et c’est précisément là que réside toute la force de For Honor : si la prise en main se fait en quelques minutes, la véritable maîtrise de votre avatar requerra des heures (qui permettront in extenso d’accroître XP, armes et autres facultés secondaires). Chaque faction se subdivise ainsi en différentes classes (gardiens, assassins, lourds, hybrides) avec chacune leurs forces et leurs faiblesses accompagnée d’une petite dizaine d’enchaînements spécifiques qu’il sera bon apprendre afin d’être en mesure de faire face à tous types d’adversaires, le tout dans le bon timing (quand attaquer, contrer, déclencher un enchaînement, etc.). C’est donc à un art de la guerre bien plus approfondi que ses apparats faussement bestiaux ne le laissaient présupposer auquel nous convie ainsi ce très réussi For Honor dont il nous tarde désormais de découvrir quelle suite en donnera Ubisoft au-delà des traditionnels DLC et autres season pass.

Note : Sun Tzu approved

 

Resident Evil 7 - PlayStation 4Après le moyen-âge guerrier de For Honor, revenons-en à des considérations plus contemporaines mais guère moins sanglantes (bien au contraire) avec Resident Evil 7. Nous ne vous ferons pas l’affront ici même de vous présenter la mythique saga Resident Evil qui vit le jour au Japon en 1996 sous l’égide de Capcom sous le titre Biohazard, en référence au danger biologique résultant de bidouillages médico-scientifiques ayant donné naissance à des hordes de zombies et autres bestioles patibulaires. Les noms d’Umbrella Corporation et autres Raccoon City sont désormais bien connus dans le petit monde des jeux vidéo. Mais pas seulement puisque les fans de la première heure ont pu voir leur saga préférée se faire joyeusement massacrer sur grand écran (comme quantité d’autres adaptations cinématographiques ceci dit) dans une série de longs-métrages initiée en 2002 et dont le sixième (et supposément dernier) chapitre a débarqué en salles en début d’année, peu ou prou au même moment où ce Resident Evil 7 atterrissait dans les bacs. Et si les longs-métrages ont versé chaque fois un peu plus dans le grand portnawak, fort de scénarios inexistants secondée par une réalisation indigente au possible, tandis que le sixième opus vidéoludique s’égarait dans un shooter ni fait ni à faire que d’aucuns considèrent comme le plus faible de la saga, Resident Evil 7 entend bien quant à lui revenir aux racines de la saga. À savoir du survival horror brut de décoffrage qui ne vise qu’un seul et unique dessein : vous foutre le trouillomètre à zéro.

De prime abord, le pitch de départ de Resident Evil 7 ne brille guère par son originalité : un type lambda, Ethan Winters, décide de partir à la recherche de sa femme disparue depuis trois ans après la découverte d’un mystérieux enregistrement laissé par celle-ci. Ses recherches l’amène jusque dans un bled paumé aux confins du bayou répondant au nom de Dulvey. Soit une entrée en matière en bagnole qui conduira notre protagoniste jusqu’à la devanture d’une propriété peu avenante où il se trame des choses pas bien catholiques comme vous allez vite vous en rendre compte par vous-même. Car dès les premiers pas à l’extérieur de la bâtisse puis à l’intérieur du premier cabanon perdu au fond des bois, Resident Evil 7 entend très clairement distiller une atmosphère malsaine et oppressante au possible par l’entremise de découvertes aussi macabres que peu ragoutantes (viscères, putréfactions, etc.). Si vous avez la chance d’y jouer sur un téléviseur 4K compatible HDR, vous pourrez alors d’autant mieux vous immerger au sein d’une telle ambiance grâce au formidable travail de design bien craspec rehaussé par un soin tout particulier sur les couleurs et les jeux d’ombres et de lumière. Une immersion très vite relayée par la rencontre avec les premiers weirdos du coin, le tout accompagné de la bande-son flippante et des jump scares ad hoc. Et Resident Evil 7 de lorgner alors très clairement et sans complexe (pour ceux qui en doutaient encore) du côté des classiques du slasher et notamment de celui que d’aucuns considèrent depuis plus de quarante ans maintenant comme le chef de file du genre : Massacre à la tronçonneuse (1974), le classique indémodable signé Tobe Hooper. La grande nouveauté est la vue à la première personne, petite révolution en soi pour une saga historiquement et originellement en vue TPS, parachève alors ce retour aux sources du mal et sert à la perfection les desseins pétochards du jeu.

