Halo Infinite - Xbox Series X

Halo Infinite – Xbox Series X|S

La dernière fois que nous avions « enfilé » l’armure spatiale du Major, c’était en 2015 pour Halo 5 : Guardians. Après six longues années d’attente, le Spartan John-117 est de retour dans un nouvel opus au titre pour le moins évocateur : Halo Infinite. Ce sixième épisode de la série canonique nous entraîne-t-il réellement vers l’infini (et au-delà) ? Éléments de réponse.

Halo Infinite - Xbox Series XEntre 2015 et 2021, les afficionados avaient certes pu se mettre sous la dent le STR Halo Wars 2 sorti en 2017 mais il est évident que tous ces fans attendaient plus que tout le sixième épisode de la saga canonique. Une attente qui aurait dû prendre fin un an plus tôt, fin 2020, puisque Halo Infinite devait initialement sortir en même temps que le lancement commercial des nouvelles consoles de Microsoft, les biens nommées Xbox Series X|S. Mais devant le tollé suscité quelques mois plus tôt par la présentation du gameplay du jeu en juillet 2020, décision (fort sage) fut prise de reporter la sortie de rien moins qu’un an, laissant de fait la nouvelle bête de course de Microsoft dans l’attente d’un titre porteur. Dans l’entrefaite, le camp d’en face (entendre par là : Sony et sa PlayStation 5) inondait le marché mois après mois de ses grosses exclus : Demon’s Souls, Marvel’s Spider-Man : Miles Morales, Returnal, Ratchet & Clank : Rift Apart, Ghost of Tsushima : Director’s Cut, Death Stranding : Director’s Cut.

Une hégémonie du consolier nippon qui prend fin à l’approche des fêtes de fin d’année 2021 avec les sorties à quelques semaines d’intervalles de Forza Horizon 5 et de Halo Infinite à qui reviennent donc le lourd fardeau d’officier en tant que porte-étendards de la next gen de Microsoft, ces killer app capable de faire vendre des consoles par conteneurs entiers. Enfin pour ceux qui parviennent à mettre la main sur ladite console, tâche ô combien délicate depuis son lancement en raison de la pénurie de composants électroniques, conséquence d’une certaine pandémie de Covid-19. Vous connaissez déjà toute l’histoire, nous n’allons pas en rajouter une couche.

Avant d’entrée dans le vif du sujet, précisons que pour les besoins de ces quelques lignes, nous nous sommes focalisés exclusivement sur la campagne solo de Halo Infinite. À cela deux raisons. D’une part, l’auteur de ces lignes n’a, à quelques rares exceptions près, jamais été très porté sur les aventures multi, à fortiori en matière de FPS et encore moins à l’heure où le multi cross-plateforme devient de plus en plus la nouvelle norme et que les joueurs PC et leur méga-machine équipée d’un combo clavier/souris sont capables de vous dézinguer sans que vous ayez eu le temps de dire « ouf » sur votre console avec son malheureux pad. D’autre part, Microsoft a eu la bienveillance de nous fournir un accès à la version preview, ce qui nous a donc permis de tester la bonne « petite » quinzaine / vingtaine d’heures de cette campagne solo plusieurs jours en amont de sa sortie officielle.

On passera rapidement sur l’intrigue qui vous place dans la peau de Buzz l’éclair face à l’empereur Zurg du Major face à Atriox, une grosse brutasse à la tronche patibulaire et à la voix hyper grave (parce que c’est le bad guy de l’histoire), déjà croisé dans Halo Wars 2 (tiens tiens !) à la tête d’une armée de parias et dont le but ultime consiste à, on vous le donne en  mille, étendre sa domination sur la galaxie toute entière. Ben voyons ! Bref, vous l’aurez compris, ce n’est clairement pas pour son intrigue que l’on se lance dans Halo Infinite (pas plus que dans les cinq précédents opus diront certains). Ce qui n’exclut pas pour autant une petite part d’autodérision comme en attestent les premières minutes de l’aventure où un membre de l’UNSC « repêche » à bord de sa barcasse un Major plutôt mal en point à la dérive dans l’espace. Deux minutes plus tard, remis sur pied comme si de rien était, voilà notre Major qui se jette, au propre comme au figuré, dans l’aventure en se projetant dans le vide spatial armé d’une modeste pétoire au trois quart vide. Et alors que son nouveau compagnon d’infortune n’aura de cesse tout au long de leur périple en commun de s’inquiéter pour un oui pour un non, le Major conservera tout son aplomb dans un style aussi nonchalant que décontracté en mode « tout va bien se passer », y compris lorsque que tout pète autour de lui et que des hordes d’aliens belliqueux fondent sur lui quasiment sans discontinuer. À noter que si la VF s’en sort avec les honneurs pour retranscrire l’état d’esprit antinomique de notre binôme, il est en revanche impossible de basculer entre VO et VF in-game et il faudra en passer par un changement de config de la console. Pas très pratique.

