« C’est David Thion, coproducteur du film, qui m’a offert Réparer les vivants, quelques jours après sa sortie. Il avait adoré ce livre et pensait qu’il pourrait me plaire. J’avais déjà lu deux autres romans de Maylis de Kerangal – Corniche Kennedy et Naissance d’un pont – et j’ai dévoré celui-ci en cinq heures, avec une évidence très forte : je devais essayer d’en faire un film. J’ai fait confiance à la puissance de mon désir, qui était au départ très instinctif, mais dont j’ai mieux compris les raisons profondes pendant l’écriture du scénario. Il entrait une part de catharsis dans ce projet, l’envie de transformer mon propre vécu de l’hôpital. Finalement, cette adaptation m’est tout aussi personnelle que mes films précédents. Et puis ce livre était la promesse d’une aventure cinématographique très forte. À travers le voyage de cet organe, il y avait la possibilité de filmer le corps de manière à la fois anatomique, poétique, métaphysique… Comment filme-t-on l’intérieur du vivant, que transgresse-t-on en explorant cet endroit-là ? Ce défi de cinéma, mélangeant trivial et sacré me renvoyait à mon premier long métrage, Un poison violent. Par ailleurs, je venais de découvrir avec fascination The Knick, la série de Soderbergh sur les débuts de la chirurgie. Je trouvais passionnant d’avoir la possibilité de représenter des scènes d’opération » – Katell Quillévéré, scénariste / réalisatrice
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