Kingsman-Une2

Critiques SMS et Box-office du week-end

Nouvel épisode de la saga Digital Ciné qui prétend révolutionner l’approche de la critique. L’idée ? Demander aux membres de la rédac d’envoyer leurs ressentis au sortir des salles en utilisant tous les moyens de communication moderne à leur disposition (SMS, mail, robot centrifugeur…). Résultat ? Une logorrhée digitale d’une force incommensurable que beaucoup nous envient. Dont acte.

Cliquez sur la photo ci-dessous (et les suivantes) pour visionner la bande-annonce

Dirty Harry-American Sniper

American Sniper (encore et toujours) a été vu la semaine dernière par Nico (dit aussi Nicolas Thys) et Flav (plus connu dans son quartier sous le pseudo de Flavien Bellevue). Il s’agit d’une antinomie parfaite. Le premier nous balance un (…) Comment en 7 ans, de Gran Torino à cette chose là, Eastwood est devenu un vieux réac hollywoodien mettant en scène la défense d’un pays à travers la guerre qu’il doit entamer avec un autre à la manière d’un « Call of duty » aux relents  « travail-famille-patrie ». Évidemment aucune allusion à quelques sujets qui pourraient fâcher les américains (l’invention des armes de destruction massives ? Ah non !). Le but : faire pleurer dans les chaumières et montrer qu’un assassin en puissance doit être célébré car après tout il fait son boulot. Nicolas ou notre caution téléramesque.
Du côté de Flavien on est plus dans la ligne officielle du site : Le nouvel Eastwood est de bonne facture et offre un rôle marquant à la carrière de Bradley Cooper. Contrairement à ce que certains disent, je ne trouve pas que le film soit une apologie de la guerre ; bien au contraire, le personnage de Chris Kyle a du mal avec certains tirs qu’il se sent obligé de faire pour protéger ses frères d’armes. La scène avec le petit garçon au rpg illustre bien le propos (et même la première d’ailleurs). Bizarrement, je ne suis pas sorti du film en disant que j’ai vu un grand Eastwood mais un bon film contrairement à Gran Torino, Lettres d’Iwo Jima ou Million Dollar Baby. L’Oscar du meilleur montage son est mérité car la salle du Max Linder était bien calibré pour le coup en 7.1 ; Big Up au projectionniste pour avoir monté le son sur la dernière bande-annonce de Mad Max, ça décoiffe ! C’est loin, le mois de mai…

Box office du week-end : À dimanche soir, le dernier Eastwood continue de caracoler en tête du BO en engrangeant encore 615 241 entrées de plus, ne perdant que 28% de ses spectateurs pour un cumul à 1 698 297 entrées. Que l’on aime ou pas, le film attise a minima la curiosité et sera à coup sûr le plus gros succès en France du réal.

Red Army

Red Army a attiré deux de nos rédacteurs. Et ils ont le même retour. Flavien (encore lui) le qualifie de Super documentaire (…) que je découvre dans une salle de l’UGC les Halles quasi pleine. Le fait de prendre beaucoup de prises off où des personnes extérieures interagissent avec le personnage interrogé, donne encore plus de vie à l’ensemble qui est passionnant de bout en bout. Le jeu des russes était une pure merveille dans le genre (comme l’a dit Sandy dans la vidéo de Première séance : « c’était le Barça de l’époque »).
Quant à Stéphane Argentin (bien connu maintenant au sein de cette rubrique) on est encore plus dans l’emphase : énorme !!! Déjà le pendant sportif du doc fait méchamment mal (dans le bon sens du terme en tant que spectateur) quand tu vois les conditions d’entraînement et les résultats sur la glace. Mais là où le doc fait vraiment très fort, c’est dans sa propension à mélanger sport, politique et vie privée pour in fine montrer l’envers du décors d’un régime et de tout un pays, tout ceci avec un équilibre presque magique entre gravité, émotions et dérision. 4/5 avec même une tendance au 4,5/5 tellement ça vaut tous les reportages et autres JT sur l’ex URSS / désormais Russie.