Mais revenons-en au cœur du gameplay, à savoir les affrontements en vue FPS entre le Major et les hordes de parias. De ce point de vue, il n’y a rien à redire et les fans de la première heure seront en terrain connu avec des armes à profusion pour tous les goûts et un nouveau concept de recharge via des bornes dédiés à chacune (plasma, cinétique, etc.) ou bien en passant tout simplement sur celles tombées à terre par les ennemis que vous venez d’occire. Des ennemis qui débarquent de toutes parts et savent parfaitement se déplacer dans les différents recoins du décor. À vous d’en faire de même pour vous mettre à couvert mais aussi et surtout prendre lesdits ennemis à revers. D’autant plus que le level design tout en verticalité invite à évoluer dans toutes les directions, a fortiori avec l’arrivée du grappin que les vieux routards, habitués aux déambulations sur le plancher des vaches, auront tôt fait d’appréhender dans leur arsenal. Derrière cette impression de liberté au sein de vastes zones et leurs nuées de belligérants, la progression du jeu est somme toute très linéaire et consiste systématiquement à se rendre d’un point A à un point B en vue de trouver tel ou tel artefact ou bien d’activer tel ou tel mécanisme. Ce qui n’empêche nullement ce Halo Infinite de maintenir un rythme soutenu pour ne pas dire haletant associé à un sens du grand spectacle plutôt bien senti. En atteste cette première mission qui se conclut par une course folle dans les arcanes d’un vaisseau en perdition qui explose de toutes parts.

Pour parachever cette immersion, Halo Infinite fait montre d’une belle assise technique avec des graphismes soignés et un rendu 4K HDR de qualité mais sans pour autant faire dans le tape-à-l’œil, ceci afin d’éviter toute forme de « distractions visuelles » et permettre ainsi au joueur d’appréhender pleinement la topographie des lieux et autant d’arènes de combats où se cache l’ennemi. Seul vrai reproche qui nous a sauté aux yeux dès les premières minutes du jeu : les cinématiques ne sont pas du tout étalonnées de la même façon que les séquences de gameplay, de telle sorte que les noirs y apparaissent grisâtres au possible tandis que le reste du jeu présente tout au contraire des noirs d’une belle densité. A tel point que l’auteur de ces lignes s’est même demandé dès la longue cinématique d’introduction si certains paramètres HDR de son téléviseur OLED ne s’étaient pas fait la malle en cours de route. Que nenni ! Côté son, ça pète plutôt bien de tous les côtés, le positionnement des voix (grognements) ennemis et des tirs dans les différentes enceintes est plutôt bien fichu tandis que les compositions musicales parachèvent l’immersion au cœur de l’aventure.

Différentes réjouissances viendront agrémentées Halo Infinite au cours des mois à venir comme par exemple les très attendus campagne en coopération et autre mode forge mais en l’état actuel, le jeu du studio 343 Industries n’a nullement usurpé son titre de major de promo sur Xbox Series X|S. Une récompense obtenue au terme d’un parcours semé d’embuches comme le rappelle cet article de Bloomberg paru le jour de la sortie et qui revient sur les grands pans de la conception du jeu entre moteur graphique à la peine, monde ouvert taillé à la serpe et gestion RH pour le moins hiératique. Des aléas qui à l’arrivée et après un an de retard sur la date initiale n’empêche aucunement Halo Infinite de faire honneur à la réputation de la saga.

  • Testé sur Xbox Series X à partir d’une version preview téléchargée fournie par l’éditeur (version 1.3222.5271.0)
  • Taille occupée : 48Go
  • Sortie le 8 décembre 2021
  • Trailer de lancement
  • Analyse technique de Digital Foundry : vidéo n°1, n°2 et n°3

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