Tous les articles par Nicolas Thys

Cannes 2016 – jour 4 : Courgettes, chiens et voyage dans l’espace

Une fois n’est pas coutume, en ce 5èmejour de Cannes 2016 nous n’aborderons pas la compétition officielle proposée ce jour. Deux raisons simples. La première se résume au visage livide et terrifié des festivaliers qui sortaient de la première projection du film de Nicole Garcia, Mal de pierres, tiré du magnifique livre de Milena Agus. Leur effroi, si palpable qu’on s’est demandé si on ne leur avait pas fait une mauvaise blague en leur projetant l’intégrale du catalogue des films Asylum (Sharknado : 4th awaken, Mom, Tommy made a dinosaur…), provenait apparemment de la piètre qualité du film. Nous n’avons pas osé y risquer nos rétines. La deuxième raison vient des 2h42 du film d’Andrea Arnold, American Honey. Certes, la réalisatrice est excellente, et peut-être qu’on le rattrapera plus tard, mais plus les années passent plus la durée moyenne des films se rallongent et, globalement, plus ils ennuient. Difficile de savoir si c’est un effet du tout numérique – plus de pellicule à acheter ni de développement à payer, d’où une nouvelle facilité pour rallonger les histoires même quand elles n’en ont pas besoin – mais en tout cas, ça nous fait fuir ! Et ça nous fait d’autant plus fuir qu’en 2h40 on peut voir deux excellents films… Continuer la lecture de Cannes 2016 – jour 4 : Courgettes, chiens et voyage dans l’espace

Cannes 2016 – Jour 3 : Horreurs cannoises !

Contrairement à une opinion largement répandue, le festival de Cannes n’est pas seulement la vitrine du glamour sur tapis rouge et du drame sordide à l’écran. Cannes possède son musée des horreurs et n’est pas exempt de violence trash, de déformations mentales et corporelles ou d’un côté terriblement « what the fuck ». Après une telle assertion, difficile de ne pas vous voir venir, lecteurs, et, précisons-le d’emblée, quitte à vous décevoir : non, cet article ne parlera pas de la venue sur la croisette des Kardashian. Nous éviterons également de nous attarder sur les tonnes de botox déversées ci et là, botox qui finit souvent par se remarquer davantage que les yeux et le nez sur le visage des gens. Nous serons également indifférents au dernier Spielberg, tout en étant déçu de voir Mark Rylance continuer à y gâcher son immense talent. Nous éviterons aussi les perles du marché et ce ne sera pas encore ici qu’on trouvera une chronique détaillée des nouveaux succédanés des Dents de la mer qui pullulent encore tel ce Shark Exorcist dont nul ne rêvait mais qu’ils ont pourtant fait. Non, ces horreurs ne sont pas au programme. Aujourd’hui les horreurs cannoises se trouvaient également dans les différentes sélections avec au menu : zombies, vampires et poésie. Continuer la lecture de Cannes 2016 – Jour 3 : Horreurs cannoises !

Cannes 2016 – jour 2 : France, Russie, Japon…

Ce deuxième jour cannois a d’abord été marqué par l’arrivée en compétition des éternels Bruno Dumont avec Ma Loute, qui fait du Bruno Dumont aux tonalités du P’tit Quinquin, et Ken Loach avec I, Daniel Blake, qui fait du Ken Loach soit un très bon cinéma social aux airs de déjà-vu. Pour essayer de respirer une bouffée d’air nouveau, on est allé se réfugier dans la salle Debussy, plus petite mais aussi plus confortable, qui accueille les projections quotidiennes d’Un certain regard, avant de bifurquer vers Cannes classics. On s’attardera donc sur un « biopic » français : La Danseuse de Stéphanie di Giusto ; un drame russe : Le Disciple de Kirill Serebrennikov ; et la restauration d’un dessin animé japonais de 1945 : Momotaro le divin soldat de la mer de Mitsuyo Seo. Continuer la lecture de Cannes 2016 – jour 2 : France, Russie, Japon…

Cannes 2016 – jour 1 : Ouvertures multiples

Après l’ouverture officielle du festival de Cannes en compagnie de Café Society, le dernier film de Woody Allen, et le début de la compétition officielle avec les trois heures de Sieranevada de Cristi Puiu, ce sont les sections parallèles qui faisaient aujourd’hui leur grand début. Soit quatre films : Eshkebak (Clash) deuxième film de Mohamed Diab pour Un certain regard qui devrait sortir chez nous le 14 septembre prochain, Victoria, deuxième opus de Justine Triet à la Semaine de la critique, La Jeune fille sans mains, premier long de Sébastien Laudenbach du côté de l’ACID pendant que la Quinzaine des réalisateurs ouvrait sur un vieux de la vieille avec le nouveau Marco Bellochio, Fais de beaux rêves. Sur les quatre, seul le dernier film cité nous aura échappé mais on se rattrapera les jours à venir en allant voir Poesia sin fin d’Alejandro Jodorowsky. Et, de manière générale, si les différentes sélections ressemblent à leur film ouverture, on peut espérer le meilleur pour la suite.

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Cannes 2016 : Jour 0

Le festival ne commence pas avec les premières projections, en général réservées à la presse dès le matin ou au Marché du film, ni même lors de l’ouverture ultra-médiatisée du mercredi soir. Non, le festival commence lorsqu’en se promenant devant le Palais, les premières échelles, chaises et promontoires cadenassés les uns aux autres s’amassent et se déploient pour que les observateurs de stars lointaines puissent les approcher de leurs jumelles et autres appareils électroniques. Ceux-là ne voient guère les films, ils attendent leur dose de superficialité de longues heures pour quelques instants de paillettes. Puis, Cannes commence une deuxième fois lorsque le Stand Nespresso ouvre ses portes à l’intérieur du grand palais. Le café, bien plus que les stars ou les invitations aux soirées, est le meilleur ami du festivalier, c’est lui qui retarde sa déchéance physique autant que morale et qui lui permet de tenir sans sourciller pendant, par exemple, les trois heures du film de Cristi Puiu, Sieranevada, qui ouvrira le bal officiellement dès le lendemain.

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