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Fiche film : Thanksgiving – la semaine de l’horreur (2023)

Avant d’être un film, Thanksgiving : la semaine de l’horreur a été une fausse bande-annonce réalisée par Eli Roth dans le cadre du double-programme Grindhouse de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, composé de Planète Terreur et Boulevard de la mort. Une fois la fausse-bande annonce de Thanksgiving sortie, Eli Roth pensait s’arrêter là. C’était sans compter l’enthousiasme du public, qui n’a eu de cesse de lui en parler et de réclamer un vrai film Thanksgiving.

Au cours des nombreuses années d’écriture et de réécriture, Roth explique que ce sont les sites de fans qui ont maintenu le projet en vie : « Je dois les en remercier : ils nous ont permis de tenir le coup lorsque nous étions épuisés ou que nous n’arrivions pas à nous en sortir ».

Thanksgiving : la semaine de l’horreur (Thanksgiving – 2023)

Réalisateur(s) : Eli Roth
Avec : Patrick Dempsey, Addison Rae, Milo Manheim, Jalen Thomas Brooks, Gina Gershon
Distributeur :  Sony Pictures Releasing France
Durée : 1h47min
Sortie en salles : 29 novembre 2023

Résumé : Un an après qu’un Black Friday a viré au chaos, un mystérieux tueur s’inspire de la fête traditionnelle de Thanksgiving et terrorise la ville de Plymouth (Massachussetts), berceau de la célèbre fête. Alors que les habitants sont éliminés les uns après les autres, ces meurtres qui semblaient aléatoires, révèlent un plan plus vaste et sinistre. Les habitants découvriront-ils le tueur et survivront-ils à la fête… ou deviendront-ils les invités de son dîner de Thanksgiving complètement tordu ?

