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Fiche film : Le Chant du loup

Dans Le Chant du loup, François Civil incarne Chanteraide, oreille d’or. Ce surnom est donné aux personnels sous-mariniers spécialisés dans l’analyse acoustique. Experts en guerre acoustique, ils partent pour des missions de quelques jours à plusieurs mois, essentiellement sur les sous-marins nucléaires. Intégrés aux équipes de combat, ils remplissent en outre le rôle de conseiller du commandant en matière de classification et de discrétion acoustique. Leur rôle est crucial, car rappelons-le, un sous-marin ne dispose d’aucun hublot, il se dirige et identifie les menaces, comme les cibles, uniquement au son. Le nombre d’oreilles d’or en service est secret défense et ne peut être divulgué.

Le Chant du loup est le premier long-métrage mis en scène par Antonin Baudry, scénariste de Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier. Le metteur en scène est un ancien diplomate sous le gouvernement mené par Dominique De Villepin. Après cette première carrière politique, Baudry, passionné de cinéma, est allé voir le producteur Jérôme Seydoux pour lui proposer cette histoire : « Je lui ai raconté ce que je voulais faire. Je lui ai décrit les images, l’histoire, les personnages, les sons. Il m‘a écouté attentivement, sans rien dire. C’était un moment très fort. À la fin il a plissé les yeux, je le voyais réfléchir. Il m’a demandé d’écrire le scénario. C’était parti. »
Dans le jargon des sous-mariniers, le chant du loup désigne le bruit d’un sonar qui plonge et repère la position de votre sous-marin. Quand l’oreille d’or détecte ce son, c’est le début de la fin.

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Quai d’Orsay – Capitaine Villepin

À l’origine, en 2009, Quai d’Orsay est une bande dessinée créée par Christophe Blain et Abel Lanzac (de son vrai nom Antonin Baudry, diplomate de son état) qui retrace l’expérience de ce dernier au ministère des Affaires étrangères quand Dominique de Villepin en était le sociétaire entre mai 2002 et mars 2004. Tant au cinéma qu’au sein du 9ème Art, les coulisses du pouvoir à la française sont très peu abordées de front et encore moins avec si peu de recul. Il n’y a que L’Exercice de l’État récemment pour s’en être brillamment approché. Alors certes, Quai d’Orsay change les noms et brouille quelque peu les cartes au sens littéral du terme puisque l’Irak est par exemple le Lousdem, que l’Oubanga est la Côte d’Ivoire et qu’Alexandre Taillard de Worms est donc Dominique de Villepin. Mais au lieu d’affadir le propos, cette mascarade formelle censée donner le change vis-à-vis de nos lois très strictes en matière du droit à l’image et des personnes, le renforce avec une acuité perverse vraiment jouissive. Et Bertrand Tavernier d’avoir très vite saisi la portée d’un tel matériau d’origine pour relancer une filmographie au point mort depuis 1998 et son extraordinaire Ça commence aujourd’hui.

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