La Vie rêvée de Miss Fran - Image une fiche film

Fiche film : La Vie rêvée de Miss Fran (2023)

« J’ai choisi de raconter l’histoire de Fran dans La Vie rêvée de Miss Fran parce que je me suis totalement reconnue dans ce sentiment d’isolement qu’on peut éprouver quand on a du mal à nouer des liens avec autrui. Fran aspire à connaître l’amour, la joie et la communion avec les autres, mais y parvenir reste, pour elle, mystérieux et inaccessible. Comme si tous les gens de son entourage avaient appris à devenir un être sociable, mais qu’elle n’avait pas reçu cet apprentissage quand elle était petite. Par conséquent, pour se protéger, elle se réfugie dans son monde intérieur – un monde de forêts et d’océans – où elle peut s’imaginer toutes sortes de choses agréables. (…) C’est ainsi qu’un gouffre se creuse entre la personne qu’elle est en société et sa véritable identité. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Robert qui bouscule totalement ses habitudes d’isolement des autres. » Note d’intention de la réalisatrice Rachel Lambert

La Vie rêvée de Miss Fran (Sometimes I Think About Dying – 2023)

Réalisateur(s) : Rachel Lambert
Avec : Daisy Ridley, Dave Merheje, Parvesh Cheena
Durée : 1h31
Distributeur : Condor Distribution
Sortie en salles : 10 janvier 2024

Résumé : Fran est employée de bureau dans une petite entreprise portuaire de l’Oregon. D’une timidité maladive, cette célibataire mène une existence millimétrée, dénuée de toute fantaisie – exception faite des étranges rêveries auxquelles elle s’abandonne. Mais les choses changent le jour où Robert, nouvelle recrue fantasque et sympathique, fait mine de s’intéresser à elle…

Articles / Liens :

  • Notre avis :  En règle générale, ce qui motive encore aujourd’hui notre envie de découvrir un film dit « frais » (adjectif formellement impropre on en convient mais qui permet malgré tout de comprendre immédiatement de quoi qu’on parle), c’est l’histoire. Surtout quand son pedigree est une prod ultra indé US réalisée par une inconnue – en ce qui nous concerne en tout cas – passée par la case Festival de Sundance (ce qui n’est pas forcément un gage de « qualité »). Et si l’histoire ne nous a qu’à peine relevé le demi sourcil droit, et bien, en dernier recours, on se mate la bande annonce. Et celle de La Vie rêvée de Miss Fran nous a rapidement fait lever le sourcil gauche pour atteindre un bulbe rachidien qui ne demandait qu’à connaître la suite (à découvrir en scrollant un peu). Un sourcil et demi en préambule c’est plutôt bon signe mais avant de nous précipiter en projo, on a voulu jeter un œil au CV de Rachel Lambert. La Vie rêvée de Miss Fran est son troisième long et le premier à sortir au cinéma chez nous. Les deux premiers sont impossibles à découvrir en France que cela soit en streaming légal ou téléchargement moins légal et sont quasi invisibles aux States sinon lors de leurs passages dans divers festivals dont là encore Sundance.
    Voici donc une réal qui nous arrive vierge de tout a priori ce qui en soi est plutôt une chance et pour le film et surtout pour nous. À tel point d’ailleurs que dès les premières images projetées sur l’écran, on prend conscience que l’actrice principale n’est autre que Daisy Ridley immédiatement plus à son avantage ici que dans la trilogie Star Wars qui l’a révélé au grand public ou dans Chaos Walking, la mini purge réalisée par l’autrefois cinéaste Doug Liman, où nous l’avions croisé pour la dernière fois. Elle joue ici une employée de bureau célibataire que l’on ne remarque presque jamais. D’une rare timidité, elle aime à se réfugier dans ses rêves qui souvent se mêlent à une réalité qu’elle a du mal à appréhender autrement que par une routine quasi obsessionnelle. Jusqu’au jour où une nouvelle recrue qui dénote de ses autres collègues s’intéresse à elle. Donc ça c’est pour le demi sourcil levé, rapport à un scénario pour le moins éculé. Mais force alors de reconnaitre la qualité du traitement qui passe tout d’abord par un rythme, une ambiance et, comme on l’a déjà souligné, par une interprétation qui forcent l’admiration. Quelque chose de l’ordre de l’hypnotique propre à nous envoyer au sein d’une dimension (entre la troisième et la quatrième) où si nous gardons quelques-uns de nos repères, bien malin celui ou celle qui devinera le plan d’après.
    Rachel Lambert aime alors à nous prendre doucement mais fermement par le bras pour nous convier au sein d’une déambulation à fois mentale et réelle que l’on aimerait bien qualifier d’onirique mais qui est bien plus que cela. Comme son personnage principal, on se déplace dès lors tel un somnambule certes conscient mais dont il serait tout aussi dangereux de vouloir le réveiller. Le plus amusant est que notre parcours de spectateur se révèle être à l’inverse du personnage qui elle semble sortir de sa léthargie éveillée non pour se confronter à la réalité d’un quotidien pas folichon mais à celui d’un amour naissant et de plus en plus dévorant. Daisy Ridley, qui est l’une des productrices du film, est à la fois touchante et incroyablement lucide sur son personnage qu’elle habille avec beaucoup de retenue mais aussi avec des petits accès de folie épidermiques qui deviendront sa norme de vérité.
    La Vie rêvée de Miss Fran ne révolutionnera pas grand chose mais a pour lui (et pour longtemps) une petite musique de cinéma appelée à devenir mainstream et pourquoi pas disruptive dans sa façon d’aborder un Art qui se doit d’être toujours en mouvement pour avoir la chance de savoir régurgiter l’air de son temps. Ce que La Vie rêvée de Miss Fran n’est déjà pas loin de réussir.  3/5
  • Box office : 2 600 entrées en 24h sur 64 copies France. Ben oui c’est bien ce que l’on appelle une exposition propre à un film d’auteur US. Le détail ci-dessous des cinémas qui projettent le film en cette première semaine.

La Vie rêvée de Miss Fran - Cinémas 1ère semaine

  • La chronique Blu-ray :  Si un DVD sort, ce serait déjà une belle victoire.

La Vie rêvée de Miss Fran - Affiche

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *