Ticks (1993) de Tony Randel - Blu-ray 4K Ultra HD

Ticks : Extralucid Films vs Vinegar Syndrome

Il y a comme ça des films qui débarquent d’on ne sait où directement en Ultra HD sans passer par la case DVD ou Blu-ray. Exception faite d’un DVD proposé avec le Mad Movies n°360 de mai 2022, Ticks (1993) de Tony Randel n’est jamais sorti en France depuis l’ère de la VHS et débarque aujourd’hui directement dans une édition combo Blu-ray 4K + Blu-ray. Il s’agit par ailleurs du tout premier titre sur le support de l’éditeur Extralucid Films qui nous a fait parvenir un exemplaire. L’occasion rêvée d’un petit comparatif avec l’édition parue chez Vinegar Syndrome aux États-Unis l’année dernière.

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Ticks - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Extralucid Films
Sortie le :10 octobre 2022  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Ticks en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir d’une édition française définitive fournie par l’éditeur.

Le film

Si comme l’auteur de ces lignes vous n’aviez jamais vu Ticks (notre édition US était restée sous cellophane depuis plusieurs mois, une pratique très répandue à la rédac de DC), pas de panique car Extralucid Films s’est fendu d’une petite présentation du film sous la forme d’une interview de 24 minutes en compagnie de Clara Sebastiao, programmatrice et chargée évènementiel de son état, qui a plutôt bien potassé son sujet en amont (on la voit jeter un coup d’œil à ses notes de temps à autre). Elle commence par nous présenter son réalisateur Tony Randel qui fit ses armes dans les années 80 au département SFX chez un certain Roger Corman avant de s’illustrer en réalisant Hellraiser II (1988), suite du cultissime long-métrage de Clive Barker. L’entretien fait ensuite office de mini making of en évoquant le casting, le tournage (20 jours plus 4 jours de reshoot, on y revient juste après), les douze semaines de post-production, le tout pour un budget de 2 millions de dollars. Sans oublier bien sûr le travail sur les effets spéciaux, mélange de stop-motion et d’animatronique que l’on doit à l’équipe d’un certain Doug Beswick qui est également à l’origine du pitch puisque l’idée germa dans son esprit en 1971 suite à une petite virée rando où il se fit piquer, on vous le donne en plein dans le mille… par une tique ! Une anecdote évoquée dans l’entretien mais racontée de façon plus détaillée par le principal intéressé dans les bonus de l’édition US (on y revient juste après, bis repetita).

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition Extralucid Films
  • Blu-ray – Édition Vinegar Syndrom
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition Extralucid Films

Les deux aspects les plus intéressants de l’entretien sont toutefois à chercher ailleurs. D’une part, on y apprend les divergences artistiques entre le producteur exécutif Brian Yuzna qui envisageait Ticks comme un film très « gore et dégoulinant » tandis que Tony Randel préférait se focaliser sur les personnages au sein du groupe d’adolescents. D’autre part, Clara pointe du doigt le fait que Ticks se positionne dans la mouvance des films d’insectes mutants des années 1950, post Seconde Guerre Mondiale et des radiations atomiques (le plus célèbre d’entre tous étant bien sûr Godzilla), à savoir la thématique du monstre géant qui a muté à cause de l’Homme. Une esquisse de contextualisation plutôt bienvenue qui aurait toutefois mérité d’être approfondie tant il est vrai qu’avec son pitch improbable (comme souvent pour pareilles productions) à base de tiques qui se transforment au contact des substances chimiques d’une ferme paumée au milieu de nulle part où un groupe d’individus aux mines patibulaires cultive du cannabis, Ticks se doit d’être pris au second degré (voire même au troisième ou davantage).

Ticks a également le cul entre deux chaises, entre d’un côté la volonté de caractériser a minima ce groupe d’adolescents très clichés de prime abord (le black du ghetto, le latino beau gosse, la playmate, etc.) qui se retrouve en « pèlerinage » en pleine nature, et de l’autre des scènes complètement déjantées en compagnie de bestioles mutantes hyper voraces. Un côté portnawak totalement assumé et risible (le tout jeune Seth Green les chasse à coup de balai enflammé !) qui culmine au cours du final avec sa tique géante rajoutée après la fin officielle du tournage. En effet, au terme des 20 jours de tournage, la première mouture du film nécessita 4 journées additionnelles de reshoot afin de refaire, entre autres, toute la séquence d’intro ainsi que tous les inserts se déroulant dans la grange en compagnie de Clint Howard. La séquence finale avec la « Queen Alien » comme la surnomme Doug Beswick fut le fruit de la collaboration avec la société KNB (et non KMB comme l’indique à tort les sous-titres anglais). Des informations qui nous sont détaillées dans le making of présent… sur l’édition américaine.

Les éditions

Ce qui nous conduit tout naturellement à mettre côte à côte les deux éditions Blu-ray 4K de Ticks. Aux États-Unis, Vinegar Syndrome en a sorti deux : la première en tirage limitée avec packaging fourreau en octobre 2021 et la seconde le mois suivant sans fourreau. En France, c’est Extralucid Films qui en a profité pour faire donc ses grands débuts sur support Ultra HD avec une édition Digipack sortie en octobre 2022.