À cet effet et afin d’apprécier pleinement ce Resident Evil 7, nous ne saurions que trop vous conseiller d’y jouer :

  • De préférence tard le soir, toutes lumières éteintes
  • En chaussant un casque audio ou bien à l’aide d’un système home-cinéma 5.1
  • Pour les plus téméraires, en optant pour le mode PlayStation VR, le jeu étant intégralement jouable ainsi sans que le phénomène du motion sickness ne soit trop prégnant. Frissons garantis !

Note : Ça va trancher chérie !

 

Nier : Automata - PlayStation 4Après le moyen-âge et le contemporain, direction à présent le lointain futur de Nier : Automata sur une Terre désormais dominée par les machines et où les humains, loin d’organiser la résistance façon Terminator, sont partis se réfugier quelque part sur la Lune. Mais tout espoir de fouler à nouveau le plancher des vaches n’est pas perdu pour autant puisqu’un groupuscule d’androïdes lutte sans relâche pour bouter l’envahisseur mécanique hors de la stratosphère. Le joueur incarne l’un de ces résistants répondant au doux nom de 2B (aucun lien de parenté avec un certain BB-8) épaulé dans son combat par un pod, 9S, et qui croisera en chemin une bécane dissidente, A2. Oui, on vous l’accorde, les noms ne sont pas bien compliqués à retenir. Tout comme le gameplay qui consiste dans les grandes lignes à canarder et à sabrer. Dit comme ça, Nier : Automata pourrait s’apparenter à un jeu des plus simplistes. Monumentale erreur ! Car tant sur le fond que sur la forme, le titre a davantage à offrir, même si les différents partis pris en la matière risquent d’en déconcerter quelques-uns.

Sur la forme, c’est son gameplay hautement hétérogène qui dépayse et grise tout à la fois puisque Nier : Automata change sans cesse de registre (shoot’em up, beat’em up, plate-forme / exploration, etc.) et d’angle de vue (scrolling horizontal, vertical, multidirectionnel, etc.), le tout en un quart de seconde et sans le moindre temps de chargement. L’ensemble affiche de surcroît une belle fluidité avec un 60fps (quasi) constant au sein de décors à perte de vue qui misent bien entendu sur une esthétique post-apo avec son monde désormais peuplé de machines et donc dans des teintes à dominantes grisâtres. Pour compléter l’immersion au cœur de cet univers, le mixage sonore exploite avec efficacité les possibilités acoustiques multicanaux (cf. les tirs de missile dès la séquence d’ouverture ou encore tous les petits bruitages industriels qui viennent se nicher dans les différentes enceintes). Mais le meilleur élément de la bande son reste encore sa superbe B.O. qui vous accompagnera tout au long de votre long périple ponctué de moult altercations et notamment des boss lors d’affrontements qui prendront des allures de David contre Goliath version acier. Mais la froideur du métal et la fureur des affrontements permettant de glaner de l’XP et in extenso d’upgrader son équipement (à commencer par votre sidekick de pod robot) n’exclut pas pour autant un minimum de densité narrative. C’est là l’autre point qui risque sans doute de rebuter davantage. Avec son concept de fins multiples (26 fins annoncés) permettant ainsi de pousser très haut le curseur du New Game Plus, Nier : Automata pourra également finir par lasser quelque peu à force de refaire encore et toujours les mêmes parcelles de jeu face à des ennemis finalement assez peu diversifiés. Une approche qui se justifie par une intrigue « oignon » qui se livrera un peu plus à chaque nouvelle partie tout en faisant appel à un certain sens de la philosophie (que d’aucuns qualifieront sans doute bien volontiers « de comptoir ») dans la bouche de ces machines et qui ne sera pas sans rappeler, au hasard, un certain Ghost in the Shell.

Hasard ou coïncidence du calendrier, la petite merveille mécanique qu’est Nier : Automata sort le même mois qu’une réédition améliorée aux Éditions Glénat du manga signé Masamune Shirow, qu’une édition Blu-ray remasterisée du chef-d’œuvre signé Mamoru Oshii chez l’éditeur @Anime et que l’adaptation live buggée avec Scarlett Johansson en tête d’affiche. Un avenir hautement mécanisé donc…

Note : Machina ex machina

 


Mass Effect : Andromeda - PlayStation 4Après la terre dévastée et dominée par les machines, direction les étoiles dans bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine. Plus précisément, l’action de Mass Effect : Andromeda prend place en l’an 2800 et des poussières (2819 pour être précis) après qu’un long voyage de 600 ans en hibernation (634 ans si l’on veut là encore être précis) aie conduit les 20 000 membres de l’équipage de l’Hypérion, vaisseau de classe Arche (de Noé), du côté de la galaxie d’Andromède à la recherche d’une nouvelle terre promise pour l’espèce humaine. Mais comme bien souvent, au-delà des références bibliques et mythologiques (grecques), cette lointaine exploration spatiale sur fond de conflit des races sera tout sauf un long fleuve tranquille. Derrière l’Andromède du titre se cache en réalité le quatrième opus de Mass Effect, saga initiée en 2007, formidable mélange d’action / RPG sur fond de space opera qui entra quasi-instantanément au panthéon des meilleurs jeux vidéo de par la richesse de son gameplay mais aussi et surtout la maturité des thématiques abordées, notamment au travers des relations (sentimentales) qu’entretiennent les différents protagonistes. Le tout premier opus s’était d’ailleurs attiré les foudres de quelques âmes puritaines bien pensantes en présentant à l’écran une séquence à caractère sexuelle jugée trop explicite. Dans ce quatrième volet, les développeurs poussent le curseur de la (bio)diversité intergalactique un cran plus loin puisque des personnages ouvertement gays et transgenres y sont désormais représentés, au point de devenir un (petit) porte-étendard de la fameuse cause LGBT.

Mais avant de s’envoyer en l’air à l’autre bout de la voie lactée, il faudra en passer par un petit quart d’heure d’installation à l’insertion du disque suivi d’une petite demi-heure supplémentaire lors du premier lancement du jeu. Soit le temps nécessaire pour boucler l’introduction aux commandes, au choix, de Sara ou Scott Ryder (frère et sœur dont le papounet commande toute cette joyeuse expédition), le caisson cryogénique de l’autre se trouvant alors quelque peu malmené suite à des petits soucis techniques à l’approche de la destination de l’Hypérion. Soit le premier d’une longue série d’incidents et autres rencontres patibulaires sur l’un des mondes que votre « pionnier » (traduction du pathfinder de la VO) va devoir explorer à grand renfort de réparties plus ou moins nonchalantes (libre à vous d’opter pour l’une des quatre intonations possibles à donner à vos réponses : émotive, logique, décontractée ou professionnelle) mais aussi et surtout armes au poing puisque la méthode diplomatique n’aboutit à rien sitôt votre première rencontre avec un xénomorphe local. Ce qui surprend, en bien mais aussi en moins bien, dès les premières heures dans la peau de Sara / Scott, c’est précisément cette mise en avant de l’action et la désinvolture dont font preuve les différents protagonistes face à la gravité de leur tâche au détriment de la maturité narrative et thématique qui constituait la marque de fabrique de la trilogie originelle. Comme si ce Mass Effect : Andromeda optait désormais pour davantage de muscles et moins de matière grise. Dans l’absolu, il ne sera pas interdit d’adhérer à cette nouvelle approche « petite tronche et gros bras » mais encore faudrait-il que la progression ne soit pas trop parasitée. Dès les premières cinématiques et autres scènes de dialogues, on se retrouve en effet face au même syndrome de vallée dérangeante que Horizon Zero Dawn (cf. les exclus PS4 au début de ce dossier) avec des faciès par trop rigides et des regards quelque peu livides. L’arrivée (en catastrophe ?) d’un patch 1.05 deux semaines seulement après la sortie et suite aux remontées peu élogieuses en la matière entend niveler une telle problématique (parmi d’autres) mais il reste encore du travail à accomplir.

