Uncharted : The Lost Legacy - PlayStation 4

Uncharted : The Lost Legacy – Indiana Jane

En mai 2016, Nathan Drake – et toute sa petite famille : femme, frère, chien (oui oui, il y avait aussi un toutou) – faisait ses adieux dans Uncharted 4 : A thief’s end. Soit l’ultime chapitre d’une saga qui avait vu le jour dix ans plus tôt. Ultime ? Pas si vite ! Sony n’allait certainement pas mettre au placard l’une de ses licences phares et accessoirement les plus lucratives. Et l’équipe de Naughty Dog de s’atteler alors à Uncharted : The Lost Legacy.

Un spin-off prévisible ?

Toutefois, la sortie de The Lost Legacy n’est pas si surprenante puisqu’en janvier 2016, Neil Druckmann, réalisateur d’Uncharted 4, déclarait qu’il pourrait y avoir d’autres aventures avec un autre personnage. Dont acte. Peu après la sortie du quatrième volet, The Lost Legacy fut donc annoncé. Mais ce qui ne devait être à l’origine qu’un simple DLC d’Uncharted 4 mua rapidement en un épisode spin-off à part entière (inutile donc de posséder Uncharted 4 pour y jouer). Dans les faits, l’action de The Lost Legacy se déroule peu après les événements du n°4 (différentes références au précédent volet sont faites au cours de l’aventure mais chut, nous n’en dirons pas davantage). Le joueur y incarne cette fois Chloe Frazer, une chasseuse de trésors croisée dès le 2ème opus comme acolyte de Nathan Drake (et plus si affinités), accompagné de Nadine Ross qui campait l’antagoniste de Nathan et de son frérot dans le 4e opus à la tête d’une organisation paramilitaire privée dénommée Shoreline. Les deux jeunes femmes se retrouvent désormais associés pour retrouver la défense de Ganesh, divinité hindouiste en forme d’éléphant (d’où la défense, CQFD). Et comme la vie dans Uncharted est tout sauf un long fleuve tranquille, un autre larron répondant au nom de Asav, leader d’un groupe d’insurgés, entend bien lui aussi mettre la main sur le précieux sésame. Voilà pour les présentations.

Sitôt sur le terrain, manette en main, les vieux routards seront en terrain connu puisque le gameplay de The Lost Legacy est identique stricto sensu à celui d’Uncharted 4 : armes, grappin, système de couverture, progression à pas feutré dans les hautes herbes, séances de varappe, etc. Toutes les bonnes vieilles ficelles de la saga sont au rendez-vous. Les nouveaux venus apprendront très vite toutes les ficelles du métier tandis que les anciens se glisseront dans ce nouvel opus comme on enfile de vieilles charentaises. Et c’est sans doute là le seul véritable reproche imputable à The Lost Legacy : celui de ne prendre aucun risque, de faire dans le recyclage pourrait-on même dire. Cette première partie qui laisse le joueur vaquer à sa guise aux quatre coins d’une immense aire de jeu à bord d’une jeep n’aurait-elle pas comme des petits airs du Madagascar d’Uncharted 4 ? Et cette séquence ferroviaire digne des gros blockbusters hollywoodiens ne rappellerait-elle pas elle aussi une scène similaire d’Uncharted 2 ? Plus généralement, que ce soit sur terre, sous l’eau, sur les toits (toute l’introduction du jeu) ou bien suspendu à des dizaines de mètres au-dessus du vide, rares sont finalement les différentes sections de The Lost Legacy qui ne seront pas sans évoquer des pans entiers de l’un des précédents opus. Pour la défense de Naughty Dog, on dira que réussir à sortir un titre d’une telle ampleur quinze mois seulement après le précédent (à comparer aux 2 à 3 ans qui séparaient les sorties de la série canonique) relève certes de la gageure et ne laisse finalement qu’une marge de manœuvre assez faible pour révolutionner tout le concept mais à tout le moins aurait-on pu espérer quelques nouveautés un tant soit peu rafraîchissantes et non pas un simple copier/coller d’Uncharted au féminin.

Uncharted : The Lost Legacy - PlayStation 4

Beau à chialer (refrain déjà entendu ailleurs) !

On ne vous ressortira pas ici-même le couplet sur l’historique de la saga Uncharted que nous avions déjà évoquée l’occasion de la sortie de la Nathan Drake Collection fin 2015 sinon pour rappeler que ce personnage est souvent considéré comme une sorte d’Indiana Jones vidéoludique ou encore d’un alter ego masculin d’une certaine Lara Croft. À l’heure de l’égalité homme-femme à tout va, il n’est donc guère surprenant de voir le beau sexe prendre les rênes de ce spin-off. Soit l’occasion rêvée pour Naughty Dog d’explorer plus avant le passé et les motivations de ses deux héroïnes, à commencer par Chloe Frazer. Nous n’en dirons pas davantage afin de ne point déflorer l’intrigue mais, tout comme pour Indy, Lara, Nathan et consorts, nous nous contenterons de dire que tout cela reste en famille. Sur ce point et à défaut de révolutionner quoi que ce soit en la matière, force est de constater une nouvelle fois que Naughty Dog accorde un tant soit peu d’importance à la caractérisation de ses personnages, permettant ainsi a minima au joueur d’en comprendre un peu mieux les vraies motivations.

