Anora est une variation autour du mythe de Cendrillon, cher à Sean Baker puisqu’il avait déjà fait une relecture du conte dans Tangerine (2015).
Le réalisateur anglo-américain Sean Baker a tourné Anora en 35 mm avec des optiques anamorphiques, afin de se rapprocher de l’esthétique du cinéma des années 70.
Anora a été présenté en Compétition au Festival de Cannes 2024 et y a remporté la Palme d’or.
Anora (2024)
Réalisateur(s) : Sean Baker
Avec : Mikey Madison, Mark Eidelstein, Yuriy Borisov
Distributeur : Le Pacte
Durée : 2h28min
Sortie en salles : 30 octobre 2024
Résumé : Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage…
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- Notre avis en direct du festival de Cannes : Pour son huitième film en tant que cinéaste, Anora de Sean Baker s’offre les honneurs de la compétition cannoise. Comme ses précédents longs, souvent peu onéreux à produire et qui circulaient essentiellement dans le milieu indé, le cinéaste propose une lecture à contre-courant des États-Unis. Ce faisant, il met en lumière des personnages marginaux mais libres voire libertaires et non dépourvus d’une salutaire naïveté. Ils tentent de s’en sortir sans comprendre leur milieu et comment s’en extirper.
Cette fois, son héroïne est une stripteaseuse, prostituée occasionnelle. Elle tombe sur un jeune milliardaire russe qui la demande en mariage à Las Vegas. Bien sûr, rien ne se passera comme prévu et la jeune femme devra se coltiner les sbires de ses beaux-parents restés en Russie au cours d’une folle journée et nuit qui ne sera pas sans rappeler After Hours d’un certain Scorse en – malheureusement – plus calme.
Et c’est peut-être cela qui pêche un peu. Anora est sincère, drôle et mélange habilement comique de situation et moments plus durs laissant apparaitre une naïveté bienvenue. Sean Baker fait de la jeune femme une Cendrillon sans véritable chaussure autour d’hommes souvent plus ridicules les uns que les autres. Mais voilà, c’est tout. Le film est trop sage, l’évocation des deux communautés trop superficielles limitant quelque peu l’approche du cinéaste qui se désintéresse trop vite du travail du sexe pour voguer vers une romance impossible.
Mignon, bien écrit, doté d’une belle interprétation et avec un final plutôt émouvant, il serait dommage de bouder son plaisir. Mais Anora accumule tous les clichés de l’indé new-yorkais, et laisse une impression de déjà vu avant de s’oublier bien vite (bon, il a quand même glané une Palme d’or mon Nico / NDLR). 3,5/5
- Box office : Au moment de sa présentation au festival de Cannes, Anora a son distributeur qui n’est autre que Le Pacte qui pour rappel était déjà derrière Anatomie d’une chute, Palme d’or en 2023. Edit 28/10 : Anora est annoncé sur plus de 300 copies.
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