Archives de catégorie : Festivals

Cannes 2018 – Jour 5 : Révolutions Cannoises, échec et réussites

En ce mois de mai 2018, on aurait pu s’attendre à quelque chose d’un petit peu plus militant pour Cannes. La célébration du 50ème anniversaire des révoltes estudiantines et ouvrières ne semble pas être l’apanage d’un festival qui affiche encore son strass et ses paillettes. À l’exception d’un documentaire jupitérien présenté en séance spéciale et réalisé par deux traitres dont les idéaux ont fondu à mesure que leur portefeuille se remplissait, on avait l’impression que les films sur le sujet étaient rares à l’officielle. L’ACID sauvant la mise avec Reprise d’Hervé Le Roux, et les stars absentes pour raisons politiques expriment un désir de révolte mais c’est vraiment le minimum. En attendant, on va s’épancher sur Le Livre d’image, Les Filles du soleil et Chris the Swiss.

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Cannes 2018 – Jour 4 : Diamant brut, Garrincha et borderline

En ce quatrième jour de Cannes 2018 la fatigue commence déjà à se faire ressentir et les nuits de 5h paraissent déjà un luxe. Cependant, le manque de sommeil peut parfois avoir des effets amusants sur la vision d’un film. L’impression de voyager dans un rêve éveillé et de se demander si on somnole ou si on est vraiment dans la salle. L’impression d’avoir pris une substance étrange qui nous transporterait ailleurs dans un pays lointain, très lointain. Ceci étant dit on peut quand même vous ressortir le programme que l’on s’était assigné à savoir Diamantino de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt, Border d’Ali Abbasi et enfin Another day of Life, coréalisé par Damian Nenow et Raul de la Fuente. Pour ce qui est du reste…

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Cannes 2018 – Jour 3 : Leto, Cold War, Samouni Road

S’il fallait n’en retenir qu’un en ce troisième jour de festival, voire peut-être – et c’est probablement l’idée la plus désespérante puisqu’on est à peine au début – n’en retenir qu’un seul de cette édition 2018 ce serait Leto (Summer/L’Été) du russe Kirill Serebrennikov. Sous la grisaille environnante et à côté de films souvent portés sur la déprime générale d’un monde en crise, son nouvel opus en compétition officielle nous permet de respirer et de se sentir libre et léger. Et ce n’était pas gagné d’avance, surtout de la part d’un cinéaste retenu de force chez lui par le gouvernement russe depuis plusieurs mois déjà, à l’instar de Jafar Panahi dont le nouveau film est également en sélection officielle à Cannes ! On a fait aussi un petit crochet du côté de la Quinzaine pour découvrir Samouni Road pour revenir à la Compet officielle avec Cold War.

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Cannes 2018 – Jour 2 : Rafiki mon amour

En ce premier de Cannes 2018 véritablement cinématographique, nous avions le choix : passer 8h17 avec Wang Bing et ses Âmes mortes ou non. Malgré tout l’amour qu’on lui porte et l’expérience (éprouvante) que cela aurait pu être, mieux valait éviter et conserver tous nos sens encore en éveil pour la suite, faibles que nous sommes. Nous avons donc commencé par une balade matinale dans le ciel gris cannois avant de prendre nos marques dans les salles. Et, une fois n’est pas coutume, la compétition semblait moins intéressante que les autres sections, ce qui nous a plutôt amené à découvrir les deux premières œuvres présentées à Un certain regard, Donbass de Sergei Loznitsa et Rafiki de Wanuri Kahiu. Deux films, deux points de vue sur le monde contemporains et deux manières opposées de parler politique plus ou moins frontalement. La première est probablement plus subtile – les spectateurs sortant en cours de séance pour Donbass étaient nombreux – que la seconde, mais tout aussi intéressante cinématographiquement. On a terminé en se rendant à l’autre bout de la croisette pour admirer Carey Mulligan dans Wildlife, le premier long-métrage de l’acteur Paul Dano.

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Cannes 2018 – Jour 1 : Un monde sans film

Le premier jour du festival est souvent marqué par une douce léthargie. C’est le moment idéal pour se remettre dans le bain après un an d’absence et retrouver les habitudes à commencer par le café à volonté qui devrait permettre aux journalistes de tenir jusqu’au dernier jour devant des films qui font souvent plus de 2h sans que cette durée outrancière ne gage jamais d’une quelconque qualité au bout du bout (Hervé Bodilis approuve / Note de Sandy Gillet). Soleil, ciel bleu et fortes chaleurs sont également aux rendez-vous, accompagnant les membres du jury, les badauds curieux et autres chasseurs de stars qui ne grimperont que les quelques marches de leurs escabeaux à défauts des rouges captées en boucle par les télé du monde entier, armés de leur appareil photo dernier cri. La longue vue et le cliché – à prendre dans tous les sens du terme – est pour ceux-là l’unique façon d’attraper au vol un fragment de l’existence d’êtres humains étrangement haussés au statut de divinités parce qu’ils revêtent costumes, robes et parures à 100 SMIC. Curieux paradis artificiel.

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