Festival de Cannes 2021

Festival de Cannes 2021 : Des classiques, la plage et toujours plus…

Alors que l’édition du festival de Cannes 2021 débute dans une semaine, les annonces s’accumulent et, au-delà des rappels concernant les mesures sanitaires exceptionnelles, de nouveaux films font leur apparition régulièrement. La sélection pourtant déjà pléthorique et hors-normes par rapports aux années précédentes devient gargantuesque et tentaculaire. Aux traditionnelles séances de courts métrages, Cannes classics et séances de la plage viennent se greffer une palme d’or spéciale à Marco Bellocchio, suivie de la projection de son dernier film, Marx peut attendre, le film de clôture, OSS 117 de Nicolas Bedos et une nouvelle sélection dédiée à l’écologie et aux bouleversements climatiques. Celle-ci, composée de 7 films verra passer Louis Garrel puis des documentaires de cinéastes aussi différents qu’Aïssa Maïga, Cyrille Dion ou Zhao Liang.

Festival de Cannes 2021 - Marcher sur l'eau d'Aïssa MaïgaMarcher sur l’eau d’Aïssa Maïga (Niger-France)

De quoi perdre n’importe quel spectateur. On ne sait guère si cela va perdurer ou s’il s’agit d’une année spéciale mais choisir un film est un acte critique, le propre d’un sélectionneur. Et à vouloir gober le tout venant du cinéma sans ligne directrice visible, le festival de Cannes va devenir le dernier multiplexe à la mode.

Côté courts, ce sont 10 films d’environ 15 min qui ont été choisis, soit une séance de près de 2h30, ce qui est énorme pour voir défiler des univers souvent riches, variés et opposés. À la Cinéfondation, ce sont 17 étudiants ayant terminés leurs films de fin d’études. Les écoles représentées sont souvent un peu les mêmes avec la FEMIS, la FAMU, l’INSAS, Tisch School, la NFTS ou l’école de Łódź. Espérons que les jeunes cinéastes sauront se renouveler.

Le festival de Cannes 2021 ne serait rien sans un peu d’histoire du cinéma. À Cannes Classics, en plus d’un beau choix de films restaurés parmi lesquels Un jour, un chat de Vojtech Jasný, grande et malicieuse œuvre tchèque méconnue, et des titres signés Alain Resnais, Orson Welles, David Lynch, Krzysztof Kieślowski ou Powell/Presburger, hommages et documentaires se succèderont. À noter un documentaire autour de Satoshi Kon et de son dernier film inachevé ainsi que la projection de films de Bill Duke et Ana Mariscal, cinéastes trop rares.

Un jour, un chat de Vojtěch Jasny

Sur la plage, alors que les années précédentes, on assistait souvent à des reprises plutôt fun et pop, les spectateurs auront droit cette fois droit à des reprises (JFK d’Oliver Stone ou Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica) mais aussi à des avant-premières de blockbusters ou de films d’auteurs. À se demander si le planning des salles n’était déjà par trop bondé que le festival n’a pas trouvé d’autres moyens de les inclure qu’en ce lieu peu propice aux découvertes. En plus de Fast & Furious 9, le public pourra découvrir les derniers films de Steve McQueen, de Tony Gatlif mais aussi à la première mondiale du Sommet des Dieux de Patrick Imbert, adaptation animée du manga de Jiro Tanigushi. Voir un film de montagne les pieds dans le sable avec les températures estivales… drôle d’idée !

Les Jurys de ce festival de Cannes 2021 ont également été annoncés. À l’officielle, aux côtés de Spike Lee, prendront place Mati Diop, Mylène Farmer, Maggie Gyllenhaal, Jessica Hausner, Mélanie Laurent, Kleber Mendonça Filho, Tahar Rahim, Song Kang-ho. Pour Un certain regard, ce sont Mounia Meddour, Elsa Zylberstein, Daniel Burman et Michael Covino qui décideront aux côtés d’Andrea Arnold. Et pour les courts métrages, Kaouther Ben Hania, Tuva Novotny, Alice Winocour, Sameh Alaa, Carlos Muguiro, Nicolas Pariser choisiront les heureux élus. Seul regret, alors qu’au cours des décennies précédentes les personnalités venaient de postes variés, les places sont cette fois trustées par des acteurs et réalisateurs, comme s’ils résumaient à eux seuls le cinéma.

