La Folle journée de Ferris Bueller (1986) de John Hughes - Blu-ray 4K Ultra HD

La Folle journée de Ferris Bueller fait son Twist and Shout en 4K

Lorsqu’on évoque le nom de John Hughes, deux titres viennent alors immédiatement à l’esprit : The Breakfast Club et La Folle Journée de Ferris Bueller. En attendant de pouvoir redécouvrir le premier sur le support (on croise les doigts pour que cela arrive vite), c’est aujourd’hui le second qui sort dans une édition Blu-ray 4K Ultra HD techniquement très réussie.

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La Folle journée de Ferris Bueller - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Paramount Pictures France
Sortie le :02 août 2023  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

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Testé à partir d’une édition définitive fournie par l’éditeur.

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La Folle journée de Ferris Bueller (1986) de John Hughes - Capture Blu-ray 4K Ultra HD

La Folle journée de Ferris Bueller – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Résumé : Un cancre invétéré, Ferris Bueller, convainc sa petite amie et son meilleur ami hypocondriaque (dont le père a une Ferrari) de sécher les cours pour aller passer la journée à Chicago. Pendant qu’ils font les 400 coups dans la grande ville, le proviseur et la soeur de Ferris tente, chacun de leurs côtés, de prouver aux parents que leur fils est un cancre et qu’il a séché.

Disque 1 : La Folle journée de Ferris Bueller en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais Dolby Atmos, Français Dolby Digital 2.0
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 42min 57s

Bonus (HD et VOSTF) :

  • Commentaire audio de John Hughes
  • Constituer une classe : Le casting de La Folle journée de Ferris Bueller (27min 45s)
  • La Folle journée de Ferris Bueller : Making of (15min 29s)
  • Qui est Ferris Bueller ? (9min 12s)
  • Le monde selon Ben Stein (10min 51s)
  • Ferris Bueller vintage : Les cassettes perdues (10min 16s)

Disque 2 : La Folle journée de Ferris Bueller en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 2.39:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 2.0
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 42min 58s

Bonus :

  • Aucun

Détails techniques :

  • Taille du disque : 59,69 Go
  • Taille du film : 54,91 Go
  • Bitrate vidéo moyen : 60,86 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 3,93 Mb/s)
  • Maximum CLL (Content Light Level) : 1907 nits
  • Maximum FALL (Frame-Average Light Level) : 133 nits
  • VO Dolby Atmos (24-bit) : 4,68 Mb/s
  • VF Dolby Digital 2.0 : 224 Kb/s

« La Folle journée de Ferris Bueller est à la comédie ce qu’Autant en emporte le vent est au drame épique. Il restera. »

On plussoie à 200% à cette déclaration de Ben Stein dans une interview proposée au sein des bonus. Celui qui en deux minutes de présence à l’écran assomme ses élèves avec son cours d’économie sur la crise de 1929 au cours d’une scène improvisée à la demande de John Hughes restera à jamais dans les annales comme cet enseignant qui fait l’appel et prononce « Bueller ! Bueller ! » alors que la chaise de Ferris est vide. À tel point que des années plus tard, les gens le reconnaissent et l’interpellent encore avec cette célèbre réplique, y compris un certain Kurt Cobain qu’il croisa dans un ascenseur. Le genre de rôle qui marque une vie toute entière comme le rappelle non sans humour et une certaine forme d’humilité le principal intéressé puisqu’en définitive cette performance aussi infime soit-elle aura éclipsé le reste de sa carrière :  diplômé de Yale, journaliste pour The Wall Street Journal ou encore The New York Times sans compter les discours qu’il rédigea pour les présidents Richard Nixon et Gerald Ford (excusez du peu !).

