Columbo : L’intégrale en Blu-ray (1968 - 2003)

Columbo : L’intégrale en Blu-ray (1968 – 2003)

Qui l’eût cru ? Qu’un jour, il soit possible de (re)voir toutes les enquêtes du plus célèbre inspecteur ayant jamais existé sur petit (et sur grand) écran ? Et ce dans les meilleures qualités d’image et de son possibles. Et accessoirement sans coupure pub. C’est aujourd’hui chose possible grâce au gargantuesque coffret Blu-ray réunissant l’intégralité de tous les épisodes de Columbo que sort L’Atelier d’Images en cette fin d’année 2023.

Columbo - L'intégrale

Éditeur :L'Atelier d'Images
Sortie le :05 décembre 2023  

Testé à partir de checkdiscs fournis par l’éditeur.

Quand je dirai ça à ma femme !

Cigare à peine fumant entre les doigts, imperméable beige délavé, Peugeot 403 délabrée, échine courbée, yeux plissés, difficile de prime abord d’accorder ne serait-ce qu’une once de crédibilité et de professionnalisme à ce lieutenant de la police criminelle de Los Angeles. Et pourtant, le célèbre proverbe « L’habit ne fait pas le moine » n’a jamais pris autant de sens que dans le cas de Columbo. En dépit de son air con et de sa vue basse pour reprendre une autre expression populaire, mieux vaut en effet ne pas se fier aux apparences car cet inspecteur là en a dans le cigare. Il faut dire aussi que derrière chaque meurtre sur lequel enquête le lieutenant se trouvent des petits scribouillards de génie qui auront pondu des scénars excellemment bien ficelés pendant plus de 30 piges de 1968 à 2003 (avec une interruption de 11 ans entre 1978 et 1989). À une exception près, le concept est d’ailleurs demeuré inchangé depuis le tout premier épisode : le meurtrier et son modus operandi sont connus dès le départ et c’est ensuite au minutieux travail de fouineur de Columbo de faire le reste. Le parfait contre-pied du whodunit en vigueur dans la plupart des thrillers.

Avec le lieutenant Columbo aux commandes de l’enquête, point de suspense foireux où toute l’intrigue s’effondre tel un château de cartes sitôt le meurtrier pressenti par le spectateur. Tout l’intérêt ne réside ici nullement dans le « qui » ou le « comment » puisque l’on voit le tueur commettre son méfait en guise d’ouverture de chaque épisode mais dans la ou les failles commises dans ce supposé meurtre parfait par un suspect que le lieutenant flaire d’ailleurs dès leur première rencontre. Car outre ce méticuleux furetage policier, c’est également à ces savoureux jeux de questions-réponses en face à face que la série doit une autre partie de son attrait. Jusqu’à l’épuisement (l’énervement), Columbo n’a de cesse d’interroger sans relâche le présumé meurtrier sur les points de détails les plus anodins et dont, ultime cynisme, il possède bien souvent la réponse à l’avance.

Et à ce petit jeu du « ne le prenez pas pour plus con qu’il ne veut bien le laisser paraître », Peter Falk restera à jamais le lieutenant Columbo, dans sa gestuelle, sa démarche et son phrasé. Se souviendra-t-on de lui autrement que sous ces traits ? Pourrait-on, ne serait-ce qu’une seule seconde, envisager un autre acteur endossant le célèbre imper ? Bien qu’aujourd’hui le comédien nous ait quitté (en 2011), le plus rusé des inspecteurs de L.A. nous ravit encore et toujours de ses enquêtes hautes en couleurs où même le moins réussi des épisodes de la série dispose d’une rigueur et d’une saveur que bien peu de productions sur petit ou grand écran peuvent se vanter d’atteindre.

Et le meilleur moyen de revoir à nouveau ces épisodes sera indubitablement via le coffret Blu-ray édité par L’Atelier d’images. Précisons à toutes fins utiles que bien que l’éditeur nous ait fait parvenir tous les disques (soit 22 au total, rien que ça !), nous n’avons pas revu l’intégralité des 69 épisodes pour les besoins de cette chronique (avec une moyenne de 90 minutes par épisode, on vous laisse faire le calcul du temps de visionnage que cela représente !). Nous avons donc « picoré » ça et là au gré des saisons et des épisodes, à la fois pour le plaisir d’un énième visionnage bien sûr mais aussi pour vérifier la qualité de l’image et du son. Certes, la qualité des masters utilisés est assez fluctuante et les épisodes les plus anciens laissent apparaitre un certain nombre de défauts (taches, griffures, variations colorimétriques, etc.) mais dans l’ensemble, la définition est au rendez-vous et surtout le rendu des couleurs est somptueux. On devine bien volontiers que s’il avait fallu restaurer des dizaines et des dizaines d’heures d’épisodes aussi méticuleusement que pour un long-métrage de « seulement » 2 heures, le coût aurait été astronomique avec à l’arrivée un retour sur investissement dans le rouge. La seule question que l’on pourra se poser est : L’Atelier d’Images a-t-il eu accès aux mêmes éléments que Kino Lorber qui annonce la sortie d’un coffret identique aux États-Unis ce mois-ci (mais uniquement en VO avec sous-titres anglais) à partir de nouveau master 4K restauré par Universal Pictures ?

Quoi qu’il en soit, si vous aviez l’habitude de regarder les épisodes de Columbo sur les DVD parus dans les années 2000 chez Universal ou encore sur la TNT en haute définition, les images proposées par le Blu-ray sont bien supérieures comme nous le démontre si besoin était le petit extrait intitulé Du DVD au Blu-ray : Une nouvelle jeunesse. À noter que les sept premières saison (soit les 45 premiers épisodes) sont proposées au format d’image 1.33:1 (pour ceux qui en douterait il s’agit bien du format originel et non d’une image pan & scan), le format d’image passant ensuite au 1.78:1 à partir de la saison 8 (disque 14). Côté son, les pistes anglaise et française Dolby Digital 2.0 sont limpides et permettent de se délecter à nouveau de l’essentiel : les dialogues. Et une fois n’est pas coutume, notre cœur balance entre la VO dont nous sommes de fervents partisans à la rédac et le mythique doublage français de Columbo que l’on doit à Serge Sauvion.

Côté bonus, le disque 22 propose tout d’abord deux épisodes : Rançon pour un homme mort (épisode pilote n°2) en version courte dans sa version française originale de 1973 (80min 42s) ainsi que Symphonie en noir (saison 2 – épisode 1) en version longue et en version originale sous-titrée français (95min 41s). On trouve ensuite Encore une dernière chose, un documentaire de 40 minutes en compagnie des « Dupond et Dupont » des séries télés en France, à savoir Alain Carrazé et Romain Nigita qui reviennent sur les origines pour le moins singulières de la série, la structure narrative unique en son genre, le spin-off (à oublier) centré sur Madame Columbo ainsi que les nombreuses rumeurs de remake / reboot qui n’ont jamais abouti jusqu’à présent. L’autre reportage, Meurtre en famille, concocté par le youtubeur Meeea passe en revue les différentes guest star qui reviennent à plusieurs reprises dans la série. Outre les deux épisodes pilotes, le premier disque contient bien entendu le tout premier épisode de la première saison, Le Livre témoin (Murder by the Book) réalisé par un certain Steven Spielberg d’après un scénario d’un certain Steven Bochco.

À noter pour finir la présence au sein de ce coffret très ventru limité à 2000 exemplaires la présence d’un livret de 60 pages (que nous avons pu consulter au format PDF) qui contient différents textes sur le mythe Columbo et un guide complet des 69 épisodes avec quelques anecdotes pour chacun. Un coffret assurément fort recommandable pour tous les amateurs du célèbre inspecteur.

Disques 1 à 21 : Les 69 épisodes (y compris les 2 épisodes pilotes) de Columbo en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.33:1 & 1.78:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais & Français Dolby Digital 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : Long, très long

Disque 22 : Le Blu-ray de Bonus (HD et VOSTF)

  • Encore une dernière chose par Alain Carrazé et Romain Nigita (39min 58s)
  • Meurtre en famille par Meeea (17min 17s)
  • Du DVD au Blu-ray : Une nouvelle jeunesse (47s)
  • Rançon pour un homme mort – Version courte – Version française originale de 1973 (80min 42s)
  • Symphonie en noir – Version longue originale sous-titrée français (95min 41s)

4 réflexions sur « Columbo : L’intégrale en Blu-ray (1968 – 2003) »

  1. Est ce que les épisodes de la chaine ABC , soit les téléfilms de 1989 et années suivantes , sont mixés en stéréo ?

    Ils ne le sont pas tous mais la plupart, on a pu s’en apercevoir lors de la diffusion Tv des épisodes remasterisés en HD, c’est uniquement le cas de la VO.

    Et c’est clairement indiqué sur IMDB.

  2. Les spécifications indiquent des pistes sons française et anglaise en 2.0 mono ou stéréo.
    Mais comme indiqué dans notre article, nous n’avons pas spécifiquement vérifié tous les épisodes pour savoir lesquels proposent VO et/ou VF en mono ou stéréo.

  3. J’ai le coffret , ils ont bien mis tout les épisodes en stéréo dès le premier épisode de la saison 8, vérifié au casque.
    Imdb indique quelques épisodes en mono, c’est donc faux.
    Ce n’est pas forcément évident car seule la musique est en stéréo et elle est très ponctuelle.
    Pour ceux qui s’intéressent à la VF, elle est en stéréo à partir d’épisode 4 de la saison 9 est légère inférieure en qualité sonore de la Vo, moins de dynamique.

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