Assassin's Creed Valhalla – PlayStation 5

Assassin’s Creed Valhalla – PlayStation 5

Novembre 2020. Microsoft et Sony lancent respectivement leurs Xbox Series X et PlayStation 5. Et les éditeurs tiers de s’engouffrer illico dans la brèche pour proposer leurs derniers jeux sur ces nouvelles consoles « next gen ». Navire-amiral de l’industrie vidéoludique française et internationale, Ubisoft ne fait pas exception à la règle et a donc sorti le jour-même du lancement de ces machines le nouvel opus de sa saga au long cours : Assassin’s Creed Valhalla, épisode que nous avons pu tester sur la machine du géant nippon.

Assassin's Creed Valhalla – PlayStation 5Après un petit break de deux ans, l’une des sagas vidéoludiques les plus célèbres fait donc son grand retour. Après l’Égypte (Assassin’s Creed Origins en 2017) et la Grèce (Assassin’s Creed Odyssey en 2018), direction désormais l’Angleterre du IXème siècle… dans la peau d’un viking avec Assassin’s Creed Valhalla. Cette pause de 24 mois se sera-t-elle avérée salvatrice ? Éléments de réponse. Dans les grandes lignes, ce nouvel épisode ne va pas révolutionner une formule plutôt bien rodée. À savoir un gameplay à la recette éprouvée : un tiers d’exploration, un tiers d’infiltration, un tiers d’action et un grand tiers de RPG. Comme dans les derniers opus et histoire d’abonder plus que jamais dans le sens de l’égalité des sexes si chère à notre société moderne, votre avatar Eivor peut prendre les atours d’un homme ou d’une femme selon le bon vouloir du joueur, le prénom étant suffisamment « non genré » pour convenir aux deux sexes. Orphelin(e) suite au massacre de sa tribu viking, il/elle va être recueilli(e) par le roi Styrbjorn qui l’élèvera comme son propre enfant. Puis, en âge de se biturer et de balancer châtaignes et autres coups de hache, Eivor part aux côtés de son frérot adoptif pour conquérir le monde, à commencer par l’Angleterre qui leur tend les bras. Enfin presque.

Car avant d’en arriver là, il faudra compter sur une mise en jambes un peu longuette. Entendre par là un prologue de 3 ou 4 heures environ. Ensuite, à vous la vie au grand air british sur une carte pour le moins gigantesque, autorisant ainsi une grande variété de paysages et autant d’occasions de se décoller la rétine de bonheur. Et tant qu’à faire, autant régler tout de suite la question de l’aspect technique de cet Assassin’s Creed Valhalla. Le célèbre moteur Anvil, désormais baptisé AnvilNext, fait toujours autant merveille pour nous livrer des contrées à perte de vue avec une richesse visuelle qui n’a rien perdu de sa superbe au fil des ans. Et a fortiori à l’aune de ces nouvelles consoles avec un rendu 4K HDR en 60fps. Il faut vraiment le voir pour le croire, de préférence sur un écran de grande taille (55 pouces minimum requis, voire 65 ou plus si votre larfeuille le permet).

Les premières subtilités surviennent précisément dans l’art de rallier à sa cause chacune des contrées comme autant de royaumes disposant chacun de son propre arc scénaristique à base de conquêtes et d’alliances. Là où les précédents opus reposaient sur une mécanique somme toute assez simpliste consistant à conquérir plusieurs aires du jeu, Assassin’s Creed Valhalla propose désormais des missions beaucoup plus diversifiées. Alors certes, en cours de route, certaines perdront en intensité narrative (à trop vouloir rallonger la sauce, elle finit par perdre quelque peu en saveur) mais au final ce nouvel opus ménage assez bien un certain sens du crescendo qui culminera au cours des escarmouches finales à du grand spectacle. D’autant que les missions sont légions avec une très grande profusion de points blancs sur la carte, synonyme d’objectifs secondaires. À la différence que désormais, le jeu ne les cible plus automatiquement à votre place, c’est à vous d’y placer des repères, bien aidé comme toujours par votre compagnon ailé, un corbeau répondant au nom de Synin. Une refonte qui va de pair avec votre propre sens de l’observation en vue de déceler différentes « curiosités » au sein-même du décor, potentiellement synonymes de passages dérobés. Pas de panique car votre super-vision magique se chargera de mettre les éléments importants en surbrillance. À vous ensuite de découvrir le chemin pour y accéder.

