Brigade secrète fait partie de ces productions qui inondaient les cinémas de quartier américains depuis les années 30 et qui connurent leur apogée pendant et juste après la seconde guerre mondiale. Des films qui pouvaient être aussi présentés en avant-programme d’une grosse sortie ou avec un autre film du même acabit dans le cadre de doubles programmes. Ces films, qui ne dépassaient jamais les 85 minutes, étaient alors connus sous l’appellation « Séries B ». Une dénomination qui s’est depuis fourvoyée en ramenant ce genre de production à leur simple budget. Alors qu’à l’époque une série B ce n’était pas que cela. Une série B c’était aussi et surtout un tournage court (max 5 semaines) avec des acteurs bien souvent sous contrat avec un Studio (que les Studios pouvaient d’ailleurs se prêter) et qui recevaient donc un salaire à la semaine ou au mois qu’ils tournent ou pas. Et de fait il fallait donc les faire bosser quitte à sortir des films à la chaîne. C’était une époque où les Studios étaient aussi bien souvent propriétaires de leur propre parc de salles de cinéma ce qui avait pour conséquence que quel que soit le film produit, il était assuré d’être distribué avec à la clé une perspective de retour sur investissement beaucoup moins aléatoire qu’aujourd’hui. Mais la loi Antitrust entérinée par la Cours Suprême en 1948 y mit fin. Cela, cumulé avec l’arrivée de la télévision, fit que la série B originelle a progressivement disparu au profit de productions télés (séries TV et autres téléfilms) pendant qu’Hollywood tentait de se réinventer à coup de grosses machineries en cinémascope et en Technicolor (histoire justement de faire décrocher le quidam de sa télé).
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