Alien: Covenant - Image une critique

Alien: Covenant – Scott Free

À la sortie de la projection de presse, un ami mais néanmoins collègue d’infortune au sein de la rédaction de DC, nous souffle fort à propos le véritable titre que devrait adopter ce nouvel épisode de la saga Alien. On vous le garde pour la fin*. Sinon à part ça, elle vaut quoi cette suite de Prometheus ? Opus qui pour être honnête ne nous avait pas du tout convaincu. Mais alors pas du tout. Mais qui à la vision de ce Covenant devient tout de go beaucoup plus regardable. D’ailleurs, on a pu aussi entendre de la part de certains journaleux que le Prometheus autrefois honni prenait de la bouteille à la revoyure. Que la patine du temps tout ça, tout ça. Est-ce à dire que les primo lovers avaient raison d’y voir quelque chose de couillu et de totalement intégré au sein de la franchise ? Une œuvre visionnaire qui excellait à délier la pelote d’une histoire qualifiée à l’époque de tirée par les cheveux ? Pour le moins.

Alien Covenant - Affiche

Il faut croire que depuis le curseur du ressenti a oscillé du bof à pourquoi pas. Mais nous on est plutôt du genre « il n’y a que les imbéciles qui osent changer d’avis ». Par contre, on veut bien admettre que la vision de ce Alien: Covenant fait bouger les lignes avec à la clé une ré-appréciation du film de Jeunet (ça va, on peut déconner un peu non ?). De toute façon, comme on commence à se faire vieux et que donc le temps nous est de plus en plus compté, on préférera se retaper la première version, celle qui balançait sur son affiche que dans l’espace personne ne vous entend meugler. Oui parce qu’il faut bien en convenir, Alien: Covenant est une relecture à peine déformée du Alien originel avec en sus il est vrai l’explication du comment et du pourquoi. Et tout de suite, la question qui vient à l’esprit fut de se demander (appréciez l’utilisation du passé simple) si tout cela était bien utile. À part pour se faire de la thune.

On aurait tendance à se mordre la verge avant de répondre tant la filmographie de Ridley Scott continue à forcer le respect. Mais une fois la douleur passée (bien aidée par Pénélope, mais ceci est une autre histoire…), il faut bien se rendre à l’évidence. Alien: Covenant nous laisse sur le carreau avec ce sentiment désagréable de s’être fait un peu avoir. Non que l’on attendait grand chose de tout cela. Comme on l’a dit, Prometheus nous avait quelque peu calmé. Mais quand même, on veut toujours y croire. Et puis dès les premières dix minutes on scrute déjà le blanc des yeux de son voisin histoire d’y trouver une lueur d’espoir. Bon en fait on vous l’avoue, à part le vigile avec sa caméra infrarouge pour choper l’éventuel jeune blogueur (oui c’est forcément jeune un blogueur) qui voudrait sortir son smartphone et filmer, on n’a croisé le regard désespéré de personne.

Dix minutes donc d’un préambule qui ressassent les vielles litanies que Scott développaient déjà dans Blade Runner. D’où venons-nous, qui sommes-nous et dans quelle étagère ? Et histoire de combler les trous, devenir Dieu à la place du Créateur. Pour cela on retrouve notre androïde qui détermine une nouvelle fois l’ADN underground de tous les Alien avec ici la petite philosophie de comptoir qui va bien. Car oui Mesdames et Messieurs Alien: Covenant a décidé de tout révéler quant aux origines de notre Xénomorphe préférée et autres « Néomorphes » tout aussi vicieux. Il faut dès lors en repasser par le signal de détresse en provenance d’une planète habitable jusque là inconnue. Données qui s’avèrent essentielles pour ce vaisseau baptisé Covenant et son équipage transportant plus de 2000 êtres humains et autres embryons cryogénisés dont la destination initiale va donc s’en trouver définitivement altérée.

Rebelote avec cette expédition sur la planète en question qui va bien entendu s’avérer on ne peut plus hostile pour tout organisme normalement constitué. Et le spectateur à la santé de cheval lui aussi de prendre son mal en patience en appréciant la belle image, la mise en scène pour le moins racée, des acteurs impliqués et in fine le(s) Chestburster(s) de circonstance. On va donc dire que le cahier des charges est rempli. Alien: Covenant c’est d’ailleurs cela. Un film qui coche au fur et à mesure les passages obligés afin que la génération actuelle n’aie pas à explorer ce 20ème siècle cinématographique qui ressemble dorénavant à la préhistoire du genre. Alien: Covenant est ce film feignasse qui pourfend la mythologie de l’œuvre originelle un peu comme quand Lucas a voulu expliciter l’origine de la Force. Un crime de lèse-majesté dont on se fout royale car nous on préfère ne rien savoir et continuer à en chier de trouille dans les couloirs du Nostromo. Oui on sait. Vieillir c’est le Mal.

Alien: Covenant (2017) de Ridley Scott – 2h02 (Twentieth Century Fox France) – 10 mai 2017

Résumé : Les membres d’équipage du vaisseau Covenant, à destination d’une planète située au fin fond de notre galaxie, découvrent ce qu’ils pensent être un paradis encore intouché. Il s’agit en fait d’un monde sombre et dangereux, cachant une menace terrible. Ils vont tout tenter pour s’échapper.

Note : 2/5

* Alien : Convenu (Flavien, tu sors de ce corps. Merci)

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