Un super-sens inné parmi d’autres à débloquer au cours de l’aventure. Baptisées « aptitudes », ces super-capacités (appelez-les super-pouvoirs tant on devine l’envie d’aller titiller une partie du public Marvel et autres DC Comics) s’acquerront via des livres de savoir à dénicher en fouillant bien dans les différents recoins de la carte. Des facultés qui se fondent à merveille au sein du pendant RPG de Assassin’s Creed Valhalla qui reprend les acquis de ses prédécesseurs à base d’arbre de compétences et de village de commandement répondant au nom de Ravensthrope à améliorer entre deux virées dans la campagne anglaise afin d’aller fureter chez vos voisins / adversaires. Des escapades qui seront là encore l’occasion de phase d’infiltration toujours aussi prenante à l’aide de la vision d’Odin, sorte de radar permettant de scanner les environs dans un certain rayon pour mettre en évidence les artefacts intéressants mais aussi et surtout les ennemis. Afin de compléter cette approche « tout en finesse », on notera le grand retour de cette bonne vieille capuche qui permet de se la jouer « anonyme parmi la foule » dans les lieux les moins sévèrement gardés. Ou l’art d’observer sans être reconnu. L’infiltration se veut d’ailleurs plus subtile que jamais avec des gardes à l’I.A. un peu plus poussée, capable de faire des rondes moins prévisibles qu’auparavant et de se montrer plus fouineurs que jamais si vous laissez traiter le corps de l’un d’entre eux. Mais comme toujours libre à vous de poursuivre en mode discret ou bien d’appeler vos frères d’armes d’un coup de cor de chasse pour rentrer dans le lard de tout le monde.

Ce qui nous amène tout naturellement au dernier aspect de Assassin’s Creed Valhalla : ses combats qui ont également fait l’objet de quelques ajustements plutôt bien sentis. Si ces derniers sont toujours basés sur une combinaison attaque / esquive / parade / contre-attaque, ils se révèlent toutefois plus tactiques qu’auparavant avec l’apparition d’une jauge d’endurance (bonjour Demon’s Souls !) et un nouveau système de « points faibles » chez les adversaires, à viser en priorité il va sans dire, au corps-à-corps ou bien en décochant une flèche. Une arme de trait qui peut d’ailleurs tout aussi bien servir à faire des head-shot à distance. À noter également que votre vie ne se régénèrera plus automatiquement mais nécessitera désormais l’absorption de potions tandis que les différents équipements portés par Eivor lui conféreront des bonus offensifs / défensifs. Pour en finir avec l’interface, on notera que le HUD est toujours configurable à souhait depuis le strict minimum jusqu’à un véritable ordinateur de bord avec une foultitude de jauges et autres curseurs. Une latitude totale et fort appréciable permettant ainsi de s’adresser à toutes les catégories de joueurs. Des joueurs qui pour certains auront peut-être croisés quelques bugs et autres problèmes d’I.A. aux tous premiers jours (mois) de la sortie mais à notre niveau de patches plus avancé nous n’avons rien repéré de fortement dommageable de ce point de vue.

Au terme de quelques bonnes dizaines d’heures de jeu dans la campagne anglaise, Assassin’s Creed Valhalla a su affiner sans pour autant révolutionner la formule de la saga en vue d’aboutir à un nouvel opus aussi réussi que les précédentes incartades égyptiennes et grecques. La célèbre guilde des assassins à la lame secrète prenant à nouveau congés en cette année 2021, il nous tarde de découvrir vers quels horizons nous conviera l’opus 2022. Rendez-vous l’an prochain pour le savoir.

  • Testé sur PlayStation 5 à partir d’une version téléchargée (version 1.022.000)
  • Taille occupée : 65Go
  • Sortie le 10 novembre 2020
  • Trailer de lancement
  • Analyse technique de Digital Foundry : vidéo n°1, n°2 et n°3

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *