Avant d’être un film de cinéma, Le Péril jeune a été un téléfilm diffusé sur Arte (qui s’appelait alors La Sept / Arte) le 21 mai 1994 dans le cadre d’une collection appelée Les Années Lycée qui réunissait plusieurs projets sur une même thématique. Cette façon de faire avait alors le vent en poupe sur la toute jeune chaîne franco-allemande puisque dans le même temps on pouvait aussi y découvrir une autre anthologie intitulée Tous les garçons et les filles de leur âge avec une version de 60 minutes pour la télé et une version plus longue pour le cinéma. On pense ainsi au film de Téchiné Les Roseaux sauvages sorti en juin 1994 qui s’appelait Le Chêne et le Roseau dans sa version téléfilm diffusée en octobre de la même année.
« Mon premier film (Les Combattants) commençait sur un ton réaliste et glissait progressivement vers le fantastique. Ce trajet n’était pas programmé, je l’ai découvert en faisant le film. Mais les possibilités du fantastique m’ont enthousiasmé.
En participant à un jury à la Fémis, j’ai lu un scénario écrit par Pauline Munier, dans lequel il était question d’hybridation entre l’Homme et l’Animal… J’ai eu le sentiment que cette métaphore était au croisement de tous les sujets que j’avais envie d’aborder alors : la transmission, les mondes qu’on souhaite léguer, ceux dont on hérite, qu’on détruit, ou qu’il reste peut-être encore à inventer. » – Thomas Cailley
Le Règne animal a été présenté en ouverture d’Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023.
La première réflexion qui nous vient à l’esprit au moment où le générique de fin remplit son office, c’est la réussite évidente des intentions revendiquées dès les premières images par Le Règne animal. On parle ici de la volonté affichée d’aller chercher dans le cinéma dit de genre un récipiendaire propre à faire évoluer celui dit d’auteur à la française bien trop souvent enfermé dans ses certitudes datées. Il y a en effet dans ce deuxième long de Thomas Cailley un joli mélange des genres (justement) où il use sans en abuser du mode fantastique pour raconter une histoire entre un père et son fils dans un monde en plein bouleversement sociétal et environnemental. On est (enfin) conquis et on va tenter de vous expliquer pourquoi.
À l’origine Chacun cherche son chat ne devait pas être un long métrage. Cédric Klapisch souhaitait en effet réaliser un court métrage sur Paris, avec pour toile de fond l’histoire de la recherche d’un chat égaré. Mais lors de la phase de développement, de nombreux détails sont venus enrichir le scénario et les producteurs se convainquirent qu’il fallait en redéfinir la durée. De l’aveu de Klapisch, Chacun cherche son chat est passé d’un « court-métrage cher en un long métrage pas cher ».
C’est le producteur Nicolas Duval qui a envoyé le script du film au réalisateur Daniel Roby. « On avait le goût de travailler ensemble et il a pensé à moi pour ce projet. J’ai aimé le scénario puis il m’a présenté aux autres producteurs Guillaume Colboc et Guillaume Lemans, qui est aussi scénariste et on a discuté de ce qu’on pourrait faire avec ce film. Ils ont dû aimer ce que j’ai raconté car ils m’ont choisi après cette rencontre. »