Green Book - Image une fiche film

Fiche film : Green Book – Sur les routes du sud

Green Book – Sur les routes du sud emprunte son titre à un guide de voyage intitulé The Negro Motorist Green-Book. Publié chaque année entre 1936 et 1966, il recensait les commerces et autres établissements qui acceptaient la clientèle noire. L’ouvrage était surnommé le « livre de Green », du nom de son auteur, Victor Hugo Green, un postier afro-américain de New York. Ne couvrant à l’origine que la région de New York, le livre s’est étendu à la majeure partie de l’Amérique du Nord, aux Caraïbes et aux Bermudes. Vendu dans des stations essence et par correspondance, le livre permettait aux voyageurs noirs de planifier leur trajet pour éviter tout harcèlement, toute arrestation et toute violence. L’abolition des lois ségrégationnistes Jim Crow en 1964 a rendu le livre obsolète dont la publication s’arrêta en 1966. Son auteur, décédé en 1960, n’a pas connu la fin de la ségrégation.

Green Book – Sur les routes du sud (Green Book – 2018)

Réalisateur(s) : Peter Farrelly
Acteurs : Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini, Sebastian Maniscalco
Durée : 2h10
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Sortie en salles : 23 janvier 2019

Résumé : En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité.

Articles / Liens :

  • Avis express : De facture ultra classique, ce Green Book rappelle en effet à notre bon souvenir ce que Hollywood aime par dessus tout à produire et à mettre en avant quand il s’agit de se donner bonne conscience. Entendre ici la possibilité de dénoncer le racisme institutionnalisée à l’égard de la communauté noire. Non pour se faire l’écho de la situation sociale d’aujourd’hui mais juste pour faire office d’anthropologue donneur de leçons (tardives). C’est que l’action de Green Book se situe dans les années 60, précisément deux ans avant la promulgation du Civil Rights Act par l’administration Johnson mettant un terme aux lois  Jim Crow qui sévissaient dans le sud du pays depuis 1876. En partant d’une histoire réelle, le film trace le portrait d’une Amérique où la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe, ou l’origine nationale était tout simplement légale.
    Et le « green book » en question c’est ce guide du routard dont la finalité était de faciliter les déplacements des gens de couleurs dans les États du sud. Par faciliter, il fallait bien entendu comprendre les hôtels où les blacks pouvaient par exemple crécher le temps d’une nuit sans se faire occire sur une croix enflammée et les restaurants où ils avaient le droit de se restaurer… Nanti de ce ressort dramatique de première bourre hollywoodienne, il suffisait juste de lui coller une histoire façon road-trip avec deux personnes aux origines sociales et de peau diamétralement opposées. Cela afin de faire monter la sauce et d’épaissir le caractère de chacun pour mieux les rassembler à la fin.
    Ce fil rouge en forme de grosses ficelles, assimilé, il ne restait plus qu’à se laisser porter par ce premier film en solo de Peter Farrelly (yep, le frère de Bobby, tandem à qui l’on doit au hasard Dumb and Dumber) qui va chercher son inspiration formelle du côté d’un Beignets de tomates vertes, Miss Daisy et son chauffeur ou plus récemment Le Majordome. Il va sans dire que le tout est agréable à suivre. Les deux acteurs faisant le reste entre un Viggo Mortensen truculent ne cherchant jamais à renouveler l’image que l’on peut se faire du rital dans le cinéma US et l’impeccable Mahershala Ali (que l’on peut voir actuellement dans la saison 3 de True Detective), pianiste démiurge en tournée quelque peu provocatrice en plein Bible Belt. Et puis, une fois les lumières rallumées, on pourra gloser sur ce scandale d’un autre siècle et on pourra même lui filer une nomination à l’Oscar du meilleur film (mais pas l’Oscar, faut pas déconner). Ainsi, le blanc, en payant sa place et/ou en étant membre de l’Académie ad hoc, aura eu l’impression d’avoir effectué sa BA de l’année. Y a pas à dire, c’est beau le cinéma. Edit 25/02 : Et bien si, ils ont même été jusqu’à lui filer l’Oscar les cons. À croire que pour certains, une cérémonie des Oscars c’est comme aller à confesse. On en ressort lavé de ses péchés pour mieux en perpétrer de nouveaux dans un futur proche. Au moins ce qui fait plaisir à Hollywood, c’est que tout et rien ne change en même temps. SG 3/5
  • Box office : Tout juste auréolé donc de ses 5 nominations oscariennes (dont meilleur film et meilleurs acteurs), Green Book est annoncé sur plus de 250 copies. Le dernier film distribué chez Metropolitan avec la même combinaison est L’Ombre d’Emily en septembre 2018 avec un cumul à 179 331 entrées. Bon, c’était juste pour meubler. Edit 25/01 : Après 24h d’exploitation, Green Book réunit 30 838 spectateurs sur 323 copies. Un excellent démarrage qui devrait permettre au film d’atteindre les 500 000 entrées au cumul. Edit 20 janvier : Truc de dingue. Le film devrait atteindre le million d’entrées après 4 semaines d’exploitation. En tout cas, au sortir de son 4ème week-end il cumule 931 575 spectateurs sur 553 copies. Pour Metropolitan, l’année commence bien. Edit juillet 2019 : 2 055 276 entrées au final. Le carton absolu pour un distributeur peu habitué à de tels sommets. Si l’on exclut les sagas Seigneur des Anneaux ou autres Hunger Games, il faut remonter au Loup de Wall Street de Scorsese en 2013 et ses plus de 3M d’entrées pour retrouver pareil score.

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *