On Becoming a Guinea Fowl - Image une fiche film Cannes 2024

Fiche film : On Becoming a Guinea Fowl (Cannes 2024)

On Becoming a Guinea Fowl de la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni a été présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024.

On Becoming a Guinea Fowl  (2024)

Réalisatrice : Rungano Nyoni
Avec : Elizabeth Chisela, Susan Chardy, Henry B.J. Phiri
Distributeur :
Durée : 1h35min
Sortie en salles :

Résumé : Sur une route déserte au beau milieu de la nuit, Shula tombe sur la dépouille de son oncle. Alors que des funérailles se préparent, Shula et ses cousines mettent en lumière les secrets enfouis de leur famille de la classe moyenne zambienne. Dans ce film surréaliste et vibrant, la cinéaste Rungano Nyoni sonde les mensonges que nous nous racontons à nous-mêmes.

Articles / Liens :

  • Notre avis en direct du festival de Cannes :  Sept ans après le surprenant I Am Not a Witch, Rungano Nyoni, cinéaste zambienne, revient à Cannes avec On Becoming a Guinea Fowl – une pintade pour les non anglophones – et une héroïne également prénommée Shula. Si ce n’est ni le même personnage, ni la même actrice, les deux Shula ont des points communs : elles sont confrontées à des traditions dépassées, conservatrices qui mettent en danger de jeunes femmes qui peinent à se révolter face à un pouvoir, une dépendance qui les dépasse.
    Pourquoi la pintade ? Parce qu’elle prévient les animaux de la savane des prédateurs selon un documentaire TV à la fois simple mais malaisant.
    Pourtant, tout commence comme une comédie grinçante : une femme vêtue d’un surprenant vêtement gonflable et un casque à paillettes sort d’une voiture et découvre un corps inerte sur la route. Son oncle. Impassible, elle refuse d’ouvrir la portière à sa cousine ivre qui passe également par là. Au téléphone, sa mère ne répond pas et son père lui demande de l’argent. Impossible de savoir où tout cela va mener. S’enchaînent alors des rituels funéraires et familiaux qui paraissent aussi lointains qu’à absurdes à l’héroïne comme au spectateur. C’est là l’intelligence de la cinéaste : elle ne pose pas un regard anthropologique mais critique et féministe à travers un point de vue qui épouse celui d’une jeunesse qui refuse le silence. Le regard de Shula, neutre, se révèle surtout vide, déjà mort. Et le récit de bifurquer vers un drame sur les abus sexuels.
    L’oncle en question, décédé, les femmes plus âgées s’unissent dans des pleurs exagérés, des engueulades ultimes et des obligations incompréhensibles. Leurs filles, pendant ce temps, se cachent et s’expriment : cet oncle, ce frère, ce père est un violeur en série qui a probablement abusé de toutes les mineures de son entourage. Mais il faut se taire, de peur du qu’en dira t-on, de la honte, de briser une famille. Et les complices sont les mères, tantes, grand-mères qui prônent l’union en faisant du chantage affectif pour continuer à vivre ensemble.
    Tout s’obscurcit petit à petit et Rungano Nyoni met l’accent sur une justice absente, essentiellement clanique, un patriarcat au mieux aveugle, au pire complice, hors champ mais toujours planant, et le pouvoir aberrant des traditions qui détruisent au lieu de réunir. Les victimes sont partout. Parti de rien, le film se révèle une démonstration implacable à une mise en scène calme, discrète mais efficace en particulier lorsque le film touche à l’étrange et au rêve.  4/5
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On Becoming a Guinea Fowl - Photo

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