C’est dire si La Folle Journée de Ferris Bueller (1986) est non seulement un film culte mais aussi et surtout une œuvre intergénérationnelle, au même titre que The Breakfast Club (1985). Soit deux longs-métrages qui presque 40 ans après restent toujours autant d’actualité quant au portrait dressé de l’adolescence et du passage à l’âge adulte avec en toile de fond cette question existentielle : « Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? ». Dis comme ça, on pourrait se croire dans L’École des fans présenté par Jacques Martin. Mais entre les mains de John Hughes, scénariste, réalisateur et producteur, La Folle journée de Ferris Bueller nous convie le temps d’une journée de séchage de cours à une réflexion beaucoup plus pertinente, à mi-chemin entre « carpe diem profitons de notre adolescence » et « c’est bientôt la fin du lycée et le début des choses sérieuses avec l’entrée en fac ». Et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le temps d’une scène d’amphi où tous les élèves sont là encore totalement amorphes, de toute évidence assommés par le cours auquel ils sont en train d’assister, l’enseignant surligne le mot « PRISON » écrit au tableau en lettres capitales. De là à y voir une métaphore de la scolarité et par extenso de la future vie active, il n’y a qu’un pas.

De haut en bas :

  • Capture Blu-ray
  • Capture Blu-ray 4K Ultra HD

Et si l’unité de temps est identique dans les deux films (une seule et unique journée), là où The Breakfast Club était une œuvre collégiale à huit clos (la quasi-totalité du film s’y déroule dans une bibliothèque), La Folle journée de Ferris Bueller en propose une déclinaison visuellement plus grandiose (match de baseball, parade en plein centre-ville avec 10 000 figurants) en suivant la journée buissonnière du trio Ferris / Sloane (la petite amie) / Cameron (le meilleur ami). D’autres protagonistes sont présents pour étoffer le propos : la sœur et petite fille modèle Jeanie (Jennifer Grey qui explosera l’année suivante avec le tout aussi culte Dirty Dancing), les parents (rencontrés sur le tournage et qui se marieront à la ville pour l’anecdote) sans oublier le proviseur du lycée, Ed Rooney, à l’origine de quelques-unes des séquences les plus mémorables. Car c’est aussi ça la force de La Folle journée de Ferris Bueller : là où The Breakfast Club pourrait être vue comme une version « posée et bavarde » sur le sujet, les pérégrinations de Ferris sont beaucoup plus exubérantes tout en conservant la même thématique de fond.

Le film alterne ainsi entre les séquences grandioses (et est-il besoin de le préciser hilarantes), pour certaines proches du comique burlesque (toutes les scènes avec Rooney), et les moments de réflexion sur l’état d’esprit et le devenir des personnages. Une réflexion renforcée par une décision artistique casse-gueule de prime abord mais qui entre les mains expertes de Hughes devient une véritable force puisqu’en brisant le fameux quatrième mur, le personnage principal appelle en effet le spectateur à s’interroger lui-même. Et si ce numéro d’équilibriste tant sur le fond que sur la forme fonctionne aussi bien et que le plaisir d’un nième visionnage demeure intact, c’est aussi et surtout grâce à la performance de son interprète. Comme le déclare avec justesse Jennifer Grey dans le making of : « Il n’y a pas de Ferris Bueller sans Matthew Broderick ». Là encore, on plussoie à 200% tant le comédien dont la gouaille faisait déjà merveille dans l’excellent mais très diversement apprécié Ladyhawke (1985) de Richard Donner, réitère ici une prestation tout aussi remarquable dans un registre un peu moins « vantard » car lors des séquences plus « sérieuses », Ferris nous rappellerait presque David, personnage déjà plus torturé quant à son avenir et celui de l’humanité qu’il interprétait dans le tout aussi culte WarGames (1983) de John Badham.

Et si pour trouver des versions 4K des films de Richard Donner et John Badham, il faudra s’armer de patienter (pour le premier) ou bien lorgner du côté de l’import américain (pour le second), La Folle journée de Ferris Bueller a quant à lui bel et bien droit à une édition Blu-ray 4K qui sort en France cet été. Comme bien souvent de la part de Paramount, nous sommes ici en présence d’une image au format 2.39:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K restauré. Quant à savoir si ce nouveau master est tiré du négatif original, mystère comme toujours de la part de l’éditeur puisque le communiqué officiel anglais ne le précise pas.

