Black Dog du chinois Guan Hu a été présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024.

Black Dog a obtenu le Grand Prix Un Certain Regard.

Black Dog (Gou Zhen – 2024)

Réalisateur(s) : Guan Hu
Avec : Eddie Peng, Liya Tong, Jia Zhangke
Distributeur : Memento Distribution
Durée : 1h46min
Sortie en salles :

Résumé : Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires.

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• Notre avis en direct du festival de Cannes : Parfois, d’improbables résonances se font entre des films qu’en apparence tout sépare. Et ceux qui ont vu Peripheria de David Coquart-Dassault, l’un des courts métrages les plus impressionnants de ces dix dernières années, ne cesseront d’y songer devant Black Dog, film chinois signé Guan Hu.
  Contemporain de Jia Zhangke qui tient un petit rôle son film, le réalisateur dresse le portrait d’un homme mutique et solitaire, raconte son arrivée en bus dans une ville agonisante située au cœur d’un paysage désertique au minimalisme quasi pictural et ses étonnantes rencontres avec des meutes de chiens errants. Prisonnier libéré, de retour chez lui après une longue incarcération, il est confronté aux mutations d’une cité délabrée, déshumanisée, à l’image d’une Chine qui surnage. Entre un père sénile et qui vit dans un zoo à l’abandon, un clan qui ne rêve que de vengeance, un cirque errant et des canidés qui remplacent les humains dans cette urbanité croulante, Black Dog propose une critique sévère de la Chine actuelle mais sans misérabilisme et avec une dose d’espoir bienvenue. Tout n’est pas condamné d’avance et, étonnamment, de ces animaux émergent un regain d’humanité comme s’ils condensaient la mémoire et les sentiments d’un monde qui en est dépourvu.
  Faux road movie, Black Dog est davantage un point de passage, un moment de vie que Guan Hu met en scène façon vide existentiel. L’homme arrive dans des souvenirs morts, le temps de voir tout ce qu’il a connu être démoli pour de bon, avant d’entreprendre une nouvelle construction intime et de prendre un nouveau départ. Mais le véritable héros de ce processus de reconstruction est un lévrier noir, maigre mais agile, sauvage et docile. Rejeté en permanence, comme le protagoniste humain, les deux vont tenter de s’apprivoiser, leurs parcours se ressemblant sur de nombreux points. Le scénario est admirable de finesse, les comparaisons jamais appuyées et la ville, bien que laide, fascine par son improbable foisonnement architectural et ses bâtiments clos. 4,5/5

• Box office : Black Dog a été acquis avant le festival par Memento qui sera donc son distributeur en France.

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