Les Traqués de l'an 2000 - Image une test Blu-ray

Les Traqués de l’an 2000 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret chez Rimini

Bien malin celui ou celle qui découvrirait Les Traqués de l’an 2000 tout en essayant de deviner sa nationalité. Film anglais tourné quelque part dans une de ses anciennes colonies ? Film yankee tourné en Amérique centrale ? Film sud-africain (soyons fous) tourné sur place ? Rien de tout cela puisque Les Traqués de l’an 2000 est d’abord un film australien tourné dans la province du Queensland avec des acteurs anglais, américains et australiens (mais sans l’accent « Aussie ») qui raconte une société dystopique où les déviants sont envoyés dans des camps de rééducation. Là, certains d’entre eux serviront de gibiers pour des chasses à l’homme propres à divertir ceux qui occupent le haut de la pyramide.

Les Traqués de l'an 2000 - Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Éditeur :Rimini Editions
Sortie le :26 mai 2022  

Les plus pointus auront compris que voilà un film qui s’inscrit dans la mouvance cinématographique australienne connue aujourd’hui sous le nom de Ozploitation dont la tête de gondole n’est autre qu’un certain Mad Max sortit trois ans avant Les Traqués de l’an 2000. Oui on est donc bien dans l’outrance à tous les niveaux où les stéréotypes et autres clichés peuvent s’ébrouer en toute complicité avec des décors naturels des plus cinégéniques. C’est ainsi que dans Turkey Shoot (le titre anglais bien plus évocateur) on a notre dose d’hémoglobine, de femmes révélant leurs poitrines généreuses (n’appartenant pas forcément à l’actrice en question), de scènes gores des plus kitchounes, de situations à peine crédibles et des dialogues au diapason ânonnés par des comédiens ayant remisé depuis la première minute une quelconque prétention de jeu.

Les Traqués de l'an 2000 - Affiche

Alors pourquoi en parler serait-on tenté de demander ? Et bien c’est que Les Traqués de l’an 2000 a acquis progressivement depuis sa sortie en 1982 un statut de film culte entériné par un certain Quentin Tarantino à l’orée des années 2000. Et il est vrai que malgré tout ce qui vient d’être énoncé, le film de Brian Trenchard-Smith, un anglais parti à la conquête du cinéma australien (le pays de son père) devenu une sorte d’eldorado économique quand celui-ci a bénéficié dans les années 70 et 80 d’une forte implication financière du gouvernement, peut se voir comme un tout petit plaisir coupable. On peut par exemple y déceler quelques clins d’œil faisant échos à l’état du monde de l’époque jusqu’au blaze du directeur sadique du camps qui rappelle celui de Margaret Thatcher, la première ministre britannique de l’époque surnommée faut-il le rappeler la « Dame de fer ». Pays où le film a au demeurant connu un véritable triomphe au box-office.

Lynda Stoner et Roger Ward

Les Traqués de l'an 2000 - Bonus BD - Brian Trenchard-SmithBrian Trenchard-Smith

Les aficionados du genre (que l’on sera bien en peine de définir : entre film de prison – un peu pour femmes -, relecture de 1984 de Orwell et des Chasses du comte Zaroff réalisé en 1932 par Ernest B. Schoedsack et Irving Piche) s’y retrouveront certainement beaucoup plus sans compter que la plupart connaissent à n’en pas douter le film sur le bout des doigts. Le (re)voir au sein de ce Blu-ray devrait toutefois les contenter et ce même si l’image proposée est loin d’être au-dessus de tous soupçons. On ne sait si Rimini a profité du même master que celui utilisé par l’éditeur US Severin en 2015 mais à l’évidence il n’a bénéficié d’aucune restauration. Il suffit de constater les multiples tâches, points blancs et autres dommages de pellicule surtout lors des 5/10 premières minutes du film (hors stocks shots utilisés lors du générique) pour s’en convaincre. Mais comme les choses s’arrangent quelque peu par la suite, on se gardera bien d’émettre un jugement trop sévère. D’autant que la colorimétrie et la définition de l’ensemble nous ont semblé de bonne tenue. Et en tout cas digne de figurer en Blu-ray. Du côté de la VO elle est encodée en un DTS-HD MA mono 2.0 qui sait se montrer efficace et précis lors des scènes d’action (pas de bouillie sonore en gros) et parfaitement intelligible quand cela papote. Quant à la VF, les nostalgiques seront heureux de reconnaître les voix que l’on avait l’habitude d’entendre intervenir sur les diverses séries américaines diffusées au sein du PAF au cours des années 70 et 80.