Mais le véritable savoir-faire du studio californien n’est pas tant narratif que technique. Et de ce point de vue, dire que Naughty Dog nous en met une nouvelle fois plein la vue serait un doux euphémisme. Dès les premières scènes du jeu en plein centre-ville, le boulot de design, le travail sur les éclairages et les effets visuels en tous genres et plus globalement l’impressionnante richesse des environnements traversés vous laisseront coi de la première à la dernière minute. S’il y a bien un point sur lequel il n’y a strictement rien à redire, c’est bien celui-là : à chaque nouveau jeu, Naughty Dog nous balance une gigantesque baffe en pleine gueule. Ajoutez-y une animation qui ne flanche jamais, y compris lors des passages les plus musclées avec forces explosions dans tous les coins, et une bande-son qui exploite à merveille les possibilités multicanaux pour ceux équipés d’un home-cinéma en bonne et due forme et vous avez alors face à vous une nouvelle démo en puissance. Pour les possesseurs de PS4 Pro et de téléviseur UHD compatible HDR, sachez par ailleurs que le titre propose d’activer cette dernière option, gage de couleurs encore plus époustouflantes.

Uncharted : The Lost Legacy - PlayStation 4

Prenez du pop-corn et attachez votre ceinture !

Époustouflantes, les différentes péripéties que nos deux héroïnes vont être amenées à traverser le sont assurément. Et c’est peut-être bien là l’autre tour de force de The Lost Legacy. Qu’importe le sentiment de déjà-vu, sitôt appuyé sur « Commencer », il sera alors bien difficile de décrocher tant les 7 à 8 heures du jeu vont filer à toute blinde dans une succession ininterrompue de phases d’explorations, grimpettes, résolutions d’énigmes, gunfights et autres courses-poursuites endiablées. S’ajoute à tout cela une certaine forme de nonchalance au travers des différentes saillies des protagonistes, à commencer par Chloe qui ne perd jamais une occasion de balancer des vannes, bien aidée par la comédienne australienne Claudia Black (Farscape, Pitch Black) qui lui prête sa voix et s’en donne visiblement à cœur-joie. Des traits d’humour qui confère au personnage la force de tout surmonter. De plus en plus « endommagée » au fil de l’aventure, progressant en claudiquant à un moment donné, Chloe retrouve ainsi quelques minutes plus tard tous ses moyens, prête à en découdre mieux que jamais. C’est beau la magie des jeux vidéo ! Plus généralement, si l’on appréciera la liberté offerte de résoudre les différentes énigmes dans l’ordre qui nous plaira au sein d’un simili open world au début de l’aventure, on restera en revanche quelque peu perplexe face à la surenchère pyrotechnique de tout le segment final, enchaînement interrompu de tirs, explosions, lance-roquettes et in fine de game over à répétitions.

En dépit du sentiment de déjà-vu et des quelques réserves émises çà et là, il sera malgré tout bien difficile de faire la fine bouche face à cet Uncharted : The Lost Legacy, véritable blockbuster vidéodulique proposé à un tarif relativement doux (40€ dans toutes les bonnes crèmeries vs 70€ en temps normal pour des nouveautés AAA). De quoi s’occuper le tant d’un week-end en patientant jusqu’à la sortie, nettement plus attendue pour le coup, de The Last of Us Part II.

Uncharted : The Lost Legacy - PlayStation 4

Les plus :
  • Beau à chialer…
  • … surtout si vous y jouez en 4K HDR
  • Une nouvelle démonstration technique de la part de Naughty Dog
  • Un blockbuster hollywoodien dont vous êtes le héros (ou presque)
  • Des dialogues affûtés (mention spéciale pour Claudia Black)
  • Un sentiment d’open-world salvateur au cours de la première partie
Les moins :
  • Un sentiment de déjà-vu pour ceux ayant déjà joué aux précédents opus
  • Un bad guy de service passe-partout
  • Les gunfights interrompus de la dernière partie

Uncharted : The Lost Legacy - Jaquette PlayStation 4Note : Dans la famille Uncharted, je demande l’ex-girlfriend de Nathan Drake

  • Testé sur PS4 Pro à partir d’une version éditeur (version 1.02)
  • Taille occupée : 50,08Go
  • Sortie le 23 août 2017 sur PlayStation 4
  • Trailer de lancement

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