Initialement prévu pour sortir dans les salles françaises en mai 2021, Godzilla vs Kong n’aura finalement jamais vu la couleur d’un écran de cinéma puisque dans nos vertes contrées le film est sorti en direct-to-video. Une décision qui ne devrait toutefois nullement rebuter les home-cinéphiles en quête d’excellence audio-visuelle tant cette édition Blu-ray 4K Ultra HD remporte sans difficulté le titre de véritable top démo.

Testé à partir d’une édition française définitive fournie par l’éditeur.

La destinée de Godzilla vs Kong ne sera pas sans en rappeler une autre survenue quelques mois plus tôt. En l’occurrence celle de Tenet et ses $200M de budget qui ne rapporta « que » $360M au box-office à la rentrée de septembre 2020. L’équation aura été certes un peu meilleure dans le cas de Godzilla vs Kong puisqu’avec un budget de $160M, le film aura récolté près de $470M au box-office (chiffre Box Office Mojo). Loin de nous l’idée de verser une larmichette pour ces films au regard de tels chiffres mais d’un autre côté difficile de ne pas imaginer ce que les chiffres auraient pu donner hors pandémie : le double, le triple ? Difficile à prédire. Car au-delà de toutes considérations « artistiques » pour ces deux films (à la rédac, on en connaît au moins un qui conchie sur les deux), une chose est sûre : les films étaient tous deux estampillés « blockbuster » estival. Et à ce titre, étaient pensés pour être d’abord vus sur grand écran. Qu’est-ce qui aura finalement décidé la filiale française de Warner à ne pas accorder le même traitement de faveur au long-métrage d’Adam Wingard qu’à celui de Christopher Nolan ? La réponse est certainement multiple mais on peut avancer que d’un côté on a un réal prestigieux adepte de l’expérience de la salle qu’il aurait été maladroit de braquer et de l’autre un « yes man » qui n’a donc pas voix au chapitre. Et puis entre Tenet et Godzilla vs Kong il s’est écoulé quasi un an. Une éternité en temps de Covid où les cartes de la distribution d’un blockbuster ont totalement été rebattues sous la pression des plateformes de streaming à commencer par Disney+ dont la maison mère semble imprimer au reste de la profession sa stratégie marketing ad hoc.

De haut en bas :

• Blu-ray
• Blu-ray 4K UltraHD

Et puis soyons honnêtes deux minutes, dans le cas de Godzilla vs Kong et quel que soit l’écran que vous adopterez, de cerveau vous n’aurez nullement besoin. Ici, on se retrouve bien davantage face à un croisement entre les suites rentre-dedans d’un Godzilla II (2019) et Kong : Skull Island (2017) que devant les versions plus « nuancées » de leurs prédécesseurs, à savoir le Godzilla (2014) de Gareth Edwards (réalisateur à qui l’on doit au passage Rogue One, soit le meilleur Star Wars depuis 40 piges, fin de la parenthèse) et le King Kong (2005) de Peter Jackson. Dans le cas de Godzilla vs Kong, le scénario a certainement été griffonné sur un set de table pour rester en l’état jusqu’au tournage, soit une méga-société qui veut se faire un fric monstre sur le dos des mégas bestioles (nous n’en dirons pas davantage pour ne pas déflorer la dernière partie du film), et n’est en définitive qu’un prétexte fallacieux pour nous en mettre plein les mirettes et les esgourdes. À tel point que la présence de Millie Bobby Brown (déjà à l’affiche de Godzilla II) fleure bon l’intrigue secondaire rajoutée au chausse-pied. On imagine d’ici la grosse prise de tête au moment de l’écriture du scénar :

• Contractuellement, elle doit apparaître dans le film. Donc on fait comment ?
• Invente n’importe quoi !
• Et pourquoi pas : elle se retrouve coincée dans un train supersonique au fin fond d’une base super secrète qui va l’emmener en un claquement de doigt à l’autre bout de la planète juste à temps pour la méga baston finale. Qu’est-ce que tu en dis ?
• Parfait ! Son personnage ne sert à rien. Elle n’apparaît quasiment pas à l’écran. Elle sera créditée en 2ème place au générique. Les gens n’y verront que du feu.

On est peut-être un peu médisant mais on ne doit tout de même pas être si loin que ça de la vérité. À contrario, mention spéciale à la toute jeune Kaylee Hottle, petit bout de choux sourde-muette haute comme trois pommes dont chaque séquence face à la montagne de muscles et de poils qu’est Kong réussirait presque à nous faire verser une petite larme. Des séquences certes ultra clichées, téléphonées et tire-morves au possible mais qui fonctionnent malgré tout grâce au « passage en force ». Pour le reste, on se contrefiche éperdument des êtres humains car on vient pour une seule et unique chose : voir les deux mastodontes se foutre sur la gueule. Et de ce côté-là, on est plutôt servi. Au nombre de deux, une en mer et l’autre à Hong-Kong (pas étonnant que le film ait cartonné dans les salles chinoises avec près de $190M de recettes), ces méga bastons valent à elles seules leur pesant de cahouètes. Des combats à très haute teneur en SDM (Scènes de Destruction Massive) aussi jouissives que bovines pour qui n’est pas trop allergique au 100% CGI. Le cœur du récit qui se déroule… au cœur de la planète offre quant à lui son lot d’exotisme façon Voyage au centre de la Terre, le tout une fois encore à grand renfort de trucages numériques. Un recours systématique à l’outil informatique qui nous fait d’ores et déjà nous interroger sur l’avenir de ce Godzilla vs Kong. Oui, que restera-t-il  du film d’Adam Wingard dans 5 ou 10 ans lorsque de tels trucages visuels auront été supplantés par bien mieux en la matière ?

