Archives par mot-clé : Léa Drucker

Fiche film : Place publique

Le film s’appelle Place publique mais se passe dans un jardin privé. Pour Jean-Pierre Bacri, cet espace peut devenir une place publique grâce aux réseaux sociaux. Le comédien/scénariste et Agnès Jaoui voulaient parler de cette nouvelle frénésie de vouloir se faire reconnaître à tout prix, même de son groupe d’amis, par un like sur Facebook, qui par exemple valide le petit-déjeuner que l’on vient de filmer et de poster…

Côté références cinématographiques, Agnès Jaoui a montré trois films à ses collaborateurs avant le tournage de Place publiqueUn mariage de Robert Altman, Partition inachevée pour piano mécanique de Nikita Mikhalkov et La Règle du jeu de Jean Renoir. « Évidemment, on a aussi vu des films qui se passent en une soirée comme The Party de Blake Edwards, mais mes trois références étaient celles-ci », précise la réalisatrice.

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Jusqu’à la garde : Possession

Le film s’ouvre par un champ contre champ. Il oppose d’un côté une juge aux affaires familiales et de l’autre un couple flanqué de leurs avocats respectifs. Le but de la confrontation est comme souvent dans le cadre d’une procédure de divorce avec des enfants dans le lot de décider qui en aura la garde et selon quelles modalités. La mère, frêle, en retrait, sur la défensive, les yeux rougis par des années de malheur est incarnée par Léa Drucker. Le père, tel un taureau prêt à bondir à la gorge de la juge est joué par Denis Ménochet. C’est en creux ce que synthétise d’ailleurs la très belle affiche. On a ainsi l’impression d’assister à la suite de 10e chambre – Instants d’audience de Depardon en ce sens que la caméra ne se permet rien d’autre que d’enregistrer et de régurgiter la tension palpable au détour de chaque plan. Et pourtant, la fiction est bien là. Et Jusqu’à la garde de s’immiscer en traître par le versant nord de la rétine gauche pour mieux s’approprier un spectateur déjà conquis par une mise en situation ordonnancée au pixel près.

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Fiche film : Les Grands esprits

Olivier Ayache-Vidal signe son premier long métrage avec Les Grands esprits. Ce sont les producteurs Thomas Verhaeghe (Atelier de Production) et Alain Benguigui (Sombrero Films) qui lui ont proposé l’idée d’un professeur d’un lycée bourgeois muté en banlieue, après avoir vu Welcome to China, un court métrage qu’il a réalisé en 2012.

La première question qui s’est posée pour Olivier Ayache-Vidal était de situer l’intrigue du film dans un lycée ou un collège. Le cinéaste s’est ainsi rendu dans plusieurs lycées professionnels du 93 à Aubervilliers, La Courneuve, Saint-Denis et a remarqué qu’il y avait beaucoup d’absentéisme mais que les élèves présents travaillaient.

Denis Podalydès a construit le professeur François Foucault principalement par rapport au père écrasant du personnage qui a une grande réussite en tant qu’homme de lettres : « Il a des opinions arrêtées, assez réactionnaires, on se doute qu’il est un peu écrasant. François Foucault n’a sans doute jamais songé à se rebeller contre lui, il a dû le subir et tenter de se faire un chemin dans son ombre. Il est hors de toute gloire possible. Il se venge un peu contre ses élèves d’Henri IV, se réfugiant dans le culte des langues anciennes. Il ne se doute pas qu’un tout petit peu de gloire (une gloire certes non médiatique) va lui venir de cette mutation à Stains, vécue d’abord comme un déclassement. Nous avons construit le personnage sur cette opposition entre le Foucault assez rigide, secrètement amer du début, et le Foucault plus incertain et plus généreux que les enfants du collège font peu à peu émerger en lui. »

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