Fear the Walking Dead

Fear the Walking Dead : Retour sur les trois premiers épisodes

C’est que mine de rien, on en est déjà au « mid term » de cette première saison qui, comme l’avait confirmé AMC en mars dernier sera suivie d’une deuxième fournée plus riche en épisodes (une quinzaine). Et franchement ça partait bien. Les deux premiers chapitres envoyaient non pas du lourd mais faisaient littéralement dans la dentelle tout en essayant de masquer quelque peu des faiblesses scénaristiques par-ci par-là. De quoi tout de même tenir en haleine tout son petit monde. Mais voilà que le troisième épisode réduit un peu en cendre ce bon départ. En cause des inepties jusqu’ici entrevues, un postulat initial qui en devient du coup ridicule et des ficelles qui se transforment en bon gros cordage double tresse.

Fear the Walking Dead - Affiche

Rappelons la trame en quelques mots. Nous sommes à Los Angeles avec une action qui se situe au moment où les premiers Walking Dead font leur apparition pour une raison toujours aussi mystérieuse. On note d’entrée que les créateurs du show dont Robert Kirkman (le scénariste des Comic books et l’un des producteurs exécutifs de Walking Dead) et son showrunner Dave Erickson partent du principe que toute la culture zombie est inconnue des personnages de la série. Qu’en gros Romero ou que le Guide de survie en territoire zombie de Max Brooks n’ont jamais existé positionnant Fear the Walking Dead comme une sorte d’uchronie inversée. Pourquoi pas. L’idée n’est en fait pas si saugrenue que cela si l’on se positionne sur l’aspect suspense mais surtout sur celui de l’évolution et de l’épaisseur des héros qui vont donc devoir apprendre sur le tas.

Le problème c’est que la chose prend une tournure quelque peu ubuesque au cours de ce troisième épisode. C’est qu’à l’heure du web et des réseaux sociaux, seul un ado semble percevoir la menace qui pointe déjà rageusement le bout de son nez. Une sorte de geek boutonné un tantinet grassouillet et forcément un peu mis à l’écart (de l’école, mais aussi de la série). Tous les autres n’utilisent leur portable que pour appeler quand le réseau n’est pas déjà saturé et surtout jamais ne regardent la télé pour se tenir au courant. Cette forme d’autarcie pouvait faire sourire au début mais là on est en plein foutage de gueule.

Ensuite il y a déjà une volonté évidente de délayer la sauce en envoyant les personnages principaux aux quatre coins de la ville via des alibis scénaristiques qui ne tiennent que moyennement la route pour ensuite se regrouper avant de partir dans le désert. Pourquoi pas. Tant que ce n’est pas à Vegas… Le problème c’est que les premières mises en situation un peu tendues imaginées avec plus ou moins d’à propos se dénouent ensuite bien trop rapidement pour être crédibles. On comprend bien que l’idée directrice est de jouer avec nos nerfs mais le côté un peu artificiel de tout cela risque bien vite de nous lasser.

Fear the Walking Dead

On va pourtant attendre de voir la suite pour se faire une idée définitive d’autant que malgré le faux-pas de cet épisode 3, le suspense demeure prégnant car distillé avec pas mal de rouerie. De plus les différentes options narratives restent ouvertes avec forcément la question qui taraude déjà : qui va se faire bouffer en premier ? Ce qui renvoi aussi à la qualité d’interprétation permettant d’épaissir sans cesse les caractères des personnages. On pense ainsi à Frank Dillane, véritable découverte que l’on voyait courir dans la première bande annonce teaser de la série. Grand adepte de psychotropes, frère aîné d’une fratrie recomposée, il est surtout celui qui semble le plus lucide quant aux événements présents et à venir.

C’est d’ailleurs l’autre aspect assez réussi de la série. D’ancrer ces événements extraordinaires au sein d’une famille tout ce qu’il y a de plus ordinaire (entendre par là forcément en lutte perpétuelle pour rester unie) au sein d’une ville dont l’aspect putride ne date pas d’hier. Le premier épisode est à ce titre excellent. Le climat y est d’entrée anxiogène, le soleil est blafard et la population est composé d’une majorité de zombies qui s’ignorent. Enfin, les scénaristes n’ont pas voulu mettre de côté l’un des thèmes récurrents du genre, à savoir l’exploration de nos réactions face à un proche qui devient zombie. C’est certes une évidence maintenant mais ici elle laisse présager de développements passionnants entre les personnages. Entre ceux qui vont survivre et ceux qui vont mourir les premiers.

Et là on rejoint déjà la thématique centrale de The Walking Dead. Pour autant, la boucle est loin d’être bouclée. Déjà sur un plan factuel puisque AMC se garde bien de parler ici de Spin-off mais plutôt de « companion series » histoire de ne pas à avoir sur le dos Frank Darabont, créateur officiel de TWD débarqué comme chacun le sait, en plein milieu de la saison 2 et dont le contrat qui court encore stipule qu’il a un droit de regard sur tout préquel ou Spin-off. De fait, aucun des acteurs de TWD ne fera même une apparition sur FTWD et ce aussi pourquoi sans doute on est à L.A. et non à Atlanta. On se dit juste qu’en ce moment même Rick est dans sa petite chambre bien douillette d’hôpital en train de purger son coma. De quoi tenir jusqu’à lundi prochain…

Fear the Walking Dead est diffusé en France sur Canal + en VOST en même temps que sur AMC (soit pour nous dans la nuit de dimanche à lundi).

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