« Je voulais avec Babylon examiner au microscope les débuts d’une forme d’art et d’une industrie, lorsque toutes deux étaient encore en train de trouver leurs marques et, plus profondément, j’aimais l’idée d’observer une société en mutation.
Hollywood a connu une série de changements rapides, aux allures cataclysmiques pour l’époque, dans les années 20. Certaines personnes en sont sorties indemnes, mais beaucoup n’ont pas réussi. Dans des termes contemporains, nous appellerions cela une rupture. (…)
Il existe un côté plus sombre dans l’histoire de cette transition, que j’avais déjà perçu. Cette période a duré au-delà de l’arrivée du cinéma parlant et a inclus un certain nombre de nouveaux codes moraux – avec un point culminant dans la rédaction du Code de la Production des années 30 – et la réorganisation d’une communauté plus libre et non réglementée en l’industrie globale que nous connaissons aujourd’hui.
Coïncidant avec tout cela, Los Angeles est passée d’une ville désertique essentiellement rurale au début des années 20 à l’une des plus grandes mégalopoles du monde à la fin de la décennie. Beaucoup de nouveaux bâtiments étincelants et de plateaux de tournage sont sortis des cendres, mais les dégâts humains ont été considérables. » – Damien Chazelle, réalisateur.
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Babylon – Pré-Code Land
À l’instar d’un William Friedkin ou d’une Kathryn Bigelow, Damien Chazelle sait emmener son cinéma en des contrées d’abord telluriques. Il suffit de se prendre en pleine poire les quasi 30 minutes en plan séquence de la fête orgiaque dans une sorte de manoir perdu sur les hauteurs d’un Hollywood embryonnaire pour en être une nouvelle fois convaincu. Whiplash, le long qui le fit connaître sur cet apprenti batteur et son prof vicelard, en donnait un aperçu plus que probant. La La Land qui le consacra aux yeux de tous, ne marchait quasiment qu’à cela. Et même First Man, qui revenait sur la personnalité plus que taciturne de l’astronaute Neil Armstrong, bouillait de l’intérieur à tel point qu’il arrivait au détour de chaque plan à fracasser le vernis d’un biopic pour en faire une aventure épique de l’intime. Babylon se veut plus frontal, plus ambitieux encore dans ce qu’il nous raconte et forcément encore plus intensément jouissif dans un plaisir total et indéniable de pur cinéma.
First Man : Un bond de géant pour la 4K
Depuis le véritable triomphe d’un certain La La Land (louanges de la presse, carton en salles et récompenses à gogo), le réalisateur Damien Chazelle est entré de plain-pied dans la cour des grands. Et puisque son précédent long avait eu les honneurs d’une édition Blu-ray 4K de très haute volée, il ne pouvait en être autrement de son nouveau film, First Man : Le premier homme sur la Lune.
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First Man : L’anti Étoffe des héros
En seulement quatre longs métrages, Damien Chazelle s’est définitivement imposé comme le réalisateur de sa génération. Celui des à peine trentenaires. Avec First Man il confirme ce que l’on ressentait jusqu’ici. Un cinéaste qui avance à contre-courant des modes actuelles mais à découvert. A contrario de ce que l’on peut constater par ailleurs, ses films ne sont pas le résultat d’opérations commandos en vue d’assouvir des pulsions de contrebandiers, passage obligatoire aujourd’hui pour faire un autre cinéma, mais bien des œuvres totalement assumées, pleines et déliées, fortes et imposantes. Pour autant, il y a bien une zone d’ombre dans tout ça. Une fêlure extrême, patiente et impavide. Quelque chose de plus en plus indicible que Chazelle s’emploie méticuleusement et systématiquement à enfouir sans pour autant jamais réellement y parvenir. Mais sans elle, son cinéma ne serait que parfait.
La La Land : Chantons sous la 4K
Après avoir tout raflé : louanges de la presse, triomphe en salles et avalanche de récompenses et autres statuettes en tous genres, La La Land est désormais disponible dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD qui a tout pour nous enchanter à nouveau… ou presque.