Mais pour l’heure, c’est à l’aune de sa sortie en vidéo que l’on pourra juger du potentiel du film. Et dans ce registre l’édition Blu-ray 4K Ultra HD fait un sans-faute avec des prestations techniques tout simplement titanesques. Warner nous propose une image au format 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10, HDR10+ et Dolby Vision à partir d’un Digital Intermediate 4K. Rien que ça ! N’y allons pas par quatre chemins, même les effets numériques pourtant conçus en 2K passent comme une lettre à la poste. Et tous les indicateurs sont au vert : degré de définition, profondeur de champ, restitution des couleurs (Kong dans la forêt, sous l’eau, dans la neige, au cœur de la Terre, etc.), qualité de l’encodage. On a eu beau chercher, on n’a strictement rien trouvé à redire. Si vous voulez vous en prendre plein les yeux (et les oreilles), allez donc jeter un œil sur la baston finale à Hong-Kong et ses éclairages fluorescents multicolores et vous serez servis. Tout juste pourra-t-on trouver à redire au Blu-ray 1080p qui pour le coup, n’offre pas tout à fait la même grandiloquence visuelle.

Côté son, même constat de démesure acoustique avec des pistes Dolby Atmos dont le mixage déchire littéralement tout : des basses fréquences de dingues et des effets multidirectionnels à gogo. Mention spéciale également au score très musclé lui aussi signé du compositeur néerlandais Tom Holkenborg aka Junkie XL à qui l’on doit ces dernières années les partitions entre autres de Mad Max : Fury Road (2015), Deadpool (2016), Alita : Battle Angel (2019), Terminator : Dark Fate (2019) ou encore le récent Zack Snyder’s Justice League (2021) – là où les compositions du Justice League de 2017 étaient signées Danny Elfman. Et une fois n’est pas coutume, les francophones ne seront pas en reste puisque la VF a elle aussi les honneurs d’une piste Dolby Atmos. Dommage qu’un tel traitement de faveur soit une denrée aussi rare.

Côté bonus, rien de bien palpitant sinon toute une série de petites featurettes qui, comme bien souvent, se contentent de survoler la production du film. Le meilleur moyen d’en apprendre un peu plus résidera à nouveau dans le commentaire audio plutôt généreux et enthousiaste du réalisateur mais hélas uniquement disponible en VO sans le moindre sous-titre. Une bien mauvaise habitude de la part de Warner qui remonte… à l’époque du DVD !

Les plus

• Un 4K top démo, tant au niveau de l’image que du son.
• Un boîtier Steelbook, c’est toujours plus classe (il existe aussi une édition en boîtier Amaray).
• Une VF en Dolby Atmos. C’est si rare pour être signalé !
• À condition de laisser son cerveau au vestiaire, le grand spectacle aussi bourrin que jouissif est roi…

Les moins

• … dommage que le film n’ait pas bénéficié d’une sortie dans les salles françaises. Le spectacle s’y prêtait pourtant.

Godzilla vs Kong – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète.

Disque 1 : Godzilla vs Kong en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

• Image : 2.40:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision & HDR10+
• Langues : Anglais, Français, Allemand Dolby Atmos & Dolby Digital 5.1
• Sous-titres : Français, Anglais
• Durée : 1h 53min 08s

Bonus (VO) :

• Commentaire d’Adam Wingard

Disque 2 : Godzilla vs Kong en Blu-ray

Spécifications techniques :

• Image : 2.40:1 encodée en AVC 1080/24p
• Langues : Anglais, Français Dolby Atmos & Dolby Digital 5.1
• Sous-titres : Français, Anglais
• Durée : 1h 53min 08s

Bonus (HD et VOSTF) :

• Commentaire d’Adam Wingard (VO)
• Le dieu
  • Godzilla attaque (6min 25s)
  • Le phénomène Gojira, roi des monstres (9min 52s)
• Le roi
  • Kong quitte son île (7min 56s)
  • Kong découvre la Terre creuse (7min 53s)
  • Contemplez le temple de Kong (5min 52s)
  • L’évolution de Kong, huitième merveille du monde (8min 25s)
• L’avènement de Mechagodzilla (7min 06s)
• Les batailles
  • Première manche : bataille maritime (5min 01s)
  • Deuxième manche : plus dure sera la chute (5min 58s)
  • Bataille de Titans : le dieu et le roi (7min 59s)

Captures Blu-ray
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Captures Blu-ray 4K Ultra HD
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