The Truman Show (1998) de Peter Weir - Blu-ray 4K Ultra HD

The Truman Show en Blu-ray 4K

Aussi surprenant que cela puisse paraître, en dépit d’une filmographie pour le moins passionnante, aucun long-métrage du réalisateur australien Peter Weir n’était disponible à ce jour sur support Ultra HD. Un tort aujourd’hui en partie réparée avec la sortie de The Truman Show dans une édition Blu-ray 4K de bon aloi mais qui déçoit par certains aspects. Explications.

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.

The Truman Show - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :Paramount Pictures France
Sortie le :05 juillet 2023  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir d’une édition définitive fournie par l’éditeur.

Retrouvez nos captures 4K UltraHD en résolution native 3840 x 2160 pixels au format PNG non compressé sur notre Patreon

The Truman Show (1998) de Peter Weir - Capture Blu-ray 4K Ultra HD

The Truman Show – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Résumé : Truman Burbank est la vedette d’un show télévisé, mais il ne le sait pas. Ses moindres faits et gestes sont filmés à son insu par un créateur-réalisateur-producteur avant-gardiste. La ville entière est un immense studio de cinéma, ses voisins, ses collègues, ses amis et même sa femme sont des acteurs professionnels d’hollywood. Un jour pourtant, Truman se doute de quelque chose…

Disque 1 : The Truman Show en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.85:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais Dolby Atmos, Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 42min 54s

Bonus :

  • Aucun

Disque 2 : The Truman Show en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.78:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 5.1
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 42min 56s

Bonus (SD et VOSTF) :

  • Le making of du film The Truman Show (41min 47s)
  • Les effets visuels de The Truman Show (13min 16s)
  • Scènes inédites (13min 09s)
  • Galerie photos (HD)
  • Bandes-annonces (4min 15s, HD & VO)
  • Spots télé (1min 05s, VO)

Détails techniques :

  • Taille du disque : 59,00 Go
  • Taille du film : 58,50 Go
  • Bitrate vidéo moyen : 53,90 Mb/s (surcouche Dolby Vision : + 13,55 Mb/s)
  • VO Dolby Atmos (24-bit) : 5,08 Mb/s
  • VF Dolby Digital 5.1 : 640 Kb/s

(Re)voir The Truman Show vingt-cinq ans après sa sortie en salles, c’est avant tout et surtout se rendre compte combien ce film avait parfaitement su cerner l’avenir de la petite lucarne au tournant du siècle. Nous laisserons ainsi à chacun le soin de parcourir une grille de programme télévisée contemporaine pour s’apercevoir combien nous sommes désormais littéralement noyés par ces émissions dites de « télé poubelle » devenues un phénomène de société qui se décline à toutes les sauces. Mais cette prévision du divertissement télévisuel, sa course à l’audimat et ses placements de produit à gogo n’est que la partie émergée. Avec ses 5000 caméras (dixit Christof le grand ordonnateur du show) présentes aux quatre coins de cette ville paradisiaque de Seahaven, le film n’est pas sans rappeler le monde orwellien de 1984 à l’heure où la vidéosurveillance et la reconnaissance faciale sont désormais bien ancrés dans nos sociétés. Par extension, à l’heure des réseaux sociaux The Truman Show interroge également sur l’intrusion (à son insu) dans la vie privée du premier quidam venu et du moindre fait et geste, depuis les situations les plus cocasses du quotidien jusqu’aux faits divers les plus tragiques (captés par moult smartphones sous plusieurs angles) à même d’embraser un pays tout entier.

Et que dire de toutes les autres thématiques sous-jacentes ? À commencer par ce séculaire concept d’Homme-Dieu personnifié par Christof (remarquable Ed Harris) qui a littéralement droit de vie ou de mort sur les personnages de cette ville-monde conçue de toutes pièces. Après tout n’est-ce pas lui qui décida de tuer le père de Truman (avant de le faire revenir d’entre les morts des années plus tard) entrainant ainsi la phobie de l’océan de Truman désormais enfermé à jamais dans cette gigantesque cage dorée ? Le film interroge également sur la thématique du cocon familial et des liens qui en découlent qu’il faut rompre un jour ou l’autre. La magnifique séquence finale entre Truman et Christof en est le plus parfait exemple alors que ce dernier, recroquevillé dans son fauteuil en position quasi fœtale, s’adresse à son fils par écran interposé (autre prédiction de la société d’aujourd’hui où les individus ne s’adressent plus la parole « de vive voix » ?) et lui offre le choix entre le monde extérieur, dangereux car imprévisible, et l’univers parfaitement sécurisé de Seahaven. Un choix cornélien s’offre alors à Truman, interprété par un Jim Carrey bouleversant dans une performance à contre-courant des rôles qui lui permirent d’atteindre les cimes non pas de l’audimat mais du box-office.

La présence de cet immense clown canadien et de Peter Weir, respectivement devant et derrière la caméra, font de The Truman Show une œuvre tragi-comédique prodigieuse. Et nul ne saura jamais ce que le film aurait pu donner entre les mains d’Andrew Niccol à qui Paramount ne souhaita pas confier la réalisation d’une production d’une telle ampleur pour son tout premier film. Trouvant le script de Niccol bien trop sombre à son goût, Weir en fera réécrire pas moins de 16 versions avant le début du tournage. En résultera donc une œuvre plus « légère » à la mise en scène alerte avec ses milliers de caméras intrusives là où le tout premier long-métrage d’Andrew Niccol en tant que réalisateur (sortit un an plus tôt) témoignera d’un cinéaste à l’univers effectivement beaucoup plus froid et à l’humour rangé à la cave. Bien que très différents dans leur approche respective, Bienvenue à Gattaca (1997) et The Truman Show (1998) n’en sont pas moins considérés depuis et à juste titre comme des chefs-d’œuvre intemporels dont les innombrables ramifications thématiques n’ont pas fini d’interroger (on a tout de même le droit de préférer le film de Niccol à celui de Weir / Note de SG) .

De haut en bas :

  • Capture Blu-ray
  • Capture Blu-ray 4K Ultra HD

Et quelle meilleure façon une fois de plus de redécouvrir pareil joyau que cette édition Blu-ray 4K Ultra HD de The Truman Show ? Nous sommes ici en présence d’une image au format 1.85:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K (tiré du négatif original ? Mystère comme toujours de la part de l’éditeur), restauré et approuvé par le réalisateur Peter Weir dixit le communiqué de presse anglo-saxon officiel. Et le moins que l’on puisse en dire, c’est que c’est le jour et la nuit avec le précédent master utilisé pour l’édition Blu-ray. Pour commencer l’image retrouve (enfin) son ratio cinéma d’origine 1.85:1 là où le Blu-ray proposait une image en 1.78:1. Une exception que nous souhaiterions bien voir devenir la règle chez Paramount (vœu pieu s’il en est). Exit ensuite tous les défauts de copie visible sur le Blu-ray, le nouveau master laisse désormais place à une propreté éclatante.

La définition fait elle aussi un bond en avant notable (résolution 4K native oblige). À ce titre, il conviendra de ne point trop se fier à l’interview de Christof en ouverture et son aspect volontairement « VHS » puisque dès que Truman sort de chez lui (2min 50s), l’image retrouve alors tout son éclat tandis que ce tout premier d’une longue série de plans larges sur la ville de Seahaven (3min 50s) laisse place à une profondeur de champ magnifique. À toutes fins utiles nous rappellerons également deux choses, conséquences directes des choix artistiques du film. D’une part, certains plans et/ou certaines scènes laissent apparaître une définition un cran en deçà comme par exemple cette séquence à base de champ / contre-champ de Truman discutant avec sa mère (16min) où les plans sur Truman (vu par l’œilleton de la caméra du show télé) sont un peu moins bien définis. D’autre part, les « caches » arrondis visibles aux quatre coins de l’image ne sont nullement une anomalie mais bel et bien voulus comme tel pour souligner la prise de vue des caméras du Truman Show. On dit ça surtout pour ceux qui découvrirait le film pour la toute première fois.

Le nouvel étalonnage, a fortiori en HDR, tranche assez singulièrement avec le précédent. Les couleurs sont certes magnifiquement saturées et contrastées mais laissent désormais placent à des teintes moins vives, moins ensoleillées, approche qui seyait pourtant à la perfection avec le côté « meilleur endroit sur Terre » de Seahaven. On aurait bien aimé en savoir davantage sur ce point de la part du réalisateur si tant est qu’il ait effectivement approuvé cette colorimétrie sensiblement révisée. Enfin, le dernier point qui nous a interrogé, par-delà l’excellence du niveau de définition, c’est une nouvelle fois cette propension plus ou moins prononcée au dégrainage de l’image. Variable d’une scène à l’autre sans pour autant aboutir au fameux syndrome du « musée Grévin », la granulosité du tournage 35mm est bel et bien prise à défaut lorsqu’on la compare au rendu plus granuleux du Blu-ray. Un phénomène que l’on observe hélas très (trop) souvent sur les titres Paramount. Comme si le préposé du studio à la restauration des films de patrimoine avait une dent contre le rendu argentique des tournages sur pelloche.

Côté son, le bond en avant sera au moins aussi appréciable que l’apport de la 4K sur l’image puisque la piste VO est désormais proposée en Dolby Atmos (contre du Dolby TrueHD 5.1 sur le Blu-ray). En résulte des partitions musicales (Mozart, Chopin, Philip Glass) qui prennent une amplitude remarquable, depuis celle du générique d’ouverture qui emplit délicatement tous les canaux jusqu’aux orchestrations plus puissantes comme cette séquence charnière en pleine rue où Truman commence à avoir des doutes sur le monde qui l’entoure (31min). Et si de nombreux passages font preuve d’une belle générosité acoustique, comme par exemple l’orage en pleine mer lorsque Truman tente de s’enfuir (84min), la bande son sait utiliser à bon escient tous les canaux disponibles en vue d’immerger le téléspectateur au cœur de ce gigantesque show avec d’innombrables bruitages. Comme par exemple le faisceau lumineux de cette fausse lune qui scrute l’obscurité de gauche à droite et de droite à gauche dans les surrounds (78min 15s). Les dialogues demeurent quant à eux parfaitement audibles en toutes circonstances. Toutes ces qualités s’entendent bien sûr en VO puisque la VF reste cantonnée à du simple Dolby Digital 5.1 depuis l’époque du DVD.

