Returnal - PlayStation 5

Returnal – PlayStation 5

Exclusivité PlayStation 5 sortie au printemps 2021, Returnal avait la lourde responsabilité de venir étoffer le catalogue de titres disponibles sur la nouvelle console de Sony et par extension démontrer ce que le monolithe noir et blanc a dans le ventre. Pari réussi ?

Returnal - PlayStation 5Returnal (littéralement « retour ») porte excellemment bien son nom. Derrière ce titre se cache en effet un concept aussi simple que rapidement addictif. Le joueur y incarne Selene dont le vaisseau s’échoue sur Atropos, planète qui semble être la source d’un énigmatique signal de détresse. Équipée de sa simple combinaison et de son petit pistolet laser de base, notre exploratrice spatiale en herbe va rapidement découvrir que derrière la flore particulièrement dense de cette énigmatique planète se cache en réalité une faune qui n’a pas « une gueule de porte bonheur » comme dirait Schwarzy dans le mythique Predator (1987) de John McTiernan. Au-delà de son hostilité, la faune en question a également la très fâcheuse habitude de vous balancer des projectiles multicolores en vue de vous expédier ad patres. Game over ! Ah non, en fait retour à la case départ : votre vaisseau s’échoue à nouveau sur la planète et vous repartez à nouveau à pied depuis le site du crash où tout avait commencé quelques minutes plus tôt. Vous franchissez à nouveau la première porte face à vous et… tiens, tout a changé ! La « pièce » en question n’a plus la même configuration que la première fois. Et les créatures belliqueuses n’apparaissent plus aux mêmes endroits.

Qu’à cela ne tienne, maintenant que l’on sait à quoi s’en tenir avec ces fichues bestioles, ça devrait mieux se passer… à tout le moins pour nous car pour elles, ce sera déluge de pistolaser jusqu’à annihilation totale. D’autant qu’à présent, on maîtrise déjà davantage les subtilités du gameplay : le dash pour éviter les projectiles adverses, la visée (en appuyant à mi-course sur la touche L2, bien aidé par la gâchette adaptative de la DualSense 5) ou encore les méga pruneaux (en maintenant cette même touche L2 enfoncée à fond le temps de « charger » son arme). Ce menu fretin expédié, on en profite pour récolter ce qui peut l’être : ici un peu de vie, là une nouvelle arme plus puissante, ici encore un artefact qui nous en apprend un peu plus sur cette mystérieuse planète ou encore un autre qui vient booster telle ou telle caractéristique. Direction la nouvelle porte pour accéder à la pièce suivante. Et là, nouvelles bestioles, plus balaises que les précédentes et qui nous balancent à nouveau des boulettes multicolores mortelles selon un pattern différent. Game over ! Nouveau crash (en accéléré), brève série d’images subliminales d’une maisonnette perdue au milieu de nulle part. Nouveau retour à la case départ (d’où le titre Returnal, CQFD). Et nous voilà reparti avec notre pistolet à eau du début. Shit ! On a paumé la grosse pétoire. Par chance, on a conservé certains autres artefacts collectés. C’est quoi ce bazar ? Et d’où sort cette maison ? Et d’où vient ce mystérieux signal de détresse émis par cette « ombre blanche » ?

C’est reparti pour un tour ! Et pour peu que vous adhériez au concept, vous n’avez pas fini d’en faire des tours en vue de découvrir le fin mot de toute cette histoire. Croisement particulièrement habile entre Alien (1979) et Un jour sans fin (1993), Returnal lorgne également du côté de la mythologie grecque avec sa protagoniste Selene, déesse de la lune, et sa planète Atropos du nom d’une divinité du destin, lointaine cousine d’une certaine LV-426 sur laquelle s’échoua le Nostromo 40 ans plus tôt, lui aussi alerté par un mystérieux signal de détresse. Non content de proposer un TPS mâtiné de rogue-lite très addictif dans sa propension à égrainer façon petit poucet de nouveaux éléments de gameplay au fil de la progression (des raccourcis, de nouveaux indices, compétences, armes, artefacts avec pour certains un système de bonus / malus obligeant à faire des choix cornéliens), le studio finlandais Housemarque habille le tout d’une parure technique de très haute volée. Pour aussi peu accueillante soit-elle, Atropos bénéficie d’un soin dans le design vraiment bluffant accentué par des jeux de couleurs, le tout renforcé par l’encodage HDR. Visuellement très soignée, la planète en question sera le théâtre d’affrontements homériques qui vireront pour certains au David contre Goliath sans que pour autant le framerate de 60fps ne bronche une seule seconde. Ajoutez à cela la rapidité du SSD de la PlayStation 5 et le retour à la case départ donnera l’impression d’une seule et même partie ininterrompue. Côté son, si nous avons pris pour habitude de jouer en mode home-cinéma depuis bien des années maintenant, jouez à Returnal avec le casque PlayStation Pulse 3D sera également un régal tant le mixage sonore fait des merveilles dans l’art du positionnement et de la distanciation des différents effets acoustiques.

Seul petit revers de la médaille à cette hybridation très réussie entre le fond et la forme : les premières « parties » de Returnal pourront rebuter de prime abord de par leur aspect « il faut tout recommencer à poil » (entendre par là avec sa pétoire de base) tandis que certains passages seront le théâtre de pic de difficulté là encore plus que dissuasifs. Mais pour peu que vous soyez de la trempe d’une Ellen Ripley, prête à en découdre le mors aux dents face à ces hordes de xénomorphes alors Returnal est fait pour vous.

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