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  • Notre Avis : Pour ceux que le cinéma d’Eli Roth n’a pas de secret, ils connaissent forcément Thanksgiving, cette fausse bande annonce que l’on pouvait voir entre Planète Terreur et Boulevard de la mort. C’est-à-dire en salle quand cela était programmé ainsi et surtout en DVD puis Blu-ray quand les deux films étaient proposés au sein d’une même édition sous l’appellation Grindhouse. L’idée était pour tout ce petit monde, à commencer par Tarantino, de retrouver cette atmosphère très 70’s quand les cinémas yankees diffusaient ainsi une double ration de films (souvent) d’exploitation et qu’entre les deux une flopée de bandes annonces inondaient les rétines de ces alors jeunes puceaux prépubères. Avec Thanksgiving, on pouvait aussi découvrir Werewolf Women of the SS (tout un programme) de Rob Zombie ou encore Don’t d’Edgar Wright qui reluquait du côté des films de la Hammer.
    Mais Thanksgiving a acquis instantanément un côté culte avec son lot de fans qui n’arrêtèrent pas d’enjoindre Eli Roth à transformer l’essai en film. 16 ans plus tard c’est donc chose faite avec, il faut bien le dire, un résultat à la hauteur des attentes. Précisons que la bande annonce, si jouissive soit-elle, ne montrait qu’une succession de meurtres plus gores les uns que les autres avec pour cadre la fête typiquement ricaine de Thanksgiving. Il fallait donc trouver une histoire autour de ce « pitch » pour le moins succinct honorant un sous-genre connu sous l’appellation « Slasher Holiday Movie ». Avec son pote Jeff Rendell avec qui Eli Roth avait déjà accouché de la fausse BA, ils se sont donc attelés à la tâche pour accoucher (apparemment dans la douleur) d’un récit qui sans avoir la prétention de l’originalité coche plus que généreusement toutes les cases du genre.
    On est donc le quatrième jeudi de novembre où à Plymouth (ville berceau des célébrations de cette fête) dans le Massachusetts où Thanksgiving bat son plein. C’est aussi la veille du Black Friday pour lequel le grand magasin local se prépare avec une certaine forme d’appréhension à accueillir la horde des clients à partir de minuit. La tension monte aux abords de l’enseigne et bien entendu, nous spectateurs, on s’attend à une boucherie. Et on n’est pas déçu permettant au passage une critique de nos sociétés consuméristes plutôt bienvenue bien que pas très subtile. Vous me direz, la subtilité ne fait pas partie du vocabulaire cinématographique d’Eli Roth. Et on vous dira tant mieux. Et de toute façon cette première séquence bien comme il faut n’est qu’un amuse-bouche. Un an plus tard, la ville remet ça et son grand magasin aussi malgré le traumatisme. Business as usual. C’est alors qu’un personnage déguisé en pèlerin (rappelant les premiers colons arrivés à bord du Mayflower en 1620) et portant un masque représentant John Carver (le premier gouverneur de la colonie de Plymouth) commence à dégommer certains des habitants de la ville dont le point commun est qu’ils étaient tous d’une manière ou d’une autre impliqués dans la folie meurtrière qui s’était emparée de la foule un an plus tôt. Dès lors tous les coups sont permis. Eli Roth se démultipliant pour nous asséner uppercuts et jabs pour notre plus grand bonheur avec juste un petit temps de respiration entre chaque meurtre sans jamais oublier un humour noir savoureux.
    Dire qu’il fait montre d’une imagination débordante ne serait pas rendre justice à ce qui se passe à l’écran. On vous invite d’ailleurs à revoir la fausse bande annonce pour avoir un aperçu de ce qui vous attend tant il a su y puiser ses meilleures séquences tout en les réinventant. C’est du travail d’orfèvre qui permet littéralement au genre de renaître de ses cendres. Seul Pearl de Ti West nous a dernièrement provoqué un degré d’enthousiasme similaire et ce même si en cette occurrence on s’éloigne du pur film de Slasher tels que (au hasard) Vendredi 13 ou Freddy pour lesquels Thanksgiving rend d’ailleurs un hommage certes indirect mais appuyé. Ne serait-ce aussi dans sa façon de se détourner des effets-spéciaux numériques. Tout est fabriqué ici pour que ceux-ci soient filmés sur le plateau et non rajoutés en post-prod. On a ainsi droit à des prothèses et autres maquillages du plus bel effet le tout sous la supervision d’Adrien Morot, Oscarisé pour son travail sur Brendan Fraser dans The Whale. Un vrai miracle à l’écran qui pourra même provoquer quelques haut-le-cœur.
    Thanksgiving s’apparente de fait à ces films fabriqués à l’ancienne mais qui s’adresse résolument à l’audience captive d’aujourd’hui gavée de « screamers » et autres fac-similés digitaux du cinéma d’horreur organique des années 70 et 80. Le choc en retour sera rude, limite insupportable, mais il leur sera bénéfique d’autant qu’un deuxième opus semble déjà être acté. On a déjà réservé notre billet. 3,5/5
  • Box office : Avant même sa sortie en France, Thanksgiving a déjà engrangé $30M de recettes monde dont $24M rien qu’aux États-Unis depuis son arrivée dans les salles le 16 novembre. Ce qui pour un budget annoncé à $15M (le double en comptant les frais marketing) laisse augurer le meilleur pour la société de production Spyglass et pour Sony qui gère la distribution monde du film. Edit : Lors de la première séance 14h parisienne, Thanksgiving a réuni 165 spectateurs sur 6 copies. Attendons un peu avant de dresser un premier bilan. Edit 28/11 : 12 988 entrées 1er jour (dont 5 093 lors des avant-premières) sur 200 copies. C’est pas bézef. C’est d’ailleurs un des moins bons démarrages pour un film dit d’horreur sur les 12 derniers mois. Avec un tel démarrage ne pas s’attendre à dépasser les 150 000 spectateurs. Edit 21/12 : 140 111 entrées en 3 semaines dont seulement 19 519 spectateurs sur 7 derniers jours. La messe est dite ou alors les vacances de cette fin d’année qui pointent le bout de leur nez apportent un démenti complet à nos prédictions. Edit 19/04 : Un cumul à 157 404 entrées en 5 semaines dans les salles.
  • La chronique Blu-ray et Blu-ray 4K : Un Blu-ray 4K est annoncé sans date pour l’instant au Danemark (Sic !). Aux États-Unis (comme en Angleterre) seul un Blu-ray sans date est aussi prévu. On peut même le précommander. Edit 21/12 : Si un Blu-ray est bien annoncé aux States pour le 30 janvier, en France il est daté pour le 3 avril prochain. Mais quoi qu’il en soit aucun Blu-ray 4K à l’horizon.

Thanksgiving - Affiche

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