Archives par mot-clé : Denis Ménochet

Fiche film : As bestas (2022)

L’intrigue de As bestas se déroule dans un village en déclin (comme il en existe beaucoup en Espagne) où les habitants se méfient des étrangers représentés ici par un couple de français venu s’installer dans une ferme pour y développer une agriculture bio.

« La patrie comme territoire de conflit. L’affrontement né de l’affirmation : je suis ici chez moi, mais pas toi. Une fois qu’on a identifié cette situation, il nous faut comprendre pourquoi Antoine et Olga risquent tout pour mettre en œuvre leur projet dans cette petite ville. » – Rodrigo Sorogoyen.

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Fiche film : L’Empereur de Paris

Après les deux films consacrés à Mesrine et la piteuse comédie Un moment d’égarement (2015), Vincent Cassel retrouve le réalisateur Jean-François Richet pour L’Empereur de Paris. Les deux hommes ont en commun un autre projet de film historique, un biopic en deux parties s’intéressant au Général La Fayette qui pourrait voir le jour si celui-ci rencontre son public dans les salles.

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Fiche film : Otages à Entebbe

Nous sommes le 4 juillet 1976. Quatre terroristes, deux allemands et deux palestiniens, détournent un Airbus A300 en provenance d’Athènes à destination de Paris et prennent en otages les 239 passagers. Les palestiniens Fayez Abdul-Rahim Jaber et Jayel Naji al-Arjam font partie du Front populaire de libération de la Palestine. Quant aux deux allemands, Wilfried Böse et Brigitte Kuhlmann, ils sont militants des Cellules révolutionnaires, une organisation terroriste d’extrême gauche ayant sévi en Allemagne de l’Ouest pendant les années de plomb.

Après avoir forcé l’appareil à se poser à Entebbe en Ouganda, les preneurs d’otages souhaitent exposer au monde entier la lutte du peuple palestinien face à Israël. 83 ressortissants israéliens se trouvent à bord de l’avion, poussant le gouvernement du pays, mené par Yitzhak Rabin, à organiser la libération des otages dans ce qui deviendra «  Le Raid d’Entebbe » ou « L’Opération Tonnerre ». Dans le film, Daniel Brühl incarne Wilfried Böse et Rosamund Pike campe sa complice, Brigitte Kuhlmann. Une fois à Entebbe, les deux pirates de l’air vont être confrontés au président Amin Dada et sa folie sanguinaire. C’est le comédien britannique Nonso Anozie, vue notamment dans Game of Thrones, qui prête sa carrure à ce personnage historique controversé.

Une fois finalisé le scénario de Otages à Entebbe, les producteurs ont recherché un réalisateur capable de cerner la complexité de cet épisode dramatique, mais aussi la tension et les séquences d’action qui lui sont propres. Ils ont sollicité José Padilha, à qui on doit plusieurs documentaires primés, Robocop le remake et quelques épisodes de la série télé Narcos, inspirée de faits réels. La productrice Kate Solomon avait vu son documentaire Bus 174 sur le détournement d’un bus au Brésil : « J’avais été vraiment tenue en haleine. José maintient une tension permanente, du premier au dernier plan, et on ne peut jamais prévoir ce qui va se passer à la séquence suivante. C’est un documentaire haletant et j’avais envie de travailler avec lui depuis très longtemps ».

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Jusqu’à la garde : Possession

Le film s’ouvre par un champ contre champ. Il oppose d’un côté une juge aux affaires familiales et de l’autre un couple flanqué de leurs avocats respectifs. Le but de la confrontation est comme souvent dans le cadre d’une procédure de divorce avec des enfants dans le lot de décider qui en aura la garde et selon quelles modalités. La mère, frêle, en retrait, sur la défensive, les yeux rougis par des années de malheur est incarnée par Léa Drucker. Le père, tel un taureau prêt à bondir à la gorge de la juge est joué par Denis Ménochet. C’est en creux ce que synthétise d’ailleurs la très belle affiche. On a ainsi l’impression d’assister à la suite de 10e chambre – Instants d’audience de Depardon en ce sens que la caméra ne se permet rien d’autre que d’enregistrer et de régurgiter la tension palpable au détour de chaque plan. Et pourtant, la fiction est bien là. Et Jusqu’à la garde de s’immiscer en traître par le versant nord de la rétine gauche pour mieux s’approprier un spectateur déjà conquis par une mise en situation ordonnancée au pixel près.

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