Kena : Bridge of Spirits – PlayStation 5

Kena : Bridge of Spirits – PlayStation 5

Dévoilé pour la toute première fois en juin 2020 lorsque Sony avait fait son show pour annoncer ses prochains titres et notamment ceux à paraître sur sa future PlayStation 5 qui débarquerait cinq mois plus tard, c’est peu dire que Kena : Bridge of Spirits avait alors fait forte impression. Initialement prévu pour sortir peu ou prou au lancement du nouveau monolithe noir et blanc de Sony, le jeu fit l’objet de différents reports et sort près d’un an après la date initialement prévue. Une bien longue attente toutefois pleinement récompensée dès les premiers instants du jeu.

Kena : Bridge of Spirits – PlayStation 5À la base, l’univers et l’histoire de Kena : Bridge of Spirits n’ont rien de très original. Dans un univers médiéval fantasy à l’esprit très japonisant, le joueur incarne Kena, une jeune femme qui a décidé de suivre les traces de son papa disparu quand elle était encore enfant, à savoir guider les esprits (d’où le titre du jeu !) qui errent telles des âmes tourmentées ne parvenant pas à trouver le repos éternel. Elle va ainsi se mettre en quête du sanctuaire de la montagne sacrée, lieu mystique / mythique où les chakras de la terre et des esprits se rejoignent. Au tout début de son (votre) périple, Kena croisera sur sa route les esprits de Saiya et Beni, deux enfants à la recherche de leur grand-frère Taro. Et si ces premiers pas dans l’aventure sont plutôt dirigistes, c’est pour mieux permettre au joueur d’appréhender les différents mécanismes du gameplay avant de le jeter pour de bon dans l’arène. En l’occurrence un village abandonné qui servira de hub central aux trois quêtes principales du jeu et autant d’âmes en peine à secourir.

Dès les premières minutes manette en main, l’enchantement visuel et sonore que l’on avait entraperçu lors de la présentation du jeu est total. Beaucoup ont comparé Kena : Bridge of Spirits à un croisement entre les films du studio Ghibli et plus spécifiquement ceux d’un certain Hayao Miyazaki et le rendu 3D des films d’animations Pixar. On plussoie à 100%. Et si Ratchet & Clank : Rift Apart sorti quelques mois plus tôt nous avait déjà donné l’impression d’évoluer au sein d’un film d’animation 3D, attendez de voir et surtout de jouer à Kena : Bridge of Spirits. Visuellement époustouflant (le qualificatif n’est nullement galvaudé) avec ses environnements remplis de couleurs et d’une myriade de petits effets çà et là qui, loin d’alourdir les décors, leur donnent vie, ce premier jeu signé Ember Lab, studio créé en 2009 pour faire de l’animation dans des pubs et autres courts-métrages, est à s’en décrocher la mâchoire. Un émerveillement visuel, auquel on recommandera de jouer en mode Performance sur PlayStation 5 pour profiter des 60fps, qui s’accompagne d’une bande son somptueuse notamment en ce qui concerne les musiques composées par un dénommé Theophany (inconnu au bataillon en ce qui nous concerne).

Au début de l’aventure, notre jeune guide des esprits dispose en tout et pour tout d’un bâton. Mais pas un vulgaire bout de bois non, un bâton magique auxquels viendront s’ajouter par la suite un arc et quelques bombinettes. Un arsenal certes assez sommaire de prime abord mais qui, combiné ensemble, permettra à notre héroïne tout à la fois de se frayer un chemin en débloquant certains passages mais aussi et surtout de venir à bout des différents maléfices et autres créatures malfaisantes qui vont croiser sa route. Car derrière ses atours tout mimi, Kena : Bridge of Spirits cache bien son jeu (sans jeu de mots) avec des combats de boss assez relevés qu’il conviendra de ne pas aborder à la légère sous peine de voir un joli « game over » apparaître plus vite qu’on ne l’aurait voulu. Nous n’irions pas jusqu’à dire que la difficulté des affrontements en question est digne d’un jeu FromSoftware (Demon’s Souls) mais prenez garde malgré tout.

Pour l’aider dans sa tâche, aussi bien lors des phases de plateforme / exploration où elle croisera quelques petites énigmes à résoudre parfaitement intégrées au sein des décors naturels que lors des phases de combat, Kena : Bridge of Spirits sort son atout charme qui nous a littéralement fait craquer dès le début du jeu : les Rot. Ces petites boules noires aux yeux globuleux (cf. la créature présente sur l’épaule de l’héroïne sur la jaquette du jeu) ne seront pas sans rappeler, au choix, les noiraudes de Mon voisin Totoro (1988) et Le Voyage de Chihiro (2001) ou encore les sylvains de Princesse Mononoké (1997). Leur présence n’a pas uniquement pour but de renforcer le pendant « oh qu’il est mignon ce jeu » puisque les Rot ont bel et bien un rôle à jouer au sein du gameplay. Ils peuvent ainsi interagir avec différents éléments du décor, pour affaiblir les plantes maléfiques ou encore débloquer certains passages. Mais aussi et surtout ils jouent un rôle précieux lors des combats en vue de régénérer la santé de notre héroïne, faire diversion ou encore accroître la puissance de ses coups. Tout ceci moyennant l’acquisition de précieux orbes de courage relâchés par certains ennemis après les avoir cognés. Leur aide est donc à exploiter avec parcimonie. Deux possibilités s’offrent par ailleurs au joueur pour accroître le nombre de Rot qui vous tiennent compagnie : en obtenir après avoir défait un boss ou bien parvenir à les dénicher au sein du décor. Les plus fouineurs verront d’ailleurs leur curiosité récompensée car outre des Rot, ils pourront également débusquer moult trésors, synonymes de points de karma permettant d’améliorer les capacités et les armes de Kena. Bien conscient de l’importance prise par les Rot au sein de leur premier jeu, le studio en a littéralement fait sa mascotte que l’on retrouve partout dans leur merchandising (oui moi aussi je veux un t-shirt, un mug, une peluche et un porte-clés à l’effigie des Rot).

Au final, si l’on a bien eu droit à quelques petits hoquets techniques (une caméra un brin capricieuse après avoir ciblé un ennemi ou encore quelques rares éléments de décor qui clignotent), le seul vrai reproche devant une telle fable vidéoludique est qu’elle a pris fin bien trop tôt à notre goût. Vite Ember Lab, offrez-nous un nouveau jeu… et pas forcément une suite à ce magnifique Kena : Bridge of Spirits.

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