En ce neuvième jour de festival la fatigue commence remporter ses premières victoires. Survivre à un festival pendant une dizaine de jours en dormant environ 5h par nuit et en se noyant dans le café n’est pas évident. C’était le cas pendant le film chinois de Bi Gan, Un grand voyage vers la nuit. Le cinéaste avait été remarqué voilà deux ans pour son premier long-métrage Kaili Blues, sorti dans peu de salles mais dont tous ceux qui l’ont vu se souviennent. Et c’était peut-être une excellente idée de proposer un film de 2h15 d’une lenteur extrême en fin de festival quand tout le monde tend à sombrer dans une doucereuse léthargie. En effet, loin des films socio-réalistes chinois qu’on voit souvent à Cannes, celui-ci est une véritable expérience onirique, une forme de surréalisme chinois auquel nous n’avons jamais vraiment été habitués, loin des canons habituels. Très loin de Wong Kar Waï également dont on pourrait malencontreusement le rapprocher à cause de certaines expériences formelles.
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