Rassurons d’entrée de jeu tous ceux qui avaient moyennement apprécié (doux euphémisme) le rendu totalement dégrainé du précédent film de John Hughes, Un ticket pour deux, sorti en Blu-ray 4K en décembre dernier. Rien de tout cela ici. Outre le fait que le master laisse apparaître une copie resplendissante de propreté (surtout en comparaison des nombreuses petites scories qui trainaient encore du côté du Blu-ray), le rendu arbore cette fois un léger grain que les amateurs d’argentique apprécieront sans doute à sa juste valeur. De surcroît, cette granulosité est constante tout du long et nous n’avons pas constaté de fluctuations particulières dans ce domaine comme cela avait déjà pu être le cas sur d’autres titres 4K Paramount. Alors certes, l’éditeur a pris pour habitude de légèrement dégrainer ses restaurations 4K et les défenseurs hardcore de l’argentique trouveront toujours à redire sur le fait que les titres Paramount restaurés ne présentent pas un rendu suffisamment granuleux à leurs yeux mais dans le cas présent, la balance penche plutôt du bon côté avec une granulosité bel et bien visible et appréciable.

Les toutes premières minutes où Ferris feint d’être souffrant devant ses parents (et sa sœur au second-plan) en vue de sécher le bahut présentent déjà un rendu bien supérieur à l’image du Blu-ray (qui lui conserve hélas l’ancien master). Mais c’est lorsque ce dernier bondit hors de son plumard et ouvre les rideaux de sa piaule, laissant apparaître par la même occasion un ciel d’un bleu resplendissant, que le rendu se présente définitivement sous son véritable jour. À savoir magnifique de précision tant lors des gros plans que lors des plans larges. Si la compression est dans l’ensemble irréprochable, nous avons tout de même pu déceler çà et là quelques petites rémanences, notamment sur les surfaces unicolores (certains plans sur le ciel bleu justement), à peine perceptibles.

Fort du nouvel étalonnage HDR / Dolby Vision, le rendu colorimétrique est une nouvelle fois le secteur dans lequel le bond en avant par rapport au précédent Blu-ray est le plus significatif avec une palette de couleurs bien plus saturée et contrastée sans pour autant verser dans l’outrance ni la dénaturation des intentions photographiques originelles. À commencer par l’autre « personnage » du film : la célèbre Ferrari 250 GT California dont la robe rouge n’est jamais apparue aussi rutilante. Pour l’anecdote, le making of nous apprend (ou bien nous le rappelle pour ceux qui étaient déjà au parfum) qu’il s’agissait en réalité d’une Ford Mustang déguisée (3 véhicules au total pour les besoins du tournage) car le coût de l’assurance pour utiliser une vraie Ferrari aurait douillé sévère. Dans le même ordre d’idée, on appréciera toute la verdure qui entoure la résidence des Bueller où le costard jusque-là bien propre et resplendissant du proviseur Rooney sera bien vite mis à mal. Et que dire du brushing (improbable) de sa secrétaire, impeccable comme jamais, dans lequel elle « planquera » jusqu’à 4 crayons. La visite au musée et ses toiles aux mille et une couleurs sera un autre grand moment pour l’étalonnage HDR (56min). Mais en définitive, s’il fallait ne retenir d’une seule séquence pour démontrer la supériorité de ce rendu 4K, notre préférence irait à cette scène (mythique) de la gigantesque parade en pleine rue à partir de la 60ème minute avec un véritable festival de couleurs couplé à une profondeur de champ magistrale jusqu’au fond de l’avenue.

Transition toute trouvée pour évoquer la partie sonore puisque la toute nouvelle piste anglaise Dolby Atmos ne sera jamais plus à l’aise que lors de ces mêmes passages musicaux et ce, là-encore, dès que le malade imaginaire saute hors de son lit (3ème minute). Comme si à ce moment précis image et son avaient décidé d’un commun accord de nous en mettre plein les yeux et les oreilles. Bon d’accord, plein les oreilles, on exagère un peu car il ne faudra pas non plus s’attendre à une nouvelle piste son de démo mais l’ensemble bénéficie tout de même d’une amplitude et d’une puissance un (bon) cran au-dessus de la piste anglaise Dolby TrueHD 5.1 présente sur le disque Blu-ray. Et les passages pour le démontrer ne manquent pas. En voici quelques-uns piochés parmi les nombreux et truculents moments d’un film que l’auteur de ces lignes, vous l’aurez compris si vous avez lu jusqu’ici, porte très haut dans son petit cœur de cinéphile :

  • 21ème minute : la musique lorsque la secrétaire de Rooney lui apprend que Bueller est sur l’autre ligne.
  • 26ème minute : le thème musical principal.
  • 31ème minute : le son rugissant du moteur de la Ferrari qui passe de voie en voie alors que la voiture se dirige à pleine vitesse vers la ville (avec au passage des plans larges visuellement somptueux).
  • 50ème minute : la scène dans le stade de baseball et ses bruits de foule dans toutes les voies.
  • 54min 36s : la séquence « Star Wars » de survol de la Ferrari.
  • 72min 05s : ce cri de désespoir de Cameron qui résonne dans toute la ville (et dans toutes les voies).

Mais là encore, notre préférence ira à cette séquence de pure comédie musicale où Ferris commence tout en douceur avec Danke Schoen (60ème minute) avant d’enchainer avec Twist and Shout (63ème minute). Du pur bonheur pour les oreilles. Quant aux nombreux dialogues du film, ils sont parfaitement audibles en toutes circonstances. Toutes ces qualités acoustiques s’apprécieront avant tout en VO puisqu’une fois n’est pas coutume, la VF est restée scotchée sur du simple Dolby Digital 2.0 au rendu sonore sans surprise sans commune mesure avec la piste anglaise. Un comble quand on pense que même la piste audiodescription anglaise est proposée en Dolby Digital 5.1 !

Côté bonus, outre l’interview de Ben Stein déjà évoquée précédemment, on trouve des interviews d’époque pendant le tournage de Matthew Broderick, Alan Ruck, Mia Sara et Jeffrey Jones intitulées Les cassettes perdues. Les trois autres bonus reviennent sur le casting du film (John Cusack fut un temps pressenti pour le rôle-titre), le making of (la légende raconte que John Hughes rédigea le script en une semaine juste avant une grève des scénaristes à Hollywood) et le personnage de Ferris Bueller. Égrainé d’interviews (récentes pour la plupart) des principaux intéressés (Matthew Broderick, Alan Ruck, Jennifer Grey, Jeffrey Jones, John Hughes, etc.), le tout est certes plaisant mais manque toutefois de profondeur. Pour y remédier, la meilleure source d’informations quant à la production du film se trouvera du côté du commentaire audio très fourni de John Hughes qui décortique les coulisses du tournage avec moult détails (le même bahut à l’abandon que The Breakfast Club), le tout sous-titré en français comme les autres bonus, tous repris de l’édition DVD parue en 2005. Nous n’aurions pas craché sur un nouveau petit documentaire rétrospectif eu égard à la place occupée par ce film mythique au sein du paysage cinématographique.

En guise de conclusion et pour paraphraser la séquence post-générique (qui sera d’ailleurs reprise tel un clin d’œil dans Deadpool) : Qu’est-ce que vous faites encore là ? Filez acheter cette édition Blu-ray 4K de La Folle journée de Ferris Bueller qui constitue à date la meilleure façon de redécouvrir ce classique du Septième Art signé John Hughes.

Les plus

  • Un film culte et intemporel.
  • Une restauration 4K excellente.
  • Une piste Dolby Atmos qui fait son petit effet.
  • Un commentaire audio qui vaut le détour…

Les moins

  • … les autres bonus sont moins pertinents.
  • Le Blu-ray propose l’ancien master vidéo.

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