Une femme à sa fenêtre n’est pas ce que Pierre Granier-Deferre a réalisé de mieux dans sa carrière. Il suffit juste de jeter un coup d’œil au formidable Adieu poulet qu’il commettait l’année précédente et récemment édité par Rimini dans un plus que convaincant combo Blu-ray + UHD pour confirmer ce ressenti. Cette romance tendance mélo dans la Grèce chaotique des années 30 entre Victor Lanoux et Romy Schneider avait pourtant sur le papier des qualités à faire valoir. Un casting quatre étoiles puisque, outre les deux acteurs sus cités, on peut y ajouter Philippe Noiret et des « seconds couteaux » éprouvés à commencer par Gastone Moschin qui a trainé sa sale tronche de rital mal embouché dans un nombre incalculable de (bons) films. L’adaptation du très beau roman au titre éponyme du sulfureux Pierre Drieu la Rochelle par l’écrivain communiste Jorge Semprún à qui l’on devait des chefs-d’œuvre de scénarii tels que Z (1969) et L’Aveu (1970) de Costa-Gavras. Et puis enfin la reformation du couple de cinéma Noiret – Schneider qui avait embrasé la France quelques mois auparavant avec Le Vieux fusil de Robert Enrico. À l’arrivée, s’il n’y a pas grand-chose qui marche, on a tout de même affaire à une édition Blu-ray qui tient plus que bien la route entre des bonus passionnants et une signature technique de haute volée.
Marco Ferreri est un réalisateur italien réputé pour nombre de ses films qui ont provoqués scandales et/ou incompréhensions lors de leur sortie. Tout en haut on peut y placer La Grande bouffe qui raconte comment quatre grands bourgeois confinés dans une maison parisienne se donnent la mort en s’empiffrant le temps d’un week-end « gastronomique ». Prix de la critique internationale au festival de Cannes 1973 où il choqua jusqu’à la présidente du jury Ingrid Bergman et Catherine Deneuve alors en couple avec Marcelo Mastroianni (elle ne voulut plus le voir pendant plusieurs jours), La Grande bouffe rencontra son public partout où il fut distribué à commencer par la France qui lui fit un très bel accueil avec 2 422 500 entrées pour devenir un des films représentatifs d’une décennie contestataire envers l’establishment. Pour autant, il aura fallu attendre cette fin d’année 2024 pour que La Grande bouffe se décline enfin en Blu-ray alors que jusqu’ici il n’était dispo qu’en DVD dont le plus recommandable était celui édité par feu Opening (en 2006 puis réédité en 2010) car proposant de nombreux bonus dont des images du tournage et des archives INA non repris ici par Tamasa. Les deux éditions que l’éditeur vient de sortir (collector et standard) n’ont toutefois pas à rougir de la comparaison en ce domaine d’autant que du côté de l’image et du son, la restauration 4K à laquelle le film a eu droit lui permet de franchir un gap plus qu’appréciable même si non exempte d’interrogations au regard de l’image restaurée 2K proposée par l’éditeur Arrow sur son Blu-ray paru en 2015 aux États-Unis et en Angleterre.
Pour aborder L’Attentatd’Yves Boisset, ce ne sont pas les angles qui manquent. Il y a celui historique puisque le film retrace d’une manière quasi documentaire l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, principal opposant au roi Hassan II du Maroc alors en exil, par la police française en plein Paris. Il y a celui plus cinématographique qui nous permettrait de confronter la filmo naissante de ce cinéaste franc-tireur dans la France des années 70. Ou bien encore d’analyser l’écho d’un tel film à la fois au regard de la production cinématographique actuelle et de l’état de notre société en ce début de 21ème siècle. Et vous savez quoi, n’ayons pas peur de l’ampleur de la tâche et de la possibilité de nous planter puisque l’on va tout aborder sans oublier de vous parler de cette édition DVD qui propose le film depuis un master tout récemment restauré 4K.
Après la vague sortie fin mars qui oscillait entre mélodrame, polar et comédie, l’éditeur à la marguerite met le rire à l’honneur à l’occasion de sa 17ème vague Blu-ray Gaumont Découverte avec cinq films que l’on pourrait prosaïquement qualifier de comédies populaires.