Festival de Cannes 2021 - Le Sommet des Dieux de Patrick Imbert

Les différents rajouts du festival de Cannes 2021 ci-dessous :

Palme d’or d’honneur à Marco Bellocchio :

  • Marx peut attendre (Marx può aspettare) de Marco Bellocchio (Cannes Première)

Film de clôture du festival de Cannes 2021 :

Courts métrages en compétition :

  • Severn Pol (Pôle Nord) de Marija Apceva
  • Pa Vend  (Déplacé) de Samir Karahoda (Déplacé)
  • Der er I Jorden de Casper Kjeldsen
  • Orthodontics de Mohammadreza Mayghani
  • Haut les cœurs d’Adrian Moyse Dullin
  • Noite turva (À Travers la brume) de Diogo Salgado
  • Sideral de Carlos Segundo
  • All the Crows in the World de Yi Tang
  • Céu de Agosto (Le Ciel du mois d’août) de Jasmin Tenucci
  • Xue Yun (Abense) de Lu Wang

La Cinéfondation :

  • Billy Boy de Sacha Amaral (Universidad Nacional de las Artes – Argentine)
  • Prin oras circula scurte povesti de dragoste de Carina-Gabriela Dasoveanu (Unatc – Roumanie)
  • L’Enfant salamandre de Théo Degen (INSAS – Belgique)
  • Bestie wokół nas de Natalia Durszewicz (The Polish National Film School in Łódź – Pologne)
  • Oyogeruneko de Menglu Huang (Musashino Art University – Japon)
  • Other Half de Lina Kalcheva (NFTS – Royaume-Uni)
  • Habikur de Mya Kaplan (Tisch School, Tel Aviv University – Israël)
  • Bill and Joe go Duck Hunting d’Auden Lincoln-Vogel (University of Iowa – États-Unis)
  • Frida d’Aleksandra Odic (DFFB – Allemagne)
  • Rude Boty d’Anna Podskalska (FAMU – République Tchèque)
  • La Caida del Vencejo de Gonzalo Quincoces (ESCAC – Espagne)
  • Cantareira de Rodrigo Ribeyro (Academia Internacional de Cinema – Brésil)
  • Fonica M-120 d’Olivér Rudolf (SZFE – Hongrie)
  • Frie Maend d’Óskar Kristinn Vignisson (Den Danske Filmskole – Danemark)
  • King Max d’Adèle Vincenti-Crasson (La Fémis – France)
  • Saint Android de Lukas Von Berg (Filmakademie Baden-Württemberg – Allemagne)
  • Cicada de Daewoen Yoon (Korea National University of Arts – Corée du Sud)

Festival de Cannes 2021 - Bestie wokol nas de Natalia DurszewiczBestie wokół nas de Natalia Durszewicz

Cannes Classics :

Hommages à Bill Duke, Kinuyo Tanaka, Ana Mariscal, Oscar Micheaux, Roberto Rossellini et Marcel Camus.

  • The Killing Floor de Bill Duke (1985, 1h58, États-Unis)
  • La Lune s’est levée de Kinuyo Tanaka (1955, 1h42, Japon)
  • El Camino d’Ana Mariscal (1964, 1h31, Espagne)
  • Murder in Harlem d’Oscar Micheaux (1935, 1h36, États-Unis)
  • Oscar Micheaux – The Superhero of Black Filmmaking de Francesco Zippel (1h20, Italie)
  • Orfeu Negro de Marcel Camus (1959, 1h45, France / Brésil / Italie)
  • Les Onze Fioretti de François d’Assise de Roberto Rossellini (1950, 1h27, Italie)

