Tales of Arise – PlayStation 5

Tales of Arise – PlayStation 5

Bien avant d’être récompensé du titre de « Meilleur RPG » de l’année 2021 aux derniers Game Awards qui se sont tenus le 10 décembre dernier, Tales of Arise avait déjà titillé notre curiosité de joueur suite aux avis dithyrambiques de la presse ainsi que des joueurs au moment de sa sortie à la rentrée de septembre. Il n’en fallu pas davantage pour que l’éditeur nous fasse parvenir un petit code PlayStation 5 afin de tester la chose par nous-même. Et le moins que nous puissions en dire, c’est que nous n’avons pas été déçu.

Tales of Arise – PlayStation 5Précisons d’entrée de jeu que l’auteur de ces lignes n’est pas spécialement versé dans le JRPG (Japanese Role Playing Games = Jeu de rôle japonais) même s’il concède bien volontiers avoir littéralement craqué sous le charme de Final Fantasy VII à sa sortie sur la PlayStation première du nom en 1997 (et dont le Remake Integrade est d’ailleurs une brillante remise au goût du jour sur laquelle nous reviendrons prochainement… peut-être). De fait et sauf énorme trou de mémoire de notre part, nous n’avions jamais posé nos grosses paluches sur un jeu Tales of, saga qui a pourtant soufflé ses 25 bougies l’an dernier. Non pas que nous soyons totalement hermétiques à la japanimation, bien au contraire. Les films du Studio Ghibli, à commencer par ceux d’un certain Hayao Miyazaki, occupent une place de choix dans notre cœur de cinéphile tandis que d’autres joyaux du genre trônent toujours en bonne place dans notre vidéothèque, tous supports confondus (DVD, Blu-ray, Blu-ray 4K) : au hasard Ghost in the Shell (1995) de Mamoru Oshii ou encore Akira (1988) de Katsuhiro Ōtomo.

Simplement, le genre du JRPG ne nous a jamais attiré plus que ça… jusqu’à ce qu’un certain Tales of Arise ne vienne une nouvelle fois raviver ce vieil adage populaire « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». Le pitch de départ est certes assez classique : c’est l’histoire du peuple de Dahna asservi par le royaume de Rena qui pille les ressources de la planète afin de se confectionner (entre autres) des armures magiques. Mais après trois siècles sous le joug de l’envahisseur qui a posté des seigneurs dans chacune des cinq provinces (et autant d’actes de jeu à traverser), la révolte gronde emmené par le chef de la résistance Zephyr. Enrôlé plus ou moins à l’insu de son plein gré au cœur de cet élan de rébellion, le joueur incarne un dénommé Alphen, jeune damoiseau d’autant plus mystérieux que son visage est masqué et qui a pour spécificité d’être insensible à la douleur. Dès le début du jeu, notre éphèbe va croiser sur sa route une dénommée Shionne, jeune et pimpante demoiselle qui électrise (au sens propre) tous ceux qui la touche. Soit les deux premiers personnages de votre petite troupe de combattants (qui pourra accueillir jusqu’à six compagnons au fil de l’aventure). Inutile de préciser qu’avec ces deux là, Tales of Arise va faire des étincelles.

L’apparente simplicité initiale de l’intrigue à laquelle s’ajoute cette forme de « naïveté nippone » si caractéristique des japanimes, à tout le moins pour nous autres occidentaux, avec notamment des expressions outrancières sur les faciès des personnages, va toutefois céder rapidement la place à une narration beaucoup plus nuancée et élaborée qu’il n’y laissait paraître de prime abord. Ainsi, dès la première heure de jeu où notre trio Alphen / Shionne / Zephyr va faire connaissance, le joueur se retrouve happé au cœur de l’histoire grâce à une intrigue plutôt bien ficelé mais aussi et surtout grâce à une narration particulièrement élaborée qui marrie toutes les formes possibles. Avec Tales of Arise, Bandai Namco a en effet pris à bras le corps le concept d’œuvre « transmédia » pour nous conter son histoire à la croisée entre jeu vidéo, bandes-dessinées et de pures séquences de dessin animé. Parfaitement maîtrisé, ce mariage des genres laisse ainsi place à un jeu qui enchaîne avec une surprenante fluidité séquences de gameplay, cinématiques, cases de BD qui apparaissent à l’écran ou encore séquences entièrement animées où l’on se croirait alors véritablement devant un japanime.

Tant sur le fond que sur la forme, le résultat est une réussite. D’autant plus que sur le plan technique, Tales of Arise tient plutôt bien la route et entend le démontrer dès le départ avec une première partie qui se déroule dans une région volcanique histoire de nous en mettre plein la vue. Visuellement très riche, la direction artistique laisse toutefois apparaître quelques faiblesses çà et là, à commencer par quelques éléments de décors qui popent. Dans le même ordre d’idée, le mode « Graphisme » laisse place à quelques hoquets sur PlayStation 5 et l’on recommandera donc d’opter pour le mode « Fréquence d’images ». Pour les joueurs équipés du matos ad hoc (entendre par-là : un système home-cinéma), on retiendra également le travail accompli en termes de sound design avec une utilisation des différents canaux disponibles plutôt réussi.

Pour le reste, le gameplay de Tales of Arise est un mélange d’action / aventure / exploration. Le pendant « aventure / exploration » sera l’occasion pour les plus fouineurs de dénicher quelques trésors et autres quêtes annexes positionnés sur des chemins de traverse comme autant de possibilité de booster les compétences de ses personnages et de crafter leur inventaire. Quant à la partie « action », il s’agit là bien entendu des incontournables combats. Ces derniers s’ouvrent alors sur un système qui se révèle rapidement très élaboré derrière le simple concept de coups / magie auquel s’ajoute un principe de jauge de « break » qui se remplit au fil des combos exécutés. Ajoutez à cela les « traditionnels » concepts de jauges d’action, de magie, de santé et vous aboutissez alors à un tout là encore vraiment bien ficelé. Le jeu pousse même le concept jusqu’à permettre au joueur d’aller bidouiller lui-même (dans une certaine mesure) les algorithmes de combats selon que l’on décide de privilégier l’attaque, la défense, les soins, etc. Et si tout ceci peut vous paraître bien obscur, pas de panique, Tales of Arise vous « prend par la main » au cours des premiers combats (où vous ne serez que deux à combattre : Alphen et Shionne) histoire de vous expliquer tous ces concepts de base. Des bases qui prendront vite une tournure beaucoup plus élaborée à mesure que votre petite escouade grandira et avec elle les compétences de ses membres et les artefacts qu’ils transportent. Seul petit bémol du côté des affrontements : une certaine tendance au recyclage des ennemis au fil de l’aventure en appliquant simplement une couleur / texture différente.

Les fans de JRPG ne s’y sont donc pas trompés en encensant Tales of Arise tant le titre de Bandai Namco nous propose de jouer à ce qui constitue assurément l’un des fleurons du genre, aussi bien sur le fond que sur la forme. Quant aux joueurs férus de mangas et autres japanimes mais un peu moins des jeux nippons, ils seront assurément conquis tant celui-ci parvient à conjuguer avec brio le meilleur des différents médiums.

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