Archives par mot-clé : Vincent Lindon

L’Apparition : À l’origine

Film après film, Xavier Giannoli tisse un univers qui lui est propre tout en se revendiquant à l’évidence d’un cinéma qui rappelle Sautet, Miller ou encore Alain Corneau. Une filiation qui se donne pour ambition de garder le réalisateur au centre des débats sans jamais en exclure le spectateur. Tout le contraire du cinéma dit d’auteur qui fait florès de nos jours hérité des préceptes mal digérés de la nouvelle vague. Et L’Apparition de s’intégrer avec grâce mais sans fausse pudeur au sein de la thématique centrale de Giannoli qui n’a de cesse de traquer le mensonge et les faux semblants pour mieux révéler les humanités de chacun. Autant dire qu’une nouvelle fois l’homme et le cinéaste frappent juste.

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La Loi du marché : Violence des échanges en temps de crise

Alors que La Tête haute d’Emmanuelle Bercot vient tout juste de sortir dans les salles et de faire par la même occasion l’ouverture du Festival de Cannes, voici qu’arrive La Loi du marché, prétendant quant à lui à la Palme d’or, dont l’ambition est de rendre compte d’une société en perte dégénérative de repères. Si pour Bercot cela prend les traits d’un ado rejetant en bloc l’avenir sans avenir qu’on lui propose, Stéphane Brizé veut lui se coltiner pleine face la maladie endémique de notre économie et ses conséquences humaines qu’est le chômage. Pour ce faire, il va s’appuyer une nouvelle fois sur un Vincent Lindon toujours aussi minéral mais à l’humanité intacte.

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Journal d’une femme de chambre : Chambre avec nue

Il y a des jours où le critique doit en rabattre, reprendre humblement ses habits de modeste cinéphile voire cinéphage à ses heures, et s’incliner. A priori, on appréhendait le fait de voir l’héritière du septième art national dans un grand et premier rôle d’époque (surtout celui d’une servante) et puis on finit par rendre grâce au talent du créateur : Journal d’une femme de Chambre de Benoît Jacquot est un bon film même si il est assez difficile d’analyser le pourquoi et le comment. On ose le pari tout de même.

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Quelques heures de printemps (2012) – Souffle de vie

Avec Quelques heures de printemps Stéphane Brizé semble passer à la vitesse supérieure. Son cinéma fait jusqu’ici de morceaux de vies en apesanteur qu’il faut contrarier pour en obtenir une nouvelle trajectoire forcément plus cinégénique se transforme sous nos yeux en quelque chose de plus terrien et de moins manipulateur. Comme si le cinéaste certes talentueux, composait enfin avec l’homme derrière la caméra, sans affects, sans afféteries. D’aucuns appelleraient cela la maturité, nous on préfère y voir une nouvelle façon plus intime de traiter son sujet de prédilection : les relations entre hommes et femmes.

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