Box office du week-end : Le doc signé Gabe Polsky n’aura attiré à dimanche soir que 5 380 spectateurs sur un parc de 25 copies. C’est vraiment peu pour un film d’une telle qualité. Le Prix à payer, le précédent doc distribué par ARP sorti le 4 février dernier, avait réalisé à l’issu du premier week-end le double sur 18 copies. Autant dire que la comparaison fait mal.

Le Dernier Loup

Le Dernier loup a lui aussi eu les faveurs de deux de nos rédacteurs avec grosso modo le même retour. Cédric Le Penru (prononcez Le n sinon il voit tout rouge) considère que Les cadres sont magnifiques. La steppe d’un vert flamboyant à perte de vue laisse les meutes de loups courir et s’ébattre au milieu des herbes folles. Les nomades mongols sont beaux et rieurs comme dans une émission de Frédéric Lopez. En revanche, sur le plan de la narration, on frôle carrément le gentil conte pour enfant et en ce qui concerne l’Histoire contemporaine, on tangente dangereusement avec la compromission. Annaud aurait-il définitivement vendu son âme au Diable ?
Stéphane enfonce le clou : tout comme le laissait présager la bande annonce, pas grand chose à en attendre. Alors d’accord, on sent la passion d’Annaud pour la nature et les animaux et sur le fond, son propos n’a pas changé depuis ses débuts : l’Homme est bien le prédateur le plus vil et violent de toutes les espèces présentes sur Terre. Mais que tout ceci est poliment prévisible, ennuyeux et in fine loin du Annaud de la grande époque : La Guerre du feu et autre L’Ours. 2,5/5 en étant généreux et parce que moi aussi je préfère les animaux aux hommes.

Box office du week-end : Mars Distribution a réussi son pari. Celui de relancer Annaud au BO. Au terme de son premier week-end d’exploitation, Le Dernier loup s’arroge en effet déjà plus de 1 016 spectateurs par copie. Avec 389 199 entrées, il fait déjà mieux que L’Or noir et Sa Majesté Minor réunis, ses deux derniers films qui furent il est vrai des fours dantesques. Par contre, il est déjà certain que Le Dernier loup n’ira pas chercher les 3 336 476 entrées des Deux Frères, dernier gros succès du cinéaste, mais pourquoi pas les 1 110 380 entrées de Stalingrad.

Vincent n’a pas d’écailles, L’Enquête et L’Art de la fugue ou le cinéma français dans tous ses états (pas toujours glorieux) narré pour les deux premiers par un Flavien limite extatique (toujours lui) et un Cédric complètement désespéré. Reprenons. Flav voit en effet dans Vincent… un petit conte moderne qui met du temps à démarrer car trop contemplatif dans sa première partie (on a compris que Vincent prend sa force de l’eau mais qu’est-ce qu’il aime barboter) mais qui sait se rendre plus palpitant sur sa deuxième partie. Je ne regrette pas d’avoir retrouvé La Fille du 14 juillet sur grand écran…

Sinon je viens de rattraper L’enquête qui est vraiment bien. Ça m’a captivé de bout en bout grâce au casting, au montage et à la bande son efficace. Ça fait plaisir de voir que le cinéma français peut proposer des films sur des affaires politiques récentes. L’Affaire SK-1 m’avait bien surpris et celui là est dans la même veine ; Pourvu que ça dure.

Et puis L’art de la fugue qui sort ce mercredi, c’est de l’or en barre selon Cédric : prenez trois frères trentenaires, assortissez leurs personnages de gros archétypes : gay insatisfait, financier cynique et dragueur, looser pathétique en rupture chez Môman…sans oublier la bonne vieille copine avec un cœur gros comme ça. Castez trois acteurs en vogue, touillez bien fort, développez les clichés sous lumière rouge puis…Fuguez, d’art d’art ! 

Box office du week-end : Sorti la semaine dernière, Vincent… j’ai été sur-vendu par le service marketing du Pacte comme le film de super-héros à la française, totalise 50 857 entrées sur 80 copies à dimanche soir. Peut-on parler de coup d’épée dans l’eau ? De son côté, L’Enquête n’aura pas véritablement convaincu au-delà du premier cercle. Ce qui au week-end de la troisième semaine d’exploitation donne un total de 233 586 entrées sur 152 copies avec une perte de 59% de spectateurs. Un demi-échec patent.