Les Traqués de l'an 2000 - Affiche UKAffiche anglaise responsable en grande partie du succès du film au box office local

Ce qui fait l’intérêt de cette édition est sans conteste la présence de trois compléments qui satisferont les érudits de la chose comme les indécrottables novices. Il faut y distinguer ceux qui datent de 2003 où le réal d’un côté et une partie du cast de l’autre n’hésitent pas à se lâcher en pointant du doigt une production plus que catastrophique (une partie du financement qui saute à une semaine du tournage obligeant des coupes compromettant l’intégrité de l’histoire – Sic ! / une des actrices – Lynda Stoner – qui a accepté de parler du film devant une caméra pour n’en dire que du mal) et un bonus produit en 2015 où le producteur, le réal et le directeur de la photo se disent fiers d’avoir fait ce film qui s’inscrit aujourd’hui dans la mémoire collective en Australie mais aussi de par le monde. Un grand écart au final savoureux dont on sera gré à Rimini de les avoir sous-titrés en français et acquis auprès de Severin. Sans oublier le livret rédigé par « je fais dorénavant parti des meubles » Marc Toullec qui arrive à y distiller des infos subséquentes non entendus au sein des bonus même si de temps à autre une boulette y fait son nid comme quand il affirme que Roger Ward (l’ex catcheur d’1m90 découvert en France en commissaire du poste de police totalement déglingué dans Mad Max et le surveillant en chef dans Les Traqués de l’an 2000) que son cachet pour le film n’était que de 1 000 dollars alors qu’en fait il raconte dans un des bonus que les 1 000 dollars en question lui furent réglés en plus de son cachet car on lui a demandé à son arrivée sur le plateau de se raser la tête.

Au cinéma le : 15 juin 1983

Résumé : Dans un futur proche, un gouvernement totalitaire fait arrêter les citoyens considérés comme déviants et les interne dans de terribles camps de rééducation où se pratiquent humiliations, sévices, tortures. Le directeur de l’un des camps décide d’organiser une chasse à l’homme : quelques prisonniers seront lâchés dans une forêt proche et serviront de gibier.

Spécifications techniques Blu-ray :

  • Image : 2.35:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langue(s) : Anglais et Français en DTS-HD MA 2.0 mono
  • Sous-titre(s) : Français
  • Durée : 1h33min 21s
  • 1 BD-50

Cliquez sur les captures Blu-ray ci-dessous pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Bonus (en HD) :

  • Un tournage sanglant : interviews de Michael Craig, Lynda Stoner et Roger Ward (23min 45s – VOST – 2003)
  • Interview de Brian Trenchard-Smith (9min 48s – VOST – 2003)
  • La renaissance du cinéma de genre australien avec la participation de Brian Trenchard-Smith, Antony I. Ginnane (producteur) et Vincent Monton (26min 34s – VOST – 2015)
  • Bande annonce (2min 47s – VO)
  • Livret rédigé par Marc Toullec (20 pages)

 

Une réflexion sur « Les Traqués de l’an 2000 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret chez Rimini »

  1. L’affiche française d’époque est bien plus belle que l’affiche originale australienne. LES TRAQUES DE L’AN 2000 est mineur mais savoureux. Trenchard-Smith a fondé le site internet « Trailers From Hell » (qu’on peut traduire par « Bandes annonces d’enfer »). Il avait une expérience en la matière puisque, à la fin des années 1960, il était à Londres où il avait monté des bandes-annonces de certains Hammer Films importants (par exemple celle de LE RETOUR DE FRANKENSTEIN (Frankenstein Must Be Destroyed, GB 1969) de Terence Fisher si ma mémoire est bonne… ni Toullec ni ses secrétaires de rédaction ne le mentionnent dans le livret, je crois.
    Trenchard-Smith a ensuite réalisé un assez bon film sur la guerre du Viet-Nam : THE SIEGE OF FIREBASE GLORIA (Forward Firebase Gloria, Australie-Philippines 1989) que j’ai d’ailleurs chroniqué dans mon livre « FLAMMES SUR L’INDOCHINE – Les classiques du cinéma de la guerre du Viêt-Nam » (éditions Ovadia, collection Atmosphère, Nice 2019). Il avait été télédiffusé en France, doublé en VF, en tant que téléfilm par La 5 ou M6.

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