Alors que débarque sur grand écran le très attendu dernier volet de la trilogie du Hobbit, Dragon Age : Inquisition entend bien quant à lui régner sur les sorties vidéoludiques en matière d’heroic fantasy. Une conquête réussie ?
Dragon Age : Inquisition, bienvenue en Terre du Thédas
Jusqu’au début des années 2000, l’heroic fantasy était avant tout l’apanage d’une bande d’illuminés dont les yeux brillaient de mille éclats à la simple évocation des mots « elfes, trolls, mages, dragons » et autres « sortilèges ». Puis, au tournant du millénaire, un néo-zélandais hirsute du nom de Peter Jackson, eut l’idée saugrenue d’adapter au cinéma rien moins que ce que d’aucuns considèrent comme le Graal en matière d’heroic fantasy : Le Seigneur des anneaux, trilogie littéraire mythique s’il en est écrite par J.R.R. Tolkien un demi-siècle plus tôt. Un pari complètement fou (près de 2 000 pages peuplées de contrées et de créatures improbables à transposer en film) que le bonhomme releva néanmoins haut la main au regard du triomphe tant critique que public que remportèrent les trois volets cinématographiques, avant d’être de surcroît adoubés par ses pairs (17 récompenses aux Oscars dont 11 pour le dernier opus, Le Retour du Roi). Divertissement des masses populaires oblige, le cinéma venait ainsi, par le sacre du Seigneur des anneaux (21 millions d’entrées salles en France et 3 milliards de dollars de recettes mondiales), de briser le carcan d’initiés auquel l’heroic fantasy était cantonné jusque-là. Une décennie plus tard, le succès cinématographique de la préquelle, Le Hobbit, concomitant avec celui, télévisé cette fois, de la série Game of thrones, entérinait pour de bon l’intérêt grandissant en parallèle de la reconnaissance pour ces univers faits de mythe et de magie et autres donjons et dragons.
La Terre du Milieu étant désormais connue de tous et non plus des seuls joueurs de la première heure de Dungeon Master, Drakken et autres Eye of the Beholder (je vous parle là d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître), l’univers des possibles s’est alors considérablement élargi en matière de divertissements à base d’heroic fantasy et de sa déclinaison vidéoludique. Parallèlement à cette « démocratisation », plusieurs licences phares ont émergé et s’affichent désormais sans complexe à tous les coins de rue : World of Warcraft (2004) par l’un des pionnier du genre s’il en est, le studio Blizzard, et, dans le cas présent, Dragon Age qui vit pour la première fois le jour en 2009 sous l’égide de Bioware, autre spécialiste en la matière. En 2014, avec sa troisième itération de la série, Dragon Age : Inquisition, le studio entend bien à présent contenter ces fameux « illuminés » de longue date tout en s’adressant en parallèle aux néophytes du genre.
Les signes avant-coureurs sont d’ailleurs bien présents avec un trailer de lancement (cf. en fin d’article) qui fleure bon celui de la saison 4 de Game of thrones avec son ombre menaçante de dragon et sa musique pop en guise d’accompagnement sonore ou encore celui du chapitre final du Hobbit entre bataille épique et enjeux stratégiques de pouvoir. Sitôt franchi l’étape de choix de la race (humain, nain, elfe ou qunari) et de la classe (guerrier, mage ou voleur) de votre personnage principal, suivi d’une personnalisation qui pourra déjà vous occuper un bon moment depuis la couleur des cheveux jusqu’à la longueur des poils du nez (on exagère mais à peine !), place à l’immersion au cœur de l’intrigue de Dragon Age : Inquisition. Où il y est question d’une gigantesque brèche verdâtre d’où émergent différentes créatures belliqueuses tandis que notre héros est porteur d’une mystérieuse cicatrice au creux de la main dont les pouvoirs semblent être en symbiose avec ladite trouée. Le parallèle avec un certain « précieux » en corrélation avec le menaçant œil de Sauron n’est pas bien loin. Et ce n’est là qu’un début. Plusieurs autres individus vont rapidement venir se greffer à notre Frodon de départ pour former une « Communauté de la brèche » en pleine Terre du Thédas.
Dragon Age : Inquisition, la bataille des deux armées
Mais pas de panique : un prologue de quelques heures (selon le niveau de difficulté choisi) permettra aux néophytes de se familiariser avec l’univers de Dragon Age : Inquisition : manipulation des personnages, passage de l’un à l’autre, utilisation de l’inventaire, des sortilèges, personnalisation des membres de l’équipe, gestion des affrontements, etc. Sitôt ces prémices franchis, vous serez alors fin prêt pour affronter les hordes qui déferleront sur votre champ de bataille, commandé depuis une vaste carte stratégique où les heures de jeux potentiels se comptent par dizaines. Une épopée qui vous amènera à explorer quantités de régions différentes, rappelant là encore une certaine Terre du Milieu si somptueusement mise en image par Peter Jackson dans sa Nouvelle-Zélande natale. Sans pour autant oublier la trame principale, plutôt bien écrite et fouillée avec des décisions importantes à prendre lors de dialogues clés où plusieurs réponses possibles reflétant différents comportements / sentiments sont alors possibles.
Et si toute cette richesse d’interaction, de narration et de stratégie n’aura en définitive rien que de très ordinaire dans le clan des initiés, elle n’en assura pas moins une immersion immédiate aussi bien pour ces derniers que pour les nouveaux venus à l’univers de l’heroic fantasy. En dépit de quelques anicroches (saccades lors des cinématiques, spatialisation 5.1 pas toujours optimale, exemple : les personnages continuent à s’exprimer sur la façade avant sans distinction réelle gauche / droite si l’on pivote la caméra), la facture technique d’ordre générale est plus que probante et à l’arrivée Bioware relève haut la main le défi de conquérir toutes les populations avec son Dragon Age : Inquisition.
Dragon Age : Inquisition est disponible depuis le 20 novembre 2014 sur PlayStation 4, PlayStation 3, Xbox 360, Xbox One et PC.
De plus amples informations sur Dragon Age : Inquisition sont disponibles sur le site officiel http://www.dragonage.com/#!/fr_FR/home
Testé sur PlayStation 4 à partir d’une version commerciale
Testé en version : 01.01
Taille occupée sur le disque dur : 44,65Go