Sélection de films restaurés

  • La Drôlesse de Jacques Doillon (1978, 1h30, France)
  • I Know Where I’m Going! de Michael Powell et Emeric Pressburger (1945, 1h32, Royaume-Uni)
  • Lumumba : la mort du prophète de Raoul Peck (1990, 1h09, France / Allemagne / Suisse / Belgique / Haïti)
  • Friendship’s Death de Peter Wollen (1987, 1h18, Royaume-Uni)
  • Bal poussière d’Henri Duparc (1989, 1h33, Côte d’Ivoire)
  • La Double vie de Véronique de Krzysztof Kieślowski (1991, 1h38, France / Pologne)
  • F for Fake d’Orson Welles (1973, 1h25, France/ Iran / Allemagne)
  • L’Étang du démon de Masahiro Shinoda (1979, 2h04, Japon)
  • La Guerre est finie d’Alain Resnais (1966, 2h01, France)
  • Échec au porteur de Gilles Grangier (1957, 1h27, France)
  • Chère Louise de Philippe de Broca (1972, 1h45, France / Italie)
  • Journal intime de Márta Mészáros (1983, 1h49, Hongrie)
  • Un jour, un chat de Vojtech Jasný (1963, 1h45, République tchèque)
  • Le Repentir de Tenguiz Abouladzé (1984, 2h33, Géorgie)
  • Le Quatorzième Jour de Zdravko Velimirović (1960, 1h41, Monténégro / Serbie)
  • Le Chemin de l’espérance de Pietro Germi (1950, 1h45, Italie)
  • Lettre d’une inconnue de Max Ophüls (1948, 1h27, États-Unis)
  • Mulholland Drive de David Lynch (2001, 2h25, États-Unis)

La Double vie de Véronique de Krzysztof KieślowskiLa Double vie de Véronique de Krzysztof Kieślowski

Les documentaires

  • The Storms of Jeremy Thomas de Mark Cousins (1h29, Royaume-Uni)
  • Satoshi Kon, l’illusionniste de Pascal-Alex Vincent (1h21, France / Japon)
  • Buñuel, un cineasta surrealista de Javier Espada (1h23, Espagne)
  • Montand est à nous d’Yves Jeuland (1h40, France)
  • The Story of Film: a New Generation de Mark Cousins (2h40, Royaume-Uni)
  • Et j’aime à la fureur de André Bonzel (1h50, France)

Le cinéma pour le climat :

  • La Croisade de Louis Garrel (France)
  • Marcher sur l’eau d’Aïssa Maïga (Niger-France)
  • Invisible Demons de Rahul Jain (Inde)
  • Animal de Cyril Dion (France)
  • I Am So Sorry de Zhao Liang (Chine)
  • Bigger Than Us de Flore Vasseur (France)
  • La Panthère des neiges de Marie Amiguet (France)

Festival de Cannes 2021 - Invisible demons de Rahul JainInvisible Demons de Rahul Jain

Le cinéma de la plage :

  • In the Mood for Love de Wong Kar-wai (2000, 1h38, Hong Kong/Chine)
  • L’Épouvantail de Jerry Schatzberg (1973, 1h52, États-Unis)
  • Tom Medina de Tony Gatlif (2021, 1h40, France/Suisse)
  • Chat noir, chat blanc d’Emir Kusturica (1998, 2h10, Allemagne/France)
  • Le Sommet des Dieux de Patrick Imbert (2021, 1h34, France/Luxembourg)
  • JFK (Director’s Cut) d’Oliver Stone (1991, 3h25, États-Unis/France)
  • Fast and Furious 9 de Justin Lin (2021, 2h23, États-Unis)
  • Lovers Rock de Steve McQueen (2020, 1h08, Royaume-Uni)
  • Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet (2001, 2h01, France/Allemagne)
  • David Byrne’s American Utopia de Spike Lee (2020, 1h45, États-Unis)

Festival de Cannes 2021 - Lovers Rock de Steve McQueenLovers Rock de Steve McQueen

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