Une langue universelle du réalisateur canadien a été présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2024.

Une langue universelle (Universal Language – 2024)

Réalisateur(s) : Matthew Rankin
Avec : Rojina Esmaeili, Saba Vahedyousefi, Mani Soleymanlou
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Durée : 1h29min
Sortie en salles :

Résumé : Afin de revoir sa mère malade, l’introverti Matthew quitte Montréal où il travaillait pour retourner dans son Winnipeg natal. L’espace-temps paraît bouleversé dans cette comédie absurde et pince-sans-rire : bizarrement, tout le monde parle persan dans l’isolée métropole canadienne. Et voyez : deux enfants se lancent dans une quête à la Kiarostami, en mettant notamment à contribution Matthew.

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• Notre avis en direct du festival de Cannes : Et si Winnipeg se situait quelque part en Iran ou l’Iran à Winnipeg ? Amoureux de la culture perse, Matthew Rankin, connu pour ses courts animés multiprimés, revient avec un deuxième long métrage, plus sobre et moins expérimental que son premier, The Twentieth Century. Dans Une langue universelle, tourné dans un magnifique 16mm, il se met en scène dans une étrange autofiction autour d’un retour chez soi. Mais, n’est pas prodigue qui veut : son père est décédé, sa mère se rappelle à peine de lui et il se retrouve perdu dans un environnement terne, froid et brutal dans son architecture, inquiétant mais familier. Rien ne semble avoir changé, mais rien n’est exactement comme avant. Perte de repère, dédoublement, nostalgie, difficultés à exprimer ses émotions sont au cœur de ce film en apparence simple et drôle mais d’une grande profondeur.
  S’il se dégage une émotion à la fois palpable et maîtrisée, elle passe par une habile déconstruction du récit, et un fort comique de situation où se disputent un aspect choral, un minimalisme des décors et une caméra hautement picturale. L’absurdité, voire le ridicule, de certaines situations ou personnages associé à une forte géométrie spatiale ne seront pas sans rappeler un Wes Anderson ascétique ou les derniers films d’Otar Iosseliani. Et ce mélange des registres, des langues, des êtres et des tempéraments qui pourrait maintenir le spectateur à distance, émeut et nous fait pénétrer dans un univers singulier, d’une beauté qui transcende une ville lugubre que tous cherchent à fuir. 4/5

• Box office : Au moment de sa présentation au festival de Cannes, Une langue universelle ne dispose pas d’un distributeur pour une éventuelle sortie dans les salles françaises.

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