Image

En termes d’image, si rien n’est précisée à ce sujet sur l’édition française, le site de Vinegar Syndrome indique pour sa part qu’il s’agit d’un « nouveau scan et d’une restauration 4K à partir d’un interpositif 35mm ». Un comparatif entre l’image des éditions US et FR permet très rapidement d’en conclure qu’il s’agit stricto sensu du même master, jusqu’aux mêmes défauts de copie aux mêmes endroits. Nous sommes donc ici en présence d’une image au format 1.85:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10 à partir d’un master 4K obtenu à partir d’un interpositif.

Le résultat s’avère assez hétérogène d’une scène à l’autre, voire même d’un plan à l’autre au sein de la même séquence. Si des défauts de copie persistent de façon plus ou moins visibles, le phénomène le plus perceptible reste l’inconsistance de la granulosité. En atteste ce dialogue à base de champ contre-champ entre d’un côté, Tyler (Seth Green) / Melissa (Virginya Keehne) granuleux à souhait et de l’autre, Charles (Peter Scolari) / Holly (Rosalind Allen) aussi lisse que le crane chauve de notre rédac chef et maître à tous ici bas. Tout au long du film, le rendu alternera de la sorte pouvant même provoquer tantôt une définition floue, tantôt une définition ultra pointue. Les plans truqués conçus à base de « marionnettes sans une tune » dixit Bryan Yuzna s’en sortent avec les honneurs même si là encore il ne faudra pas s’attendre à des miracles en termes de rendu vidéo. Quoi qu’il en soit et compte-tenu de la source utilisée (un interpositif), nous sommes sans doute en présence de la meilleure image possible à ce jour.

Le point qui nous a toutefois le plus interpellé en comparant l’image du Blu-ray 1080p SDR et celle du Blu-ray 4K HDR10, c’est combien celle-ci laisse apparaître un étalonnage où toutes les couleurs semblent avoir été très (trop ?) boostées. En exagérant à peine, le rendu 1080p SDR passerait presque pour du noir et blanc en comparaison. Et encore, les captures ci-jointes (qui ne sont pas en HDR pour rappel) sont très en deçà de ce que nous avons pu constater sur notre téléviseur (qui pour rappel a été calibrée par un professionnel en SDR, HDR10 et Dolby Vision). D’où l’inévitable question qui nous taraude : qui a supervisé et approuvé ce nouvel étalonnage HDR ?

En comparant les éditions US et FR, nous avons également constaté une différence entre l’image des disques Blu-ray, proposée au format 1.85:1 sur l’édition US et au format 1.78:1 open-matte sur l’édition FR. Interrogé à ce sujet, Extralucid Films nous a précisé « avoir reçu 2 ProRes 4K. Le 1er en HDR avec un format cinéma 1:85 et le 2ème en SDR avec un format cinéma 1:78 ».

Son

Sur le versant sonore, les deux éditions sont logées à la même enseigne avec une piste VO DTS-HD Master Audio 2.0 stéréophonique qui fait preuve d’une très belle ouverture dès le générique de début entre musique et différents bruits audibles dans la grange qui sert de laboratoire de fabrication du cannabis (cf. les gouttes qui tombent dans les cuves). Quelques minutes plus tard, on appréciera tout autant la très belle utilisation de la stéréophonie avec cette radio audible tantôt à gauche tantôt à droite (14min 40s). Tout au long du film, la musique sait se montrer bien flippante à chaque séquence avec les tiques mutantes tandis que les vingt dernières minutes sont les plus « explosives » avec tirs d’armes à feu, camionnette qui fonce dans la maison et tiques qui surgissent de toutes parts. Si les dialogues sont parfaitement limpides en toutes occasions, ils sont mixés un cran plus fort sur la VF DTS-HD Master Audio 2.0. Sans surprise, l’édition française est la seule à proposer une piste française et des sous-titres français là où l’édition américaine propose uniquement une piste anglaise et des sous-titres anglais pour sourds et malentendants.

Bonus

C’est assurément là que la différence entre les deux éditions Blu-ray 4K de Ticks est la plus marquée. Si l’édition française propose l’interview évoquée précédemment ainsi que la bande-annonce du film (uniquement en VO !), l’édition américaine est bien plus généreusement garnie. On y trouve tout d’abord un tout nouveau making of d’une quarantaine de minutes divisé en trois parties (les origines, le tournage, les reshoots) avec des interviews récentes de Doug Beswick (superviseur des effets spéciaux), Brian Yuzna (producteur exécutif), Tony Randel (réalisateur), Leslie Rosenthal (monteuse), Christopher Stone (compositeur qui a travaillé comme « apprenti » sur quelques films avec Jerry Goldsmith et qui fut très influencé par sa BO d’Alien) ainsi que les actrices Ami Dolenz et Rosalind Allen. On trouve également deux commentaires audios, le premier enregistré à l’occasion des 20 ans de Ticks en compagnie du réalisateur Tony Randel et de l’acteur Clint Howard et le second enregistré spécialement pour la sortie de l’édition 4K en 2021 en compagnie de Doug Bewisck et Yancy Calzada (animateur stop-motion). Pour en avoir écouté quelques segments, c’est peu dire que ces deux commentaires sont riches en informations sur les coulisses de la production. À condition bien sûr de maitriser parfaitement l’anglais puisqu’ils sont dépourvus de sous-titres tandis que le making of est proposé avec des sous-titres anglais.

Quant à savoir pourquoi ces suppléments ne sont pas présents sur l’édition française, Extralucid Films a confirmé ce que nous supputions déjà très fortement. À savoir que le tarif demandé par Vinegar Syndrome pour en acquérir les droits était (sans surprise) bien trop élevé. Sans compter les frais additionnels pour les sous-titrer en français, sachant par ailleurs que les coûts de sous-titrage des commentaires audio sont souvent plus élevés que pour le film en lui-même en raison d’un plus grand nombre de paroles.

Packaging

En matière de packaging, force est de constater que les deux éditions se hissent au-dessus du tout-venant des simples boîtiers Amaray. Vinegar Syndrome a en effet inséré ledit Amaray au sein d’un fourreau cartonné plutôt épais (pour ceux ayant réussi à mettre la main sur l’édition limitée) tandis que Extralucid Films propose un Digipack inséré lui aussi au sein d’un fourreau cartonné. Les deux éditions sont des combos « Blu-ray 4K + Blu-ray » où tous les disques sont toutes zones.

Conclusion

La seule et unique question à se poser au moment de décider quelle édition Blu-ray 4K de Ticks choisir concerne les suppléments. Si vous cherchez l’édition la plus complète en la matière alors l’édition Vinegar Syndrome est faite pour vous, à condition de maitriser un tant soit peu l’anglais puisque celle-ci est dépourvue de piste et de sous-titres français. On tient toutefois à vous mettre en garde que les éditions Vinegar Syndrome ne sont pas réputées pour être les moins onéreuses (compter au bas mot dans les 30/40 euros / dollars auxquels s’ajoutent les frais de port).

Si la version française et/ou les sous-titres français sont un impératif pour vous, l’édition Extralucid Films est un excellent choix puisqu’elle reprend le même master que l’édition US, propose la même piste anglaise, une interview de présentation du film plutôt réussie, le tout au sein d’un packaging très soigné pour un tarif qui nous a semblé plutôt correct : comptez 29,99€ TTC prix public conseillé.

Les plus

  • Un film de petites bébêtes voraces à prendre au 36ème degré.
  • Un packaging fourreau Digipack, c’est toujours plus classe qu’un simple boîtier Amarray.
  • Une interview qui permet de contextualiser (un peu) le film, c’est toujours bon à prendre.
  • Des prestations techniques très soignées et identiques à l’édition US…

Les moins

  • … même si l’étalonnage HDR ne nous a pas totalement convaincu.
  • L’édition US dispose d’une interactivité plus approfondie que l’édition française.

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Éditeur : Vinegar Syndrome
Sortie le : 30 novembre 2021  
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Ticks – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : Un groupe d’adolescents part à la campagne et découvre un labo de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsque les ados brisent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient leur taille et leur force augmenter…

Édition Blu-ray 4K Ultra HD (Extralucid Films)

Disque 1 : Ticks en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.78:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10
  • Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h 27min 37s

Bonus (HD) :

  • Entretien avec Clara Sebastiao (23min 30s, VF)
  • Bande-annonce (1min 30s, VO)

Disque 2 : Ticks en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais & Français DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h 27min 37s

Bonus (HD) :

  • Entretien avec Clara Sebastiao (23min 30s, VF)
  • Bande-annonce (1min 30s, VO)

Édition Blu-ray 4K Ultra HD (Vinegar Syndrome)

Disque 1 : Ticks en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.85:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Anglais sous sourds et malentendants
  • Durée : 1h 27min 42s

Bonus (HD) :

  • Commentaire audio du réalisateur Tony Randel et de l’acteur Clint Howard
  • Commentaire audio de Doug Bewisck (superviseur des effets spéciaux) et Yancy Calzada (Animateur Stop-Motion)

Disque 2 : Ticks en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.85:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Anglais sous sourds et malentendants
  • Durée : 1h 27min 42s

Bonus (HD) :

  • Commentaire audio du réalisateur Tony Randel et de l’acteur Clint Howard
  • Commentaire audio de Doug Bewisck (superviseur des effets spéciaux) et Yancy Calzada (Animateur Stop-Motion)
  • Under The Skin: The Making of Ticks (10min 12s, 14min 08s, 14min 47s, VOSTA)

Captures Blu-ray – Édition Extralucid Films
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Captures Blu-ray 4K Ultra HD – Édition Extralucid Films
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