« Les Affranchis (Martin Scorsese, 1990) est un de mes films préférés. J’étais à la recherche d’une histoire semblable, un détail caché de notre histoire récente, quand je suis tombé sur ce qui allait devenir Barry Seal : American Traffic. Des agissements a priori mineurs qui ont participé à des évènements majeurs, quand je suis tombé sur l’histoire de Barry Seal, à Mena, dans l’Arkansas » Gary Spinelli, scénariste
« Ce qui a retenu mon intérêt dans l’histoire de Barry, c’est qu’il travaillait pour notre gouvernement, l’aidant à financer les efforts militaires des Contras » Doug Davison, producteur
Barry Seal : American Traffic (American Made – 2017)
Réalisateur : Doug Liman
Acteurs : Tom Cruise, Domhnall Gleeson, Sarah Wright, Jesse Plemons, Caleb Landry Jones
Durée : 1h55
Distributeur : Universal Pictures International France
Sortie en salles : 13 septembre 2017
Résumé : Trafiquant. Informateur. Patriote. L’un des hommes les plus fortunés de l’Amérique des années 80 est une personne dont vous n’avez jamais entendu parler. Avec son insolente démarche chaloupée et sa joie de vivre indécrottable, le pilote de la compagnie TWA : Barry Seal (Tom Cruise) faisait figure de héros dans sa petite ville paisible du Sud des États-Unis. À la grande surprise de sa femme Lucy (Sarah Wright Olsen), ce charmant entrepreneur et pilote respecté va devenir un acteur majeur d’un des plus gros scandales de l’histoire contemporaine. Comment auraient-ils pu s’imaginer que ce qui avait commencé par l’acheminement clandestin de marchandise allait amener Barry à participer à la constitution d’une armée et au financement d’une guerre ? Une fois impliqué dans les agissements douteux d’une division quelque peu obscure du gouvernement – transportant des caisses de fusils d’assaut AK-47 et de la cocaïne par kilos – le crack de l’aviation va se faire une fortune et devenir l’un des éléments-clés de l’affaire Iran-Contra, aussi connue sous le nom d’Irangate. De la vente d’armes sous couvert de libération d’otages à l’assistance militaire secrète à des barons de la drogue latino-américains, Barry Seal devient un héros improbable travaillant à l’encontre du système. Mais, comment parvient-il à dormir sur ses deux oreilles ? Rien n’est illégal tant qu’on est du côté des gentils.
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- Avis express : Avant de se lancer dans les blockbusters avec plus (La Mémoire dans la peau, 2002) ou moins (Jumper, 2008) de réussite, Doug Liman se fit connaître avec des petites productions indépendantes particulièrement bien ficelées mêlant thriller et humour (Swingers en 1996, Go en 1999). Avec Barry Seal : American Traffic où le réalisateur dirige pour la deuxième fois Tom Cruise après le très sympathique Edge of Tomorrow (2014) en dépit d’un final raté, c’est un peu du Doug Liman des débuts que l’on retrouve ici. Alors certes, derrière cette « histoire inspirée de faits réels », il conviendra une nouvelle fois de faire la part des choses entre la réalité des faits (un peu) et ce qui a été enjolivé une fois porté à l’écran (énormément, on le devine), mais à l’arrivée il est indéniable que le mélange des genres fonctionne plutôt bien et aboutit à un divertissement très plaisant. La trame de fond militaro-géopolitique, vulgarisée juste ce qu’il faut afin que tout le monde comprenne bien les enjeux de l’époque, sert à démontrer, si besoin était, à quel point l’establishment de l’Oncle Sam utilise comme un simple pion le premier quidam venu pour mieux le jeter ensuite comme une vieille chaussette dès que les enjeux changent. À l’écran, cela se traduit également par une énième success story avant la chute comme en raffolent le cinoche, fussent les moyens de faire fortune les plus borderline qui soient (on pense par exemple au très réussi War Dogs de Todd Phillips sorti en 2016). À tout cela s’ajoute ensuite le petit zeste d’émotion qui va bien afin de fournir un minimum d’épaisseur au personnage-titre et vous obtenez alors ce Barry Seal : American Traffic avec face caméra un Tom Cruise en baroudeur des airs qui mouille la chemise en toutes occasions (peut-être même un peu trop avec des conséquences tragiques en coulisses) tandis que derrière l’objectif Doug Liman emballe le tout avec célérité pour aboutir à un long-métrage qui file à cent à l’heure. Ce n’est certes pas le meilleur de la filmographie des deux bonhommes mais la collaboration entre l’acteur et le réalisateur fonctionne sans conteste à merveille. 3,5/5 – SA
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