Le festival de Cannes dans les années 90 c’est au niveau des Palmes d’or la mainmise de deux sociétés françaises. En effet, Jean Labadie et Bac Film trustent pas moins de 5 Palmes d’or en ce début de décennie avec pour apothéose le triomphe de Pulp Fiction en 1994. L’autre société emblématique de la décennie c’est Ciby 2000. Créé de toute pièce par Francis Bouygues dont l’anagramme rappelle Cécil B. De Mille, elle avait pour ambition de produire des films populaires rentables afin de permettre la faisabilité de films indépendants où l’auteur / réalisateur avait une grande latitude de création. La mort de Francis Bouygues en 93 a mis fin à cette vision qui aura tout de même permis 4 Palmes d’Or (La Leçon de piano, Underground, Secrets et mensonges et Le Goût de la cerise). Cannes dans les années 90 est donc moins une fenêtre sur le cinéma mondial que le reflet d’une politique des auteurs bien assimilée et comprise par l’économie française du cinéma. Un raccourci certes mais pas plus scandaleux que certaines Palmes d’or de l’histoire du festival. Quant aux Blu-ray, à part Rosetta chez Criterion et La Leçon de Piano chez TF1 Vidéo, on ne peut pas dire que voici une décennie excellemment bien servie d’autant que l’on cherche encore le début de la queue d’un Blu-ray 4K.