Le pendant narratif n’étant plus la valeur sûre, c’est donc vers l’action pure que se trouve la véritable plus-value de ce quatrième opus. Sur ce point, force est de constater que le jetpack couplés aux petits coups de dash multidirectionnels, les upgrades capacitaires de votre personnage et le façonnage artisanal de votre arsenal confèrent aux différents combats un dynamisme salvateur. Des affrontements qui auront lieu de surcroît au cœur d’environnements fort plaisants à l’œil, d’autant plus en 4K HDR même si pour cela le ventilo de votre PS4 Pro crachera ses tripes par endroits. À cet apparat visuel s’ajoute un travail des plus soignés sur la bande son avec une belle spatialisation 5.1 jusque dans le bas du spectre (cf. les descentes de graves lors de l’introduction). Mais comme toujours, le plumage ne suffira sans doute pas à séduire les aficionados de la première heure en dépit de l’ampleur du périple proposé avec une foultitude de quêtes principales et annexes (même si ces dernières finiront à la longue par manquer un peu de sel). Pour le reste, il ne fait aucun doute que les patchs successifs qui verront le jour dans les semaines / mois à venir auront à cœur de niveler davantage les quelques aspérités encore présentes çà et là. Mais n’escomptez pas pour autant voir ces Gardiens de la Galaxie (pour le côté baston interplanétaire décomplexé en compagnie d’une bande de trublions) se muer subitement en une Guerre Éternelle. Le plus gros handicap de ce Mass Effect : Andromeda résidait peut-être finalement dans ce lourd héritage qui était le sien dès le début du projet : celui de succéder à une trilogie qui, à l’instar du mythique roman de SF antimilitariste plein de sarcasmes signé Joe Haldeman, fit date dans l’histoire des jeux vidéo sans parvenir à se hisser au même niveau d’excellence. Espérons dès lors qu’un futur Mass Effect 5 renouera avec la grandeur d’antan.

Note : Where no man has gone before

 

LEGO Worlds - PlayStation 4Refermons ce dossier consacré à une (petite) sélection de jeux vidéo sortis depuis le début de l’année avec un titre pour petits (et grands) : LEGO Worlds. On en voit déjà d’ici qui vont nous toiser de haut avec des yeux grands comme ça : « Vous n’êtes pas un peu trop vieux pour jouer à ces trucs-là à DC ? ». Ce à quoi nous rétorquerons : « Pas du tout ! » puisque l’auteur de ces lignes se remémore sa tendre enfance passée à assembler ses LEGO de l’espace dans sa chambre de la maison familiale normande. Le service de presse de l’éditeur ayant de surcroît eu la gentillesse de nous faire parvenir un exemplaire PS4 de la chose (sans même qu’on le demande), c’est donc avec un plaisir coupable pleinement assumé que votre humble serviteur s’est adonné durant quelques heures à ce LEGO Worlds (en attendant de pouvoir y jouer partout via un portage sur Nintendo Switch attendu dans le courant de l’année). Nous ne vous ferons pas l’affront ici-même de revenir sur la saga des jeux vidéo LEGO que nous avions déjà évoqué succinctement à l’occasion de la sortie l’an passé de LEGO Star Wars : Le Réveil de la Force. Le principe demeure une fois encore inchangé : collecter des « objets », plantes vertes et animaux compris, en vue de bâtir des mondes de toutes pièces. Point de pseudo-trame narrative ici contrairement à l’épisode Star Wars sus-cité mais un gigantesque bac à sable intergalactique qui lorgne en partie du côté des God game, en beaucoup plus simplifié tout de même. Fun pour se détendre en famille ou entre amis de 7 à 77 ans comme le scande le célèbre slogan commercial.

Note : Le plastique c’est fantastique !

  • Testé à partir d’une version éditeur (version 1.02)
  • Taille occupée sur le disque dur : 3,77Go
  • Sortie le 8 mars 2017 sur PlayStation4, Xbox One et PC
  • Trailer de lancement

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