Phoenix Point : Behemoth Edition – PlayStation 5

Phoenix Point : Behemoth Edition – PlayStation 4

Si nous n’avions pas prêté plus d’attention à Phoenix Point lors de sa sortie initiale en 2019, c’est tout simplement parce que le titre était alors une exclusivité PC, une plateforme dont nous n’avions alors que faire (un tort désormais réparé, nous y reviendrons au cours des semaines / mois à venir). Mais avec l’arrivée du jeu dans son édition dite « Behemoth » sur consoles, notre intérêt pour la chose a brusquement changé du tout au tout. D’autant plus après que l’éditeur nous ait fait parvenir un code PlayStation.

Phoenix Point : Behemoth Edition – PlayStation 5Nous sommes en 2022 et un puissant virus extraterrestre baptisé le Pandoravirus a vu le jour suite au réchauffement climatique (toutes ressemblances avec des évènements récents seraient purement fortuites puisque pour rappel Phoenix Point est sorti pour la première fois en 2019). Résultat : en quelques années, ledit virus s’est tranquillement répandu sur l’ensemble du globe et l’être humain a commencé à en être victime à son tour. Lorsque vous, le joueur, mettez les pieds dans ce monde post-apocalyptique, nous sommes en l’an 2047 et le mal en question a désormais frappé toute la surface du globe. Et puis comme si tout ceci n’était pas déjà suffisant au malheur de l’humanité, il y eut la brume (aucun rapport avec le film de Carpenter). La première vague entraina la mort de milliards d’êtres humains. La seconde les poussa à fuir les quelques cités encore vivables. La troisième a commencé à se manifester quelques mois avant que vous n’entriez en scène.

La nature humaine étant ce qu’elle est, au lieu de s’unir pour tenter de faire face, les survivants se sont scindés en trois factions rivales : les Synédrions, des utopistes écolo qui aspirent à bâtir un monde nouveau sans hiérarchie, les disciples d’Anu (sans « s »), une nouvelle religion (une de plus !), qui acceptent à bras le corps ces mutations biologiques, et enfin la Nouvelle-Jéricho qui rejettent par la force tout ce qui ressemble de près ou de loin à une mutation alien. Bon, vous l’aurez compris, l’avenir de l’humanité est plutôt mal barré. Mais tout n’est pas perdu pour autant car au milieu de cette ambiance de fin du monde où il ne reste plus aucun espoir, l’humanité va pouvoir faire appel non pas au Capitaine Flam mais au Projet Phoenix, une organisation qui, bien avant que tous ces malheurs ne s’abattent, tentait déjà de préparer l’humanité à affronter de tels périls. Phoenix Point débute précisément en plaçant le joueur à la tête de cet organisme à l’agonie.

Voilà pour l’ambiance générale. Ce qui a (ré)veillé notre curiosité pour ce titre n’est pas tant notre penchant écolo à nos heures perdues ou encore nos accointances avec la SF post-apo mais le fait que Phoenix Point soit marketé comme étant le nouveau jeu du créateur d’XCOM, en l’occurrence un certain Julian Gollop dont le blaze nous était totalement inconnu jusque-là. Mais lorsque l’on sait à quel point l’auteur de ces lignes avait adoré XCOM 2 et que, accessoirement, ce jeu du studio Firaxis est instantanément devenu un mètre-étalon dans le genre du « stratégie au tour par tour », il n’en fallait pas davantage pour nous convaincre de jeter notre dévolu sur Phoenix Point. Les chiens ne faisant pas des chats (oui on aime les dictons populaires comme ceux-là à DC), le cœur du gameplay repose donc, ô surprise, sur des affrontements au tour par tour. Une bonne petite séance de « je tire dans le tas » consiste ainsi en une troupe pouvant accueillir jusqu’à 8 soldats, épaulés le cas échéant par des véhicules lourds. Chaque troufion dispose d’un certain nombre de points d’action à utiliser comme bon vous semble : déplacement, tir, lancé de grenade, etc. Ce système de « points d’action » diffère donc sensiblement du principe de XCOM 2.

Le plus gros changement pour les habitués de XCOM que nous sommes se situe toutefois au niveau du système de double visée qui remplace le fameux « pourcentage de chance d’atteindre sa cible ». La première visée nous indique le degré de difficulté auquel nous sommes confrontés pour toucher l’adversaire tandis que la seconde, plus précise, nous permet de cibler une zone particulière du corps. Il est ainsi tout à fait possible de toucher les jambes afin de limiter les possibilités de mouvement des mutants, bestioles qui pour certaines disposent de spécificités propres comme par exemple celles qui deviennent invisible sitôt le premier tir encaissé. Les combats se diversifient ainsi assez rapidement, non seulement en fonction des bestioles rencontrées mais aussi de vos propres capacités : classes de soldats, équipements transportés (limités, vous ne pouvez pas embarquer tout ce que vous voulez avec vous), armes, armures, aptitudes spécifiques. Sans compter bien sûr des décors en grande partie destructibles et qui n’offriront donc qu’une couverture au mieux temporaire.