Enfin, le vrac de la semaine concerne Birdman que Nico considère comme étant un peu de la vie romancée de Michael Keaton et la preuve qu’en le laissant de côté (lui et Edward Norton), le cinéma a perdu un grand acteur de ces quinze dernières années. Inarittu réalise une prouesse technique en faisant virevolter le spectateur dans les méandres d’un théâtre toujours en mouvement et il réalise autant une critique d’Hollywood, de Broadway et de la critique, sans jamais faiblir. Mouais, encore un satisfecit à la Technikart qui nous laisse de marbre mais qui n’est rien à la lecture de son ressenti sur Les Nouveaux sauvages : Cela part comme Les Monstres de Dino Risi mais ils font plouf dès la deuxième histoire. Le réalisateur ne sait pas gérer ses chutes ? Ou cherche-t-il le politiquement correct afin d’ameuter le plus de gens dans les salles sans trop choquer ? Car si chaque histoire a son lot de sauvagerie, celle-ci disparait à chaque fois dans les 2 ou 3 dernières minutes pour devenir un petit conte moral qui pourra plaire à tout le monde avec un poil de social bien pensant. Au final, Szifrón est à peu près aussi sauvage qu’un Bisounours qui aurait regardé du Tex Avery… mais qui reste un Bisounours.
On va boire frais avec glaçons sur la nuque planqué dans ma cave pendant quelques minutes et on revient.

Heureusement Stéphane est là avec La Nuit au musée 3 : comme toujours avec ce genre de franchise, le premier est fun mais ensuite l’effet « fraîcheur » s’estompe et arrivé au 3ème, on ne sait plus trop ce qui s’est passé dans les épisodes précédents. Et le fait que l’action du 3 se déroule à Londres ne change pas vraiment grand chose puisque une fois encore les scènes amusantes s’enchaînent avec un certain plaisir. Mais une fois fini, on ne se souvient de rien de fondamentalement marquant, si ce n’est la scène d’adieu entre Ben Stiller et Robin Williams qui, pour le coup, trouve une résonance toute particulière avec la réalité et où on ne saurait réprimer un petit pincement au cœur. T’chao l’artiste. 3/5. Oui enfin bon, je pense que l’artiste, s’il avait eu le choix, aurait préféré tirer sa révérence avec un autre film. On dit ça, on dit rien.

Et puis une petite dernière pour la route avec Flav (qui décidément s’est lâché cette semaine) qui a vu Kingsman : le nouveau Matthew Vaughn réjouit la rétine avec ses trouvailles visuelles d’action et son casting bien trouvé. Cela dit, je préfère Kick Ass. Oui bon d’accord. Il est temps que cela se termine dites-moi mes louloutes.

Box office du week-end : On va quand même pas vous lâcher dans la nature sans les chiffres essentiels de tous ces films. Birdman démarre d’une façon tonitruante avec 215 973 entrées sur seulement 159 copies. L’effet Oscars marche à plein. On devrait retrouver le film d’Inarritu pas loin des 400 000 entrées à mardi soir. Les Nouveaux sauvages engrangent encore 13 078 entrées à mi-parcours de sa 7ème semaine d’exploitation pour un total de 465 327 entrées. Une perf en demi-teinte pour Warner France au regard des 223 copies mises en circulation en première semaine. Du côté de Kingsman c’est un chouïa mieux. D’ailleurs, le film ne perd que 28% de ses spectateurs à dimanche soir et atteint 885 897 entrées sur une combinaison de 497 copies. Quant à La Nuit au musée 3, on est sur du 1 440 655 entrées fin du week-end.

Ps : Stéphane tenait sinon à rajouter ceci : Les impasses (volontaires) de la semaine sont Tracers et Projet Almanac parce que bon faut pas déconner non plus, y’a quand même plus important dans la vie que de perdre son temps à aller voir des trucs pareils au cinoche dont la bande-annonce ne donne même pas envie… Comme par exemple se mater la saison 3 de House of Cards ;o) C’est en effet pas tout ça, j’ai de la viande à remettre dans le torchon et à redescendre à la cave moi.


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