Il paraît que Georges Lucas n’a pas caché sa déception à la découverte de l’épisode VIII sobrement intitulé Star Wars:Les Derniers Jedi. Pis, il se serait senti trahit lui qui avait proposé plusieurs traitements et arcs narratifs mis à disposition dans la corbeille de la mariée lors du rachat de Lucasfilm pour qu’au final Disney s’en tamponne le coquillard dans les grandes largeurs. On nous rétorquera que c’était là peut-être la plus sage des décisions si l’on se réfère au révisionnisme hystérique qui régnait alors au sein de la maison Lucas doublé de cette impression de gâchis laissée en héritage par la deuxième trilogie. Pour autant J.J. Abrams qui revient aux manettes s’est apparemment empressé de consulter Maître Georges afin d’avoir son avis sur l’histoire qu’il a pondu avec Chris Terrio (Argo, Batman v Superman : L’Aube de la Justice…). On ne sait pas si Lucas a apprécié le geste, mais on avoue qu’à ce stade, on s’en contrefout royalement.
À Digital Ciné, nous avons ce que nous appelons un « éclaireur » en la personne de Sandy Gillet. Son rôle ? Découvrir les films avant les autres membres de la rédac, généralement en projections de presse (mais pas avant 11h00 ni après 18h00, le monsieur en question ayant ses petites habitudes), pour leur faire part de son ressenti. À partir de son avis « éclairé », lesdites personnes sont alors libres de décider s’ils feront le déplacement jusqu’en salles pour découvrir la chose ou non. Dans le cas de Pacific Rim : Uprising, l’appréciation fut, comme bien souvent de la part de notre éclaireur, lapidaire : « Aucun intérêt ! ». Dont acte, l’auteur de ces lignes attendit bien sagement la sortie estivale d’une édition Blu-ray 4K Ultra HD qui déboîte sévère mais ne réhabilite pas pour autant cette suite effectivement en-deçà de l’opus réalisé par Guillermo del Toro sorti en 2013.
C’est un petit événement en soi dans l’univers de la 4K et a fortiori de la 4K sur support physique : la sortie du tout premier film estampillé « Star Wars » en Blu-ray 4K Ultra HD. Alors certes, Les Derniers Jedi n’est pas vraiment l’opus que nous escomptions pour ouvrir le bal sur le support mais la facture technique de la chose laisse entrevoir, espérons-le, l’arrivée prochaine des autres volets de la saga nantis de prestations audio-vidéos toutes aussi époustouflantes.
Lorsque Lucasfilm vous passe un petit coup de fil pour vous annoncer que vous allez réaliser un volet de la saga Star Wars, vous devez forcément avoir une petite émotion. Rian Johnson est l’un de ceux qui ont reçu ce fameux appel intergalactique. Aux commandes de Star Wars – Les Derniers Jedi, il revient sur ce jour où il a tellement flippé qu’il a hésité un court moment avant d’accepter la prestigieuse offre : « Je n’ai jamais pensé que j’étais vraiment dans la course, je pensais que tous les réalisateurs de la planète voulaient réaliser un film Star Wars. Et puis ça m’est tombé dessus brusquement. Comme si on lâchait une bombe. J’ai soudainement réalisé que cette réunion était à propos de ce film. Je n’ai pas cherché à cacher le fait que je flippais. Mais je me suis aussi dit qu’il fallait que j’y réfléchisse. »
On se doutait bien que « le nouvel espoir » suscité suite à la vision de Rogue One ne serait qu’une étincelle bien compliquée à pérenniser. En cause les statuts mêmes de deux trajectoires distinctes initiées par la Maison Disney. Pour l’un, la difficile tâche de donner suite à une saga déjà bien défigurée par Georges Lucas (entre la deuxième trilogie et les maquillages SFX en forme de ravalements de façades non homologués), pour l’autre, la volonté de raconter des histoires unitaires débarrassées de la plupart des oripeaux de la Grande. Une telle jurisprudence ne peut qu’accoucher d’un Star Wars – Les Derniers Jedi forcément battu d’avance. Mais si les faits lui donnent raison, il conviendra tout de même de nuancer le propos.