Depuis presque un an maintenant les heureux possesseurs d’une Xbox Series X se languissaient de pouvoir jouer à des titres capables de faire vrombir le nouveau frigo noir conçu par Microsoft. Leur patience se trouve enfin récompensée en cette fin d’année 2021 avec la sortie coup sur coup de deux titres à même de démontrer la toute-puissance du monolithe noir : Halo Infinite mais aussi et surtout Forza Horizon 5, véritable vitrine technologique de ce que cette console next-gen a dans le bide..
La dernière fois que nous nous étions glissés derrière le volant d’un Forza, c’était en 2018 à l’occasion de Forza Horizon 4. Depuis, silence radio ! Aussi bien du côté de Horizon que de sa déclinaison Motorsport dont le dernier opus remonte quant à lui à 2017. Une bien longue attente pour une saga qui nous avait habitué jusque-là à alterner un épisode tous les ans, voire tous les deux ans. Trois ans, c’est donc le temps qu’il aura fallu à Playground Games pour nous concocter ce Forza Horizon 5. Un nouvel opus avec lequel le studio britannique entend bien asseoir non seulement son talent en matière de jeu de course mais aussi et surtout de maestria technique sur les consoles estampillées du sceau Microsoft.
Forza Horizon 5 nous emmène cette fois de l’autre côté de l’Atlantique et plus précisément au Mexique. Et le moins que l’on puisse dire dès les premières minutes du jeu, c’est que les terres de Emiliano Zapata n’ont rien à envier à celles de sa Gracieuse Majesté où les quatre premières saisons avaient pris ses habitudes et nous balancent en pleine face une nouvelle baffe visuelle à s’en décrocher la mâchoire / s’en taper le cul par terre (rajoutez ici les superlatifs que vous voudrez). Bref une invitation à l’évasion à l’autre bout du globe qui met des étoiles plein les mirettes par ces temps de pandémie qui compliquent de telles escapades dans le monde réel. Ajoutez à cela une diversité des lieux (bord de mer, forêt, flanc de volcan, etc.), quelques orages tropicaux et autres tempêtes de sable et vous obtenez un véritable maelström visuel à nul autre pareil (seules les cutscenes se situent une nouvelle fois en deçà). Et qu’importe au final si la topographie virtuelle du Mexique se révèle pour le moins fantaisiste, l’émerveillement visuel est garanti. Une luxuriance qui vous amènerait presque à lever le pied afin d’en admirer les moindres raffinements.
Si la technique a enclenché le 8ème rapport avec un rendu 4K 60fps en mode performance (on déconseillera le mode qualité qui ajoute certes différents petits raffinements graphiques mais limite le frame rate à 30fps, loin de l’ivresse de vitesse procurée par le mode performance), le fond du gameplay est loin d’avoir bénéficié du même effet « nitro » à l’aune du passage à la next gen. D’aucuns diront même sans doute qu’il est resté au point mort. Un sentiment qui nous envahit d’ailleurs dès la séquence d’introduction où un énorme avion-cargo vous largue en plein milieu de tracés divers et variés à bords de bolides tous plus vrombissants les uns les autres, depuis les voitures de sport les plus racées jusqu’aux véhicules tout-terrain les plus massifs. Une sensation de déjà-vu ? Bien sûr puisqu’il s’agit trait pour trait, moyennant la différence de lieu géographique, de la même introduction à laquelle nous avions déjà eu droit trois ans plus tôt.
Un sentiment qui se prolonge ensuite puisque Forza Horizon 5 vous convie à prendre part à six festivals de course où de jeunes et sémillants bellâtres vont se mesurer à bord de leurs grosses voitures, ceci en vue d’accumuler un max de points de célébrités, non pas uniquement en remportant chaque course mais en accomplissant les actions les plus folles au volant. Rings a bell ? Et oui, là encore, le fond du gameplay demeure inchangé et ressemble de très très près à Forza Horizon 4. De là à dire que le studio a passé tout son temps à faire reluire la carrosserie sans prendre la peine d’améliorer un tant soit peu ce qui se cache sous le capot, il y a un pas que nous nous garderons bien de franchir. Playground Games ne s’est pas contenté de voir plus grand en reprenant la même profusion de réglages en termes de pilotage pour mieux adapter son style / niveau au gargantuesque parc de plus de 500 véhicules, depuis les bolides de légende jusqu’aux trucks en passant par les buggies et autres SUV qu’il conviendra de choisir avec discernement pour s’adapter aux différents terrains (asphalte, terre / boue, gravier, etc.) tandis que la tracklist toujours aussi généreuse résonne dans vos oreilles.
Le studio a également pris soin d’ajouter çà et là quelques petites améliorations : ici une voix à votre avatar qui est donc désormais doté de la parole, là un éditeur de pistes baptisé EventLab, ou encore les fameuses Aventures Horizon, des missions qui consistent à remplir un objectif bien spécifique en un temps limité le tout sous forme de mini-scénario. Loin d’être des courses sans intérêt, ces aventures-là sont assurément la nouveauté la plus marquante de ce Forza Horizon 5 en ce sens qu’elles nous extirpent du train-train du reste du jeu.
Plus grand (prévoyez d’ailleurs de la place sur votre disque dur puisque le titre occupe plus de 100Go), plus varié, plus beau. Avec Forza Horizon 5, le studio britannique Playground Games a hissé la barre très haut en matière de jeux de courses au point que leur titre vient d’ailleurs de rafler trois trophées aux Game Awards 2021 : Meilleur jeu de course, Meilleur design audio et Meilleure innovation en termes d’accessibilité. Une triple récompense amplement méritée diront certains tandis que les autres ne pourront s’empêcher de tiquer un peu sur un gameplay qui, lui, n’a guère évolué. Au point de bouder ce cinquième opus ? Certainement pas tant il consiste à l’heure actuelle la meilleure proposition en matière de jeux de courses sur console next et a fortiori sur Xbox Series X. En attendant l’arrivée d’un certain Gran Turismo 7 sur PlayStation 5 en mars 2022…
- Testé sur Xbox Series X à partir d’un code fourni par l’éditeur (version 3.414.967.0)
- Taille occupée : 102Go
- Sortie le 9 novembre 2021
- Trailer de lancement
- Analyse technique de Digital Foundry : vidéo n°1, n°2, n°3 et n°4