Dracula (1992) de Francis Ford Coppola – Blu-ray 4K Ultra HD

Dracula : Coppola se casse les dents sur la 4K

Dernier gros succès en salles de Francis Ford Coppola, Dracula (1992) est également le premier film du réalisateur à avoir eu les honneurs d’une sortie en Blu-ray 4K Ultra HD fin 2017 à l’occasion de son 25ème anniversaire. Une perspective fort réjouissante de prime abord pour tous les (home)cinéphiles mais qui ne parvient toutefois pas totalement à convaincre. Explications.

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.

Dracula - Édition 25ème Anniversaire - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Sony Pictures
Sortie le :25 octobre 2017  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Dracula en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

NB : Les captures de cet article sont issues du Blu-ray 1080p.

Bram Stocker’s Dracula

En introduction du making of disponible au sein des bonus, Francis Ford Coppola déclare être surpris de constater qu’aucune des précédentes adaptations cinématographiques de Dracula n’était fidèle au roman originel. Un tort que le cinéaste entendait bien entendu réparer en s’attelant à son tour à une énième transposition sur grand écran du célèbre comte transylvanien. Ce qui explique également pourquoi, bien qu’exploité en France sous le simple titre de Dracula, le film s’intitule en version originale Bram Stocker’s Dracula ; titre par ailleurs repris (en tout petit) sur l’affiche ainsi que sur la jaquette de cette édition Blu-ray 4K Ultra HD. Ce qui se traduit à l’écran par un prince des ténèbres beaucoup plus mélodramatique, meurtri dans sa chair et dans son cœur par la disparition de l’être aimé. Gary Oldman abonde d’ailleurs en ce sens en précisant qu’il a interprété le personnage comme Gabriel, l’Archange déchu. Une interprétation que l’on qualifiera bien volontiers d’habitée mais qui ne lui vaudra toutefois aucune reconnaissance de ses pairs tandis qu’un quart de siècle plus tard il sera enfin récompensé de l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle (tout aussi grimé pour le coup) de Winston Churchill dans Les Heures sombres (allez comprendre !).

En haut : Blu-ray – Édition 2007
En bas : Blu-ray – Édition 2015 (Master 4K)

Aux Oscars 1993, le comédien ne figurait d’ailleurs même pas parmi les nommés (Al Pacino l’emporta cette année-là pour son rôle dans Le Temps d’un week-end) tandis que le film, lui, était nommé dans quatre catégories : meilleurs costumes, meilleurs maquillages, meilleur montage sonore et meilleure direction artistique. Il repartira de la cérémonie avec les trois premières statuettes en poche. Des récompenses amplement méritées tant le travail accompli à ce niveau se révèle tout simplement magistral. Et ce n’est nullement un hasard si un petit nodule leur est tout spécialement consacré au sein des bonus. Eiko Ishioka, qui avait travaillé sur le Mishima (1985) de Paul Schrader, évoque ainsi des costumes élaborés à partir de concepts d’animaux (tatou, lézard, etc.) et qui devait prendre l’ascendant sur les décors. Les deux derniers documentaires s’attardent quant à eux sur les effets spéciaux « à l’ancienne », entendre par là sans trucages numériques mais à l’aide de bons vieux trucages optiques dans le style de ce que faisait un certain Georges Méliès.

Depuis la performance de Gary Oldman face à des « jeunes premiers » tels que Keanu Reeves ou encore Winona Ryder jusqu’à l’impressionnant travail de direction artistique en passant par les trucages sans oublier bien sûr la mise en scène, c’est peu dire que le Dracula de Coppola prend les atours d’un gigantesque mélodrame théâtral. Un spectacle qui aura su trouver son public puisqu’il rapportera deux fois sa mise aux États-Unis avec $82M de recettes en salles pour un budget de $40M (une somme plutôt rondelette pour l’époque). À l’international il fera encore mieux avec $215M mais c’est surtout dans nos vertes contrées que le Prince Vlad Dracul séduira le plus (les froggies n’ont-ils pas cette image d’éternels romantiques ?) avec 3,1 millions d’entrées. Soit la troisième meilleure performance pour Coppola dans l’Hexagone derrière les 4,5 millions d’Apocalypse Now (1979) et les 4 millions du Parrain (1972). Depuis, le cinéaste n’attire plus les foules, son score le plus élevé étant à chercher du côté de Tetro (2009) avec 406 000 entrées. Certes, Coppola n’a jamais été un grand rassembleur en salles puisqu’à l’exception des trois films précités, seuls trois autres sont parvenus à franchir la barre symbolique du million d’entrées en France : Outsiders (1983), Rusty James (1983) et Cotton Club (1984).

La sortie de cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de Dracula permettra peut-être ainsi de (re)découvrir ce qui fut la dernière grande réalisation du bonhomme… ou pas, l’auteur de ces lignes continuant à considérer ce film comme particulièrement « foutraque » et poliment ennuyeux (en écrivant ça, je vais me faire démolir par Sandy qui va relire l’article avant sa publication puis par tous les fans du film qui vont me conspuer mais qu’importe, j’assume ! Et pourtant, Dieu sait que j’ai un cœur d’artichaut ! / Tu as le droit de t’ennuyer, tant que c’est poli / NDSG).

Dracula en 4K : Une édition qui manque de mordant

L’enthousiasme de la redécouverte par l’entremise de cette parution Blu-ray 4K Ultra HD sera toutefois à tempérer, ladite édition étant en effet loin d’être parfaite. Commençons par ce qui ne va pas, à savoir le disque Blu-ray 1080p. En 2007, une première édition Blu-ray avait vu le jour, hélas desservie par un master particulièrement faiblard pour un rendu pas vraiment folichon. En 2015, une nouvelle édition vit le jour aux États-Unis qui proposait une image issue d’un master 4K restauré et de nouveaux bonus. Celle-ci ne traversa jamais l’Atlantique. Mais puisque l’édition 4K Ultra HD parue aux U.S. quelques jours seulement avant la sortie française incluait cette nouvelle galette, on pouvait légitimement penser que Sony en ferait de même en France. Raté ! On se retrouve avec la même galette Blu-ray 1080p que celle présente au sein de l’édition sortie en 2007 ! Au passage, sont également passés à la trappe les nouveaux bonus disponibles sur l’édition américaine sortie en 2015 : le second commentaire audio en compagnie de Francis Ford Coppola, de son fils Roman en charge des effets spéciaux et du maquilleur Greg Cannom, l’interview de Coppola ou encore le nouveau doc consacré aux trucages en compagnie de Coppola père et fils. On avoue ne pas bien comprendre la logique. Toujours est-il que le home-cinéphile y est doublement perdant : d’une part sur le plan de l’image et d’autre part sur celui des bonus.

Qu’à cela ne tienne, la seconde galette (celle en Ultra HD) est quant à elle belle et bien issue du tout nouveau master 4K datant de 2015. Et si la propreté de la copie et la précision de l’image y ont indubitablement gagné au change, tout n’est pas rose pour autant. Notre spécialiste maison de la chose qui ne tarit pas d’éloge devant ce qu’il considère comme un joyau de Coppola est en effet venu mettre son grain de sel dans l’histoire. Et le Sandy de débarquer manu militari chez votre humble serviteur pour découvrir cette toute nouvelle image estampillée « restaurée 4K » de Dracula. Et le bougre d’avoir fait la moue durant une bonne partie de la séance. En cause : une image encodée en 2160/24p HDR10 qui n’était plus vraiment en phase avec le souvenir qu’il en avait en salles. Entre une colorimétrie plus ou moins éloignée du précédent master (cf. les captures comparatives qui illustrent ce texte), des contrastes pas assez prononcés par endroits avec pour effet immédiat un rendu beaucoup trop plat et un dégrainage trop appuyé à d’autres, le bilan global s’avère moins enthousiaste qu’escompté. Oui, il y a bien un gain assez net et un rendu globalement plus que satisfaisant mais la question qui se pose est de savoir qui a décidé de tels changements ? Coppola a-t-il approuvé ce nouveau master 4K ? Alors que les éditeurs utilisent bien souvent l’argument commercial de l’implication du réalisateur (cf. le cas de Heat de Michael Mann) et/ou du directeur de la photographie, rien ne semble corroborer la chose dans le cas de Dracula. Affaire à suivre comme on dit puisque l’on essaye (encore au moment de l’écriture de ces lignes) d’avoir quelques réponses auprès de Sony France.

Refermons cette chronique sur une appréciation qui, quant à elle, ne souffrira aucune contestation possible, à savoir la partie sonore avec une piste anglaise Dolby Atmos tout simplement magistrale, aussi généreuse en effets qu’en puissance, sans oublier la musique. On n’a jamais entendu le Love song for a vampire d’Annie Lennox comme ça lors du générique de fin ! La VO PCM 5.1 présente sur la galette 1080p fait quant à elle toujours aussi magnifiquement son boulot. Dommage une fois de plus que la version française doive se contenter de pistes Dolby Digital 5.1, tant sur le disque 4K qu’en 1080p, totalement anémiées en comparaison.

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080 (Édition 2007)

Dracula – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : En 1492, le prince Vlad Dracul revenant de combattre les armées turques, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu et devient le comte Dracula, vampire de son état. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s’établir en Angleterre, il fait appel à Jonathan Harker, clerc de notaire et fiancé de la jolie Mina Murray. La jeune fille est le sosie d’Elisabeta, l’amour ancestral du comte…

Le film en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.85:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10
  • Langues : Anglais Dolby Atmos, Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 2h 07min 21s

Bonus :

  • Aucun

Le film en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais PCM 5.1, Anglais & Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 2h 07min 22s

Bonus (HD et VOSTF) :

  • Commentaire audio du réalisateur
  • Documentaires (72min 43s) :
    • Le sang c’est la vie – Making of (27min 48s)
    • Les costumes, éléments de décor – Le style de Eiko Ishioka (14min 02s)
    • In-caméra – Les effets visuels de Dracula (18min 46s)
    • Rigueur et folie – Visualisation de Dracula (12min 06s)
  • Scènes coupées (28min 14s, SD)
  • Bandes-annonces
DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.
  • Dracula (1992) de Francis Ford Coppola - Édition boîtier SteelBook - Packshot Blu-ray 4K Ultra HD
Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray
Éditeur : Sony Pictures
Sortie le : 05 octobre 2022  
Choisissez votre revendeur

  • Packshot absent
Éditeur : Sony Pictures
Sortie le : 01 juillet 2019  
Choisissez votre revendeur

  • Packshot absent
Éditeur : Sony Pictures
Sortie le : 03 octobre 2017  
Revendeur

  • Packshot absent
Éditeur : Sony Pictures
Sortie le : 04 octobre 2017  
Revendeur

2 réflexions sur « Dracula : Coppola se casse les dents sur la 4K »

  1. Un degrainage ? Z’êtes les 1ers à voir ça, Sony étant qui plus est pas franchement coutumiers du fait.

  2. Pas sur la totalité du film certes mais plusieurs endroits sont trop lisses à notre goût.
    Ce qui n’était pas le cas du Pont de la rivière Kwaï sorti également chez Sony à la même date.
    Nous sommes très exigeant sur le grain, surtout sur les films tournés en péloche.

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *