La rubrique forcément hebdo Sorties ciné nous permet de nous répandre en quelques lignes souvent de mauvaise foi et peu argumentées sur les sorties de la semaine. Certaines auront eu les honneurs d’une critique circonstanciée, d’autres (et c’est la majorité) non. Parce que on a eu la flemme, parce que le film est mauvais, parce que on a rien à dire d’intéressant, parce qu’on ne l’a pas vu… mais on va quand même dire ce que l’on en pense. Bref, l’idée est de se défouler et accessoirement d’informer. Pas le contraire. Ce serait trop simple et trop vertueux. Ce que, comme chacun le sait, nous ne sommes pas à DC.
Bon bon reprenons. Oui tentons de reprendre un rythme un peu plus soutenu car outre le fait de se faire tirer les oreilles en interne, je dois forcément vous manquer. Non ? Tant mieux, cela me motive grave. Bref, nous vous laissions le 16 août dernier avec quelques belles pensées et analyses de chiffres au cœur d’un été il faut bien le dire un tantinet pourri. Pas tant sur le volet box office me ferez-vous remarquer. Mais réflexion faite autant d’entrées pour une telle offre, oui c’est déprimant.
À y’est, les vacances sont terminées depuis longtemps et on a retrouvé notre salle fétiche du Max Linder pour un nouvel enregistrement de Première Séance. Au menu Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael, Youth de Paolo Sorrentino et Marguerite de Xavier Giannoli. Et puis surtout un invité de marque en la personne d’Alain Riou que l’on ne remerciera jamais assez pour avoir eu la gentillesse d’accepter notre invitation pour ce numéro de rentrée.
Après un cliffhanger intolérable lors de la précédente nuit blanche cinéphagique où l’on se demandait si ce n’était pas la dernière, La nuit Excentrique revient bien pour la 11ème fois et en grande pompe svp avec un programme qui fera saliver les adeptes de la chose où les excès, les outrecuidances, le mauvais goût seront une nouvelle fois de la partie. Et plus…
On était avide mais aussi un tantinet paralysé à l’idée de découvrir Youth et de connaître ainsi l’évolution qu’allait donner Paolo Sorrentino à sa filmo après le définitif La Grande Bellezza. Film réceptacle d’un cinéma enfin débarrassé de sa filiation felinienne jusqu’ici mal digérée et symbole de la naissance d’un réalisateur enfin conscient de son talent, il était surtout un uppercut visuel dont on ne s’est toujours pas remis et par extension une pierre blanche au sein du cinéma italien contemporain dévasté. Et Youth de ne pas démériter. Bien au contraire, allant même jusqu’à prolonger le propos central de Bellezza entre vacuité de l’existence et mélancolie d’une jeunesse perdue.