Archives par mot-clé : Denis Podalydès

Fiche film : La Belle époque

L’idée de La Belle époque est venue d’une situation qui a paru à la fois pathétique et comique pour Nicolas Bedos : un type vieillissant est chez lui, il se dispute avec sa femme qui lui reproche sa misanthropie, son côté dépassé par l’époque, la technologie, Macron, ses enfants, bref, le type sort de la cuisine, traverse un couloir et rentre dans une petite pièce où tout le ramène dans les années 70, de la déco aux magazines disposés devant lui. Une sorte de bulle de protection régressive qu’il s’est lui-même fabriqué.

La Belle époque a été présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2019.

Continuer la lecture de Fiche film : La Belle époque

Fiche film : Les Grands esprits

Olivier Ayache-Vidal signe son premier long métrage avec Les Grands esprits. Ce sont les producteurs Thomas Verhaeghe (Atelier de Production) et Alain Benguigui (Sombrero Films) qui lui ont proposé l’idée d’un professeur d’un lycée bourgeois muté en banlieue, après avoir vu Welcome to China, un court métrage qu’il a réalisé en 2012.

La première question qui s’est posée pour Olivier Ayache-Vidal était de situer l’intrigue du film dans un lycée ou un collège. Le cinéaste s’est ainsi rendu dans plusieurs lycées professionnels du 93 à Aubervilliers, La Courneuve, Saint-Denis et a remarqué qu’il y avait beaucoup d’absentéisme mais que les élèves présents travaillaient.

Denis Podalydès a construit le professeur François Foucault principalement par rapport au père écrasant du personnage qui a une grande réussite en tant qu’homme de lettres : « Il a des opinions arrêtées, assez réactionnaires, on se doute qu’il est un peu écrasant. François Foucault n’a sans doute jamais songé à se rebeller contre lui, il a dû le subir et tenter de se faire un chemin dans son ombre. Il est hors de toute gloire possible. Il se venge un peu contre ses élèves d’Henri IV, se réfugiant dans le culte des langues anciennes. Il ne se doute pas qu’un tout petit peu de gloire (une gloire certes non médiatique) va lui venir de cette mutation à Stains, vécue d’abord comme un déclassement. Nous avons construit le personnage sur cette opposition entre le Foucault assez rigide, secrètement amer du début, et le Foucault plus incertain et plus généreux que les enfants du collège font peu à peu émerger en lui. »

Continuer la lecture de Fiche film : Les Grands esprits

Fiche film : Marie-Francine

« C’est plutôt la vie qui m’a fait faire Marie-Francine. Je n’avais pas forcément envie de changer pour changer… C’est le moins que l’on puisse dire que 100% Cachemire n’a pas été très bien reçu, mais moi, j’aime bien ce film et il n’y a aucune volonté de ma part d’en prendre le contrepied. Mais ici le sujet est plus léger, le précèdent était une comédie dramatique, celui là est plus sentimental, plus aimant. Et si Le Derrière parlait de comment trouver sa place de fille, Palais Royal, de femme, et 100% Cachemire, de mère, ce nouveau film parle de comment, grâce à une rencontre, on peut retrouver enfin un peu de place dans sa propre vie quand on s’en est fait chasser. Peut-être au fond est-ce toujours le même thème que je tente de creuser chaque fois, celui de trouver sa place » – Valérie Lemercier

Continuer la lecture de Fiche film : Marie-Francine

Fiche film : La Mécanique de l’ombre

« La toile de fond du récit s’inspire librement de plusieurs crises ou complots, avérés ou supposés, qui ont eu lieu en France ces trente dernières années : la crise des otages du Liban dans les années 80, les carnets de Takieddine. Et plus largement le soupçon d’instrumentalisation des services secrets à des fins politiques qui flotte dans l’actualité du pays. […] J’ai toujours été un grand amateur de romans d’espionnage, notamment ceux de John Le Carré, et aussi du cinéma de complot. J’étais aussi un auditeur passionné de Rendez-vous avec X sur France Inter, une émission qui racontait l’histoire secrète des grandes affaires politico-judiciaires. L’espionnage regorge de situations humaines conflictuelles et passionnantes. L’infiltration, le secret, la manipulation, sont par essence très cinématographiques. Mais surtout, de la même manière que le genre policier permet d’aborder des problèmes sociaux, le film d’espionnage donne un cadre pour parler de l’état du monde et des coulisses du pouvoir. Et vu la période de tension politique et géopolitique que nous vivons, et les questions et les peurs que nous avons tous, j’imagine que, comme durant la Guerre Froide, l’espionnage va revenir en force au cinéma, à la télévision, et en littérature. » – Thomas Kruithof à propos de La Mécanique de l’ombre

Continuer la lecture de Fiche film : La Mécanique de l’ombre

Adieu Berthe – L’enterrement de mémé (2012)

Les frères Podalydès nous reviennent en très grande forme avec cet Adieu Berthe qui fit d’ailleurs un passage remarqué à la Quinzaine à Cannes de cette année. C’est bien simple on est revenu au niveau de leurs premiers films que furent Versailles rive gauche (en fait un moyen métrage) et surtout Dieu seul me voit. Non que ce qui a suivi soit à jeter aux orties, bien au contraire, mais il était évident que quelles que soient les qualités indéniables des Liberté Oléron et autres adaptations des aventures de Rouletabille, il manquait un « je ne sais quoi » qui leur aurait permis d’accéder eux-aussi au panthéon de ces œuvres qui marquent une génération. Il est tout aussi indiscutable que le résultat mi-figue mi-raisin de Bancs publics, dernière association en date et film bien trop chorale pour n’en garder qu’un souvenir anecdotique, aura porté ses fruits. Adieu Berthe propose en effet un resserrement de son bestiaire au sein d’une histoire à l’ADN en mutation perpétuelle.

Continuer la lecture de Adieu Berthe – L’enterrement de mémé (2012)