Sans parvenir à se hisser à la hauteur (inégalée et inégalable) de son illustre prédécesseur, Les Dents de la mer 2ème partie n’en demeure pas moins une excellente suite qui bénéficie d’une édition Blu-ray 4K Ultra HD aussi convaincante que le film.

Testé à partir d’un checkdisc fourni par l’éditeur.

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Les Dents de la mer 2ème partie – Édition 45ème anniversaire – Boîtier SteelBook – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Résumé : Au lendemain de l’inauguration d’un luxueux complexe hôtelier, Martin Brody, le chef de la police d’Amity, apprend la disparition d’une équipe de plongeurs. Il craint le pire. Un requin est déjà venu nager dans les eaux d’Amity quelques années auparavant. Ses inquiétudes ne tardent pas à se confirmer. Un autre accident se produit et le cadavre d’une baleine portant les morsures d’un requin géant échoue sur la plage. Martin Brody alerte immédiatement le maire et lui demande d’interdire la baignade. Mais le conseil municipal refuse de prendre de telles précautions. La saison s’annonce prometteuse et l’enjeu financier est trop important. Brody, devenu trop gênant, est démis de ses fonctions. Le voilà réduit à attendre le pire…

Disque 1 : Les Dents de la mer 2ème partie en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

• Image : 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10
• Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 2.0, Français DTS 2.0
• Sous-titres : Français, Anglais
• Durée : 1h 56min 10s

Bonus (HD et VOSTF) :

• 4 scènes coupées (4min 35s)
• Les Dents de la mer 2 : Les coulisses du tournage (45min 21s)
• Les Dents de la mer 2 : Portrait par l’acteur Keith Gordon (8min 18s)
• La musique des Dents de la mer 2 (7min 11s)
• La blague « Française » (1min 18s)
• 3 story-boards (2min 26s, 1min 13s, 1min 50s)
• 2 bandes-annonces (7min 56s)

Disque 2 : Les Dents de la mer 2ème partie en Blu-ray

Spécifications techniques :

• Image : 2.35:1 encodée en AVC 1080/24p
• Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 2.0, Français DTS 2.0
• Sous-titres : Français, Anglais
• Durée : 1h 56min 10s

Bonus (HD et VOSTF) :

• 4 scènes coupées (4min 35s)
• Les Dents de la mer 2 : Les coulisses du tournage (45min 21s)
• Les Dents de la mer 2 : Portrait par l’acteur Keith Gordon (8min 18s)
• La musique des Dents de la mer 2 (7min 11s)
• La blague « Française » (1min 18s)
• 3 story-boards (2min 26s, 1min 13s, 1min 50s)
• 2 bandes-annonces (7min 56s)

Détails techniques :

• Taille du disque : 61,87 Go
• Taille du film : 55,82 Go
• Bitrate vidéo moyen : 57,13 Mb/s
• Maximum CLL (Content Light Level: 1000 nits
• Maximum FALL (Frame-Average Light Level) : 98 nits
• VO DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit) : 1,82 Mb/s
• VF DTS-HD Master Audio 2.0 (24-bit) :768 Kb/s

« Je trouve que ce film est plus réussi que bon nombre de suites »

On plussoie à 100% à cette appréciation de Keith Gordon, l’interprète de Doug, l’un des ados partis faire de la voile, virée servant d’ossature narrative à toute la seconde moitié du récit, qui se remémore ce tournage du haut de ses 16 ans à l’époque dans une interview très enjouée. Des propos qui au final caractérisent bien mieux Les Dents de la mer 2ème partie que ceux, un peu trop « vendeurs », du producteur Richard D. Zanuck qui de son côté n’hésite pas à avancer que « la plupart des scènes d’action étaient à la hauteur du premier film » avant de reconnaître un peu plus loin « même si on revoit dans ce deuxième film ce qu’on avait déjà vu dans le premier ».

Dans ce très sympathique making of de 2001 signé Laurent Bouzereau, déjà à la barre du documentaire sur le premier film qui a fait date dans l’histoire des making of, les deux producteurs David Brown et Richard D. Zanuck, tout d’abord hésitant à l’idée de faire cette suite, reviennent sur les aléas de la production. Le premier réalisateur engagé, John Hancock, jettera rapidement l’éponge, d’autres metteurs en scène furent ensuite pressentis (Preminger, Frankenheimer) avant que cette lourde tâche ne soit finalement confiée à Jeannot Szwarc, frenchy autodidacte parti tenter la grande aventure hollywoodienne qui, dans une très courte interview séparée, nous rappelle que décision fut prise à l’époque d’intituler le film Les dents de la mer 2ème partie pour l’exploitation en France afin d’éviter le jeu de mots Les dents de la mer 2 (« les dents de la merde » pour ceux qui n’auraient pas percuté).

De haut en bas :

• Blu-ray – Édition 2016 (Master 4K)
• Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2023 (Master 4K)

Dès son arrivée sur le projet, Szwarc proposa de commencer par tourner une longue scène d’action, en l’occurrence celle du ski nautique qui servira pour l’affiche, lui permettant ainsi de réécrire le scénario pendant le tournage car le traitement des personnages dans la première version du script était de son propre aveu un peu léger. Grâce lui soit rendu tant il est vrai que cette suite doit une grande partie de sa réussite à l’attention portée à la caractérisation de ses protagonistes. En premier lieu celui du désormais célèbre Chief Brody (Roy Scheider), plus que jamais obnubilé dans sa traque du grand requin blanc et encore davantage dans cette suite puisque ses propres enfants sont cette fois sous la menace directe du squale. Un requin que Szwarc insista pour qu’il soit davantage présent à l’écran arguant du fait que ne pas le montrer avait déjà été fait sur le premier film. Comme pour ce dernier, les aléas de la production et de la météo firent chavirer l’énorme plateforme qui servait de support au requin mécanique mais aussi tout le décor final (le petit îlot conçu de toutes pièces). En résulta une fin de tournage en mode rush de 22 jours non-stop afin de tout boucler avant les fêtes de Noël tandis que John Williams nous précise dans une interview séparée avoir dû s’atteler à la B.O. avant que la production ne soit terminée avec un orchestre « plus grand et plus onéreux » dixit le compositeur.

Sorti en salles à l’été 1978, le film rapporta environ 40% des recettes du premier au box-office mondial ($187M vers $476M), suffisant pour lancer l’idée d’un numéro 3 que les deux producteurs envisageaient comme une parodie. Mais le studio Universal ne l’entendait pas de cette oreille. Nous jetterons donc un voile pudique sur Les Dents de la mer 3D (1983) et Les Dents de la mer 4 : La Revanche (1987), auxquels ne prendront d’ailleurs part ni les deux producteurs ni Roy Scheider. Quant au 2, ce sont bien entendu les scènes d’action très efficaces (même si pas à la hauteur du n°1 n’en déplaise à Zanuck) mais où surnagent avant tout ces quelques moments en compagnie des personnages emblématiques qui font le sel de cette suite. À commencer par cette « descente aux enfers » du Chief Brody, seul contre tous à défendre la thèse d’un nouveau requin sur les plages d’Amity avant que la jeune Tina ne hurle le visage terrifié : « Requin ! ». Le genre de scène qui, pour un peu, réussirait presque à nous hérisser les poils comme parvient encore à le faire un demi-siècle plus tard la mythique séquence d’ouverture du premier film alors là-même que l’on ne voit strictement rien de la créature tapis hors-champ. Qui a dit que c’était dans les vieux pots ?

À l’image du film, on pourrait dire que cette édition Blu-ray 4K Ultra HD des Dents de la mer 2ème partie est une franche réussite bien qu’un cran en deçà de celle du premier film sortie en 2020. Pour commencer, nous sommes ici en présence d’une image au format 2.35:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10 à partir d’un master 4K. Ce même master 4K qui avait servi pour l’édition Blu-ray sortie en 2016. En atteste les mêmes petits défauts de copie aux mêmes endroits entre le disque 4K et le disque Blu-ray (tous deux présents au sein de cette édition combo) : cf. ces petites traces noires sur les plans du Chief Brody perché dans sa tour de guet sur la plage d’Amity (42min / 45min). Aussi propre soit-elle, cette copie n’est donc pas totalement exempte de ces petits défauts qui apparaissent encore çà et là. Exception faite de certains passages bien spécifiques (cf. la scène où la voiture du shérif Brody est sur la barge où le rendu nous est apparu peut-être un peu trop dégrainé), le DNR a été employé dans des proportions plutôt contenues puisqu’on ne remarque pas de lissage excessif. En résulte une restitution plutôt avenante du grain argentique du tournage 35mm d’époque.

Si la définition fait un bond en avant appréciable sur le Blu-ray 4K, c’est une fois n’est pas coutume du côté de l’étalonnage HDR que le rendu offre la progression la plus probante. En atteste cette cérémonie au début du film (5min) avec ses banderoles vertes et jaunes tandis que tous les plans laissant apparaître l’océan et ses eaux tantôt bleues tantôt turquoises n’ont jamais parus aussi richement colorés et contrastés. Un exemple parmi tant d’autres pour bien apprécier la chose : cette séquence sur la plage avec l’eau turquoise et le ciel bleu dans lequel moutonne quelques nuages au cours de laquelle le Chief Brody tente de ramener au bord un morceau d’épave (34/35 min). Les séquences en basse luminosité présentent une excellente lisibilité (cf. cette scène où le Chief Brody rentre chez lui saoul alors qu’il vient d’être « remercié » à 58min) tandis que la précision du rendu fait merveille lors des gros plans (cf. la discussion qui s’ensuit avec sa femme à 60min). Tout juste pourra-t-on relever de ci de là quelques plans et autres fondus enchaînés à la définition un cran en deçà, tel ce plan de nuit d’un aileron de requin qui apparaît à la surface à proximité de la petite station balnéaire (11min). Des aléas qui, tout comme sur le premier opus, ne durent guère plus de quelques secondes et sont assurément à imputer à la captation d’époque et non au travail de restauration.

Côté son, on retrouve les mêmes pistes que sur le Blu-ray paru en 2016. À savoir une VO DTS-HD Master Audio 2.0 qui fait le job comme on dit en pareilles circonstances. À savoir des dialogues limpides, une musique ample et des scènes d’action qui ne manque pas de punch : cf. la séquence de ski nautique à 18min qui se conclut par cette explosion du hors-bord à 22min 37s. Compte-tenu du fait que cette suite est davantage portée sur l’action, nous n’aurions pas craché sur un petit upgrade avec une piste Dolby Atmos, de préférence du même acabit que celle du n°1. Il faudra toutefois se contenter de cette VO DTS-HD MA 2.0 qui dans l’absolu s’en sort bien mieux que la VF DTS 2.0 au rendu assez nettement en retrait aussi bien en termes d’amplitude acoustique que de rondeurs des basses.

Côté bonus, le disque 4K a l’excellente idée de proposer les mêmes suppléments (déjà évoqués pour la plupart en début d’article) que ceux que l’on trouvait sur le disque de l’édition Blu-ray de 2016. Il s’agit certes des mêmes bonus que l’on trouvait déjà sur l’édition DVD parue en 2001 et un nouveau bonus rétrospectif n’aurait pas été de refus mais en l’état ceux proposés remplissent déjà très bien leur office. À savoir un making of de 45 minutes, une interview de l’acteur Keith Gordon, un module consacré aux musiques de John Williams, 4 scènes coupées (dont une assez croustillante où Brody colle un PV pour stationnement interdit à Len, le boss de sa femme), 3 séquences storyboardées (dont une inédite où le pilote de l’hélicoptère parvient sous l’eau à venir en aide à l’une des adolescentes tandis que celle du ski nautique diffère quelque peu du montage final). Enfin, on trouve deux bandes-annonces qui mettent résolument l’accent sur le côté « action » de cette suite avant de se conclure par cette excellente tagline : « One good bite deserves another one ».

À l’heure du bilan, Les Dents de la mer 2ème partie bénéficie d’une édition Blu-ray 4K Ultra HD très soignée. Certes pas au même niveau d’excellence technique que son prédécesseur, celle-ci n’en demeure pas moins tout à fait recommandable grâce à un rendu vidéo et des bonus de qualité, le tout au sein d’un packaging Steelbook.

Les plus

• Une suite pas dégueu du classique de Spielberg.
• Une restauration 4K remarquable.
• Des bonus de qualité.
• Un boîtier Steelbook, c’est toujours plus classe.

Les moins

• On n’aurait pas craché sur une piste Atmos comme pour le premier film.
• Ni sur un nouveau bonus rétrospectif pour les 45 ans du film.