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Fiche film : Us

Jordan Peele n’avait pas encore terminé la production de Get Out qu’il était déjà au travail sur Us qu’il voulait être un film encore plus terrifiant et surtout socialement et psychologiquement plus incisif que celui sur lequel il travaillait alors : « Le tout est parti de ma fascination pour le mythe du double, basé sur le postulat que nous sommes nos pires ennemis. C’est quelque chose que chacun d’entre-nous sait, mais c’est une vérité que nous essayons de cacher au plus profond de nous. Nous aimons penser que la faute vient toujours de l’extérieur et surtout des autres. Dans mon film l’ennemi a nos propres traits. »

Us (2019)

Réalisateur(s) : Jordan Peele
Acteurs : Lupita Nyong’o, Winston Duke, Elisabeth Moss, Tim Heidecker, Shahadi Wright Joseph, Evan Alex
Durée : 1h56
Distributeur : Universal Pictures International France
Sortie en salles : 20 mars 2019

Résumé : De retour dans sa maison d’enfance, à Santa Cruz sur la côte Californienne, Adelaïde Wilson a décidé de passer des vacances de rêves avec son mari Gabe et leurs deux enfants : Zora et Jason. Un traumatisme aussi mystérieux qu’irrésolu refait surface suite à une série d’étranges coïncidences qui déclenchent la paranoïa de cette mère de famille de plus en plus persuadée qu’un terrible malheur va s’abattre sur ceux qu’elle aime. Après une journée tendue à la plage avec leurs amis les Tyler, les Wilson rentrent enfin à la maison où ils découvrent quatre personnes se tenant la main dans leur allée. Ils vont alors affronter le plus terrifiant et inattendu des adversaires : leurs propres doubles.

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  • Avis express : Lors de la sortie de Get Out, on était pour le moins resté à guet car si l’on saluait une prise de parole plutôt intéressante dans l’univers codifié du film dit de genre, il était tout aussi évident que son réalisateur Jordan Peele ne l’assumait pas jusqu’au bout. Et de conclure son premier long par une pirouette de petit malin qui ne cadrait en rien avec le reste transformant son film en une posture des plus préjudiciable. Mais à ce stade, on lui laissait le bénéfice du doute et les maladresses de celui qui veut bien faire en bombant le torse. Le problème c’est que Us semble indiquer que le malaise est bien plus profond.
    Car que nous raconte Us ? Ou plutôt que tente de nous dire Jordan Peele ? Qu’il faut nous regarder dans le miroir et arrêter d’accuser l’autre des méfaits que nous commettons. Car l’autre c’est nous. Donc Us se propose de remettre le couvert sur ce mythe du double qui veut que notre pire ennemi ce n’est pas notre voisin ou l’étranger mais nous-même. Soit, en gros, Trump va voir le film et arrête de nous faire chier sur Twitter. Mais en fait non puisque même lui il aura droit de rire gras à la vision de Us. Car là encore si le postulat de départ attise la curiosité pour ne pas dire plus, le traitement et le développement des enjeux laissent pantois. C’est que l’on a juste l’impression que Peele a pondu son histoire sans tenir compte d’aucune des règles élémentaires censées régir la chose. En gros voici un film saucissonné en chapitres totalement clos disposant certes d’une dynamique et d’une logique audibles mais qui oublient a minima d’interagir entre elles. On va dire pourquoi pas. On peut même penser que Us a pour desiderata de nous amener en des territoires ésotériques, fantasmagoriques et oniriques dont l’un des buts est de nous faire perdre pied avec nos habitudes de spectateurs assidus. Ok, on prend. Le problème c’est qu’à ce moment là intervient une forme de voix off censée relier un récit qui se métamorphose immédiatement sous nos yeux en une bouillie forcément indigeste et tellement éloignée encore une fois des intentions de départ.
    Soit une famille profitant de quelques jours de vacances au bord de la mer qui va se retrouver à lutter contre des « body snatchers » au clonage qui a un peu merdé en route. Des doubles dont on ne saisit jamais vraiment le but et encore moins les intentions. D’autant que l’obsession de Jordan Peele à vouloir caser sans cesse clins d’œil et autres hommages pop-cinéphiles propres à écœurer le Spielberg de Ready Player One, finit par brouiller définitivement les pistes. Comme s’il avait eu du mal jusqu’à assumer le style de son film utilisant pour cela un nombre incalculable d’emprunts qui finissent par transformer le tout en un double de cinéma à la pauvreté affligeante. Us se veut ainsi être ce film d’horreur aux influences multiples avec pour ambition d’en régénérer les codes tout en nous servant un discours post-moderne tendance hipster de la côte Est. C’est donc raté et tellement dans les grandes largeurs que forcément certains vont se demander si tout cela n’est pas assumé et voulu comme tel propulsant instantanément Jordan Peele au rang de génie déjà incompris. Rendez-vous dans dix ans. SG 1/5
  • Box office : Get Out avait réuni 1 145 664 spectateurs sur 323 copies. Ce n’était pas tout à fait une surprise tant Universal avait vu le vent venir pour na pas dire provoqué avec pas mal d’à-propos marketing. Il est donc fort à parier que le Studio/distributeur s’attend à faire au moins aussi bien avec Us. Edit : Sur 21 copies Paris (contre 23 pour Get Out), Us réalise 1 562 entrées (contre 1 488 pour Get Out) à la séance 14h. Autant dire que cela sent déjà très bon.

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