Les bonus n’ont eux non plus pas bougé d’un iota depuis l’édition DVD Collector sortie en 2006. À savoir un making of de 42 minutes en deux parties avec des interviews de Peter Weir, Laura Linney, Noah Emmerich, Ed Harris, du producteur Edward Feldman et quelques extraits d’une interview de Jim Carrey pour un talk-show américain qui remonte de toute évidence à la promotion lors de la sortie du film. La première partie revient sur le casting et les personnages et le fait que Peter Weir trouvait la première mouture du script trop sombre à son goût, entrainant moult 16 réécritures du scénario, le temps pour Jim Carrey qui accepta le rôle dès 1995 de trouver un créneau dans son planning alors surbooké. La seconde partie revient sur le tournage dans la vraie ville floridienne de Seaside (tournage que les habitants locaux ne virent guère d’un très bon œil de prime abord) avec cette fois des interviews du production designer Dennis Gassner et du directeur de la photographie Peter Biziou. Le documentaire se termine avec une large session consacrée au personnage de Christof interprété par un Ed Harris qui reprit le rôle au débotté suite au désistement d’un autre acteur dont personne n’ose visiblement prononcer le nom, à savoir Dennis Hopper. Le genre d’information que l’on peut trouver sur la page Wikipédia anglaise consacrée à The Truman Show et qui fait défaut dans ce doc à la durée pourtant conséquente mais qui in fine nous en apprend donc beaucoup moins sur les coulisses du tournage que la page de la célèbre encyclopédie collaborative.

Le reportage consacré aux effets visuels est déjà un peu plus consistant et nous montre l’avant / après CGI de certaines des modifications les plus flagrantes : ici un building rehaussé, là un bras de rivière rajouté ou encore un horizon arrondi. Sans oublier cette séquence finale où le bateau de Truman vient percuter le décor. Du côté des scènes coupées, si beaucoup sont des placements de produit qui auraient fini par alourdir le propos et d’autres où Jim Carrey fait le pitre, ce qui aurait en définitive affadi le personnage, on retiendra surtout celle où Christof tient une réunion avec les comédiens pour discuter de l’avenir du show : rupture de Truman et de sa femme, entrée en scène de sa nouvelle compagne. Le genre de séquence qui fait froid dans le dos mais dont le retrait se justifie par le fait que le spectateur qui saura lire entre les lignes du montage final comprendra parfaitement tous les tenants et aboutissants des coulisses de ce show télévisé diffusé 24/7 depuis 30 ans et dont le seul et unique but est de faire de l’audimat et de vendre des produits dérivés.

En définitive et comme bien souvent, cette édition combo Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray de The Truman Show s’adressera avant tout aux personnes qui ne possèdent pas déjà le film en Blu-ray puisque cette galette est stricto sensu la même que précédemment (même master fatigué et mêmes bonus). Le disque 4K quant à lui propose un nouveau master 4K et une nouvelle piste anglaise Dolby Atmos qui plairont assurément aux personnes équipées même si le dégrainage plus ou moins prononcé que nous avons pu constater sur l’image nous laisse plus que dubitatif.

Les plus

  • Un chef-d’œuvre visionnaire et intemporel.
  • Une piste Dolby Atmos magnifique.
  • Un nouveau master 4K remarquable…

Les moins

  • … pour un résultat un peu trop dégrainé à notre goût.
  • Encore et toujours l’ancien Blu-ray décevant car non restauré.
  • Des bonus un peu chiches.

3 réflexions sur « The Truman Show en Blu-ray 4K »

  1. Peut-être simplement que la colorimétrie devait retranscrire les « faux éclairages » du faux monde conçu pour le truman show.
    Mais que pour une raison inconnue, ça n’avait pas été réalisé jusque-là ?

    Dans un sens, ça appuie le fait que ce n’est pas un vrai soleil qui éclaire l’île plateau de tournage. Mais bon, vu que le réalisateur ne s’est pas (encore) exprimé, on a pas le mot de la fin hélas.
    Est-ce que la colorimétrie dérive aussi sur les plans « hors Truman Show » ? Je ne me rappelle plus s’il y a quelques plans extérieurs pour montrer que les gens suivent ça même dans la rue et pas juste chez eux ou dans un bar.

  2. Bonjour Nico,
    Il y a bien quelques plans à « l’extérieur » du show mais il s’agit de plans de téléspectateurs qui regardent le show à la télé depuis un bar ou chez eux.
    Sur ces plans, la différence de couleurs n’est pas aussi flagrante que sur les plans dits en extérieur du show télé.

  3. Comme vous évoquez en amorce la filmographie de Peter Weir, je rêve encore d’une sortie UHD de  »Master & Commander ». Mais le film étant maintenant dans le giron Disney, c’est certainement compromis.

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *