À l’occasion de la sortie en combo UHD + Blu-ray du Nom de la Rose (oui c’est la formule consacrée), nous avons eu le privilège de rencontrer son réalisateur Jean-Jacques Annaud. Même les plus jeunes ont forcément entendu parler de lui. Non ? Ben si quoi, son dernier film sorti en mars 2022 c’est Notre-Dame brûle (il a réuni 815 092 pèlerins). Certes, on est très loin des 4 958 281 moines franciscains (et bénédictins car oui à DC nous ne sommes pas sectaires) que Le Nom de la Rose avait attiré en son temps (en 1986 après J.C.), mais il paraît qu’en terme de spectacle c’était grandiose (oui parce qu’il faut bien qu’on vous l’avoue, on ne l’a toujours pas vu son dernier film. Certainement parce qu’il manquait Quasimodo au casting).
Est-il besoin de présenter The Hitcher ? Alors pour les plus jeunes, il s’agit sans aucun doute d’un des films les plus barrés des années 80, décennie qui n’avait de yeux que pour les gros biscotos de Schwarzy et Stallone, symboles d’une Amérique reaganienne en pleine reconquête d’une aura émoussée par le Nouvel Hollywood et sa critique acerbe d’une société montrée comme malade ou a minima en plein doute. Débarque alors sur les écrans en ce début 1986 aux States et en juin chez nous ce film qui ne ressemble à aucun autre. L’histoire d’un automobiliste qui décide de prendre en stop au milieu d’un nulle-part désertique perdu dans l’arrière-pays californien un homme qui va s’avérer être un psychopathe zigouillant tous ceux qui décident de le prendre dans leur voiture. Dis comme ça, The Hitcher semble n’être rien de plus qu’une bonne série Z que l’on pouvait trouver au fin fond du vidéo-club de son quartier. Et pourtant avec le temps il est devenu ce film culte qui raconte en fait une forme de rite de passage (vers l’âge adulte mais aussi du côté obscur de la Force) d’un jeune homme obligé d’affronter le Diable Rutger Hauer en personne quitte à le devenir lui-même (pour toujours ?). The Hitcher est le premier long du réalisateur Robert Harmon qui a depuis pas mal bourlingué à Hollywood en ayant devant sa caméra des noms tels que JCVD, John Travolta, Tom Selleck, Mimi Rogers et dont les dernières réalisations furent dédiées à la série Blue Bloods diffusée depuis septembre 2010 sur la chaîne CBS.
En ce début d’été, au cours d’un déjeuner en terrasse d’une pizzeria du 9e à Paris sous un soleil radieux, notre interlocuteur, Guillaume De Castro, responsable des éditions chez The Jokers Films, nous confirme entre la poire et le dessert la rumeur qui courait déjà depuis plusieurs semaines : une édition Blu-ray 4K maxi collector de The Host de Bong Joon Ho est en préparation pour la fin d’année chez The Jokers. Il s’agira d’une exclusivité mondiale sur support Ultra HD. Ni une ni deux, les deux trublions de la rédac de DC attablés avec lui (Sandy et Stéphane) se regardent avec un sourire jusqu’aux oreilles façon « Joker » et se retournent vers leur interlocuteur avec la même lueur dans le regard : ça serait possible d’organiser un reportage en bonne et due forme sur les coulisses de la conception de cette édition ? Histoire qu’on soit un peu moins bête sur comment on fabrique une édition Blu-ray 4K et que par la même occasion les lecteurs qui tomberont sur l’article s’instruisent à leur tour. Rendez-vous fut donc pris à la rentrée de septembre dans les locaux de The Jokers Films (cette fois-ci par une journée fort pluvieuse – oui on aime rester précis à DC même sur des détails dont tout le monde se fout) pour une discussion à bâton rompu dans les arcanes de la fabrication de cette édition méga collector de The Host.
Entre deux verres de jus de fruit aromatisés d’un soupçon de vodka, il faut croire qu’aura germé dans notre esprit jamais pris en défaut l’idée plutôt incongrue de proposer une rencontre avec qui de droit pour parler de la rentrée chez Carlotta Films. Nous sommes en juin, on est dans les locaux de l’éditeur qui veut fêter dignement l’arrivée de l’été mais aussi communiquer sur ses sorties de la fin d’année. « L’apéro d’été Carlotta » que cela s’appelle. N’écoutant que notre sens du scoop mais aussi du devoir, nous voici donc parmi les premiers sur place afin de ne rien manquer des amuses tronches annonces qui n’allaient pas manquer de ponctuer cette fin d’après-midi forcément inoubliable. Et pour tout dire on a tout oublié avec en prime un sérieux mal de crâne au réveil. Et puis vers midi, un mail s’immisce dans notre BAL avec pour titre : Ok pour ta proposition de rencontre filmée pour parler de notre line-up de la rentrée.
Hasard du calendrier, plusieurs films dits « de catalogue » sortis fin 2018 en Blu-ray et/ou en Blu-ray 4K Ultra HD ont été restaurés par L’Image Retrouvée, laboratoire devenu au fil du temps un acteur majeur de la restauration de longs-métrages issus des quatre coins du globe. L’occasion était donc trop belle pour tenter d’en apprendre davantage sur les coulisses de ces restaurations qui sont bien souvent loin de rencontrer l’unanimité. Et ce n’est rien moins que le directeur de ce prestigieux établissement, Davide Pozzi qui nous a reçu dans leurs locaux parisiens inaugurés en 2016 pour nous accorder une (très) longue discussion à bâtons rompus précédée d’un petit tour du propriétaire. L’occasion également de remettre quelques pendules à l’heure. Morceaux choisis.