On retrouve également dans Phoenix Point le même principe de points d’expérience qui permettent à vos soldats d’accéder aux niveaux supérieurs, points qu’il est alors possible de dépenser sitôt de retour à la base afin d’augmenter les caractéristiques de vos soldats (puissance, volonté, vitesse) mais aussi pour débloquer des compétences propres à chaque classe : unité d’assaut, sniper, infiltré… Sachant qu’il existe 7 compétences pour chacune et qu’il est possible de disposer de guerriers multi-classes, il y a donc largement de quoi faire.

Si le cœur du gameplay au tour par tour de Phoenix Point laisse apparaître quelques subtiles distinctions par rapport à son aîné, c’est dans la gestion de vos bases disséminées aux quatre coins du globe que les différences sont les plus flagrantes. Dans XCOM 2, tout se déroulait à bord du Talion, votre vaisseau amiral dérobé à l’ennemi alien là où Phoenix Point pousse le concept bien plus loin, en matière de gestion géo-militaro-stratégique. L’aventure débute bien sûr avec un simple vaisseau, huit bidasses et une malheureuse base. Mais rapidement, au fil de vos explorations de la carte, le Phoenix va renaître de ses cendres (celle-là, elle était facile, on vous l’accorde). Vous allez découvrir d’anciennes bases désaffectées du Projet Phoenix et ce sur tous les continents. Et vous ne tarderez pas non plus à entrer en contact avec les trois groupes de cintrés sus-cités. Votre réserve de troufions, au nombre de six au départ, comptera bientôt plusieurs dizaines de réservistes tandis que votre unique base à l’agonie laissera bientôt place à des zones spécialisées : laboratoires de recherche, usines de fabrication, zones de cultures alimentaires, entrepôts, quartiers résidentiels, centres d’entraînement, bâtiments médicaux, générateurs, etc.

Entre alors en jeu les deux aspects peut-être les plus enthousiasmant à défaut d’originalité. D’une part le pendant logistique. Tous ces équipements, infrastructures, armes et autres recherches scientifiques requièrent en effet des ressources, en l’occurrence des matières premières et du temps afin d’être confectionnés / améliorés. Négligez l’un ou l’autre et vous vous retrouverez alors bien vite en porte-à-faux vis-à-vis des factions adversaires. Ce qui nous amène tout naturellement au pendant « diplomatique » si l’on puis dire de Phoenix Point puisque chacune des trois, appelons-les, « sectes » vous confiera des missions, forcément dirigées à l’encontre des deux autres. Attention donc à ne pas vous mettre trop rapidement à dos toutes les factions adverses qui, soit dit en passant, progressent elles-aussi (ben oui, sinon ça serait trop facile !). Il sera par ailleurs tout à faire possible de commercer avec celles-ci pour chacune des ressources principales du jeu (technologie, matériaux, vivres et mutagènes), d’y recruter des soldats, voire même de leur subtiliser du matériel ou encore de partager des connaissances. Sans oublier bien sûr que les soldats de chaque secte disposent de caractéristiques bien spécifiques.

Toutes ces possibilités en jeu ne devront toutefois pas vous faire perdre de vue le fil rouge du gameplay : la jauge dite « indice de délire onirique » qui se remplit peu à peu. Si la jauge atteint 100%, c’est le game over assuré. Pour contrer cette progression, il faut donc lutter contre le Pandoravirus en détruisant les sites aliens. L’autre fil rouge narratif est lié à la mystérieuse troisième vague de brume. Plutôt bien fichu, le scénario de Phoenix Point prendra soin d’égrener petit à petit, pour certaines missions, les indices sur ce mystérieux phénomène. Vous l’aurez compris à ce stade, les possibilités offertes par ce « nouveau jeu des créateurs de XCOM » sont particulièrement vastes. D’autant plus que la version qui sort cette année sur consoles est baptisée « Behemoth Edition » et contient, en plus du jeu d’origine les quatre DLC sortis par la suite. À noter que si nous avons scribouillé ces quelques lignes à partir d’une version PlayStation 4, une mise à jour gratuite pour les consoles next gen (PlayStation 5 et Xbox Series X|S) a fait son apparition dans l’entrefaite.

Si le studio Snapshot Games fondé en 2013 en Bulgarie ne dispose clairement pas des mêmes moyens que Firaxis, Phoenix Point s’en sort tout de même plus qu’honorablement, comblant ses « faiblesses » (cartes répétitives, décors et animations moins détaillés que son illustre aîné) par un pendant stratégique beaucoup plus poussée (diplomatie, logistique, possibilités de combinaisons). En d’autres termes, quand on n’a pas les moyens, on compense par une foultitude d’idées. Et en la matière, le studio Snapshot Games n’en manque pas.

  • Testé sur PlayStation 5 à partir d’un code fourni par l’éditeur (version 1.04)
  • Taille occupée : 38Go
  • Sortie le 1er octobre 2021
  • Trailer de lancement

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