Liaison fatale (1987) de Adrian Lyne - Blu-ray 4K Ultra HD

Liaison fatale : 4K et demi

La sortie de Liaison fatale en Blu-ray 4K Ultra HD est une (petite) surprise en soi puisque le long-métrage d’Adrian Lyne, contrairement à d’autres films multi réédités, n’avait eu droit en tout et pour tout qu’à deux éditions au cours des vingt dernières années : un DVD Collector et un Blu-ray sortis respectivement en 2002 et 2021. Sa parution sur support UHD fut donc l’occasion de revoir et de réévaluer ce carton au box-office 1987 à l’aune d’une édition Blu-ray 4K Ultra HD qui souffle le chaud et le froid.

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Liaison fatale - Édition Collector - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + Goodies

Éditeur :Paramount Pictures France
Sortie le :14 septembre 2022  
Catégorie :Collector

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Liaison fatale en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir d’un checkdisc 4K fourni par l’éditeur.

Si en 42 ans d’activité la filmo d’Adrian Lyne ne compte qu’une dizaine de titres, ils n’en ont pas moins marqué (un peu) le paysage cinématographique. À commencer par son deuxième long, Flashdance (1983), film devenu instantanément culte. Rebelote trois ans plus tard avec 9 semaines 1/2 (1986). Avec ces deux réalisations, Lyne imprime sur pelloche une certaine sensualité des corps et des sentiments (amoureux) certes simplistes mais néanmoins tangibles tout en ayant su synthétiser à l’écran l’atmosphère « MTV » et bling-bling du moment. C’est peu dire que le cinéaste britannique est dans de bonnes dispositions à ce moment précis de sa carrière pour accepter le script que lui envoie alors Stanley R. Jaffe et Sherry Lansing, les producteurs de Liaison fatale (qui s’intitulait encore Diversion) qui venaient d’essuyer le refus de pas moins de 26 réalisateurs. Il faut dire qu’à Hollywood, tout le monde ne cesse de leur rabâcher que ce sujet est anti-commercial au possible. Lyne n’éprouve pour sa part aucune réticence à la lecture de ce scénario et sera même ravi de pouvoir collaborer à nouveau avec Michael Douglas puisque les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble durant près d’un an sur Starman (1984) qu’un certain John Carpenter finira par réaliser.

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition 2009 (USA)
  • Blu-ray – Édition 2020 (Master 4K) (USA)
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition 2022 (Master 4K)

Pour tenir le rôle de Beth, l’épouse de Dan (Michael Douglas), qui mieux que Anne Archer qui avait déjà passé une audition pour… 9 semaines 1/2 (comme le monde est petit) ? La petite famille sera complétée par Ellen Latzen dans le rôle du rejeton du couple et qui accessoirement a peu ou prou le même âge que la propre fille du réalisateur. En revanche, à ce stade du casting, aucun mot quant au choix du toutou de service dont Dan doit se coltiner la sortie pipi du soir, lui qui n’aimerait rien moins que finir cette rude semaine de labeur dans les bras de maman… à moins que leur fille Ellen ne vienne squatter le lit conjugal. Tant pis pour le repos du guerrier tant le portrait de cette jolie petite famille modèle semble idyllique : un mariage heureux depuis déjà dix longues années, une gamine de six ans, un chien, un break et bientôt une maison à la campagne. Qui dit mieux ?

C’était sans compter sur Alex, ravissante éditrice croisée quelques heures plus tôt au cours d’une soirée mondaine dans le cadre du boulot de Dan, avocat new-yorkais. C’est le week-end. Femme, enfant et chien sont partis chez les beaux-parents. L’attirance entre Alex et Dan est réciproque. Il aura suffi d’une étincelle, en l’occurrence une allumette, et d’un « go » métaphorique au travers de cette réplique en apparence anodine, « Êtes-vous discret ? » demande Alex à Dan, pour que tout s’emballe et que les hormones en ébullition entrent alors en jeu.

Ce que n’avait pas prévu Dan, c’est à quel point ce week-end « d’égarement » allait entrainer tout ce petit monde dans une spirale infernale et destructrice. Car derrière son sourire enjôleur, Alex cache une personnalité déviante à tendance psychotique. Et si aujourd’hui, plus personne ne peut imaginer d’autre comédienne que Glenn Close pour tenir le rôle d’Alex qui allait alors faire la une des magazines et devenir « La femme la plus détestée d’Amérique » lors de la sortie en salles de Liaison fatale, il semble bien difficile de croire que Adrian Lyne et les producteurs ne voulaient pas d’elle au départ. Comment une actrice ayant composé des rôles aussi « austères » jusque-là allait-elle pouvoir camper un personnage aussi déviant et inquiétant ? C’était sans compter sur la ténacité de Glenn Close qui, sitôt le rôle en poche, consulta deux psychiatres afin de s’enquérir de la véracité d’un comportement tel que celui d’Alex. Et la comédienne d’ajouter qu’une telle personne aurait très bien pu subir des sévices sexuels de par le passé, expliquant en partie sa psyché.

Sitôt Liaison fatale en boîte, les premières projections tests se heurtent à une difficulté majeure : le public rejette en bloc la fin prévue à l’origine dans laquelle Alex se suicide (en se tranchant la gorge au couteau de cuisine) en référence à l’opéra Madame Butterfly qu’elle affectionne tant. Branle-bas de combat plusieurs mois après la fin du tournage pour réunir tout le monde afin de filmer une nouvelle fin façon Les Diaboliques de Clouzot dixit Anne Archer. Et qu’importe si Glenn Close s’oppose farouchement à cette révision de dernière minute estimant que la réaction d’Alex ne convient pas à la psychologie du personnage. Chacun jugera qui de la fin retenue dans le montage définitif ou de la fin alternative (visible au sein des bonus) est la plus « viable ». Toujours est-il qu’en cette année 1987, Liaison fatale finira en tête du box-office américain et mondial, au grand dam des ligues féministes qui déversèrent tout leur fiel sur le film, mais repartira bredouille de la cérémonie des Oscars où il était nominé dans six catégories.

Mais la plus grande injustice faite à Liaison fatale comme le souligne les producteurs eux-mêmes est sans l’ombre d’un doute l’absence de statuette pour la performance de Glenn Close. Une actrice dont le talent jaillira aux yeux de l’auteur de ces lignes dans le tout premier film où il la découvrit : Les Liaisons dangereuses (1988), le chef-d’œuvre de Stephen Frears (qu’il serait d’ailleurs de bon goût de sortir en 4K s’il vous plaît Warner). Et dire qu’à date, la comédienne cumule huit nominations aux Oscars pour… zéro récompense ! Cette année-là, l’académie lui préférera la performance beaucoup plus « politiquement correct » de Cher dans Moonstruck (1987) de Norman Jewison. Et si trente-cinq ans plus tard ce même politiquement correct dégouline encore bien davantage dans notre société de plus en plus pudibonde et prompte à jeter l’opprobre d’un simple clic anonyme, (re)voir Liaison fatale démontre si besoin était combien le film n’a pas vieilli et reste toujours aussi passionnant dans sa façon parfaitement réaliste de décrire les ravages engendrés par l’adultère dans les vies de monsieur et madame tout le monde. Quant à Michael Douglas, cinq ans plus tard, il tombera dans les griffes d’une autre prédatrice sexuelle tout aussi inquiétante, la Katherine Trammell (Sharon Stone) de Basic Instinct (1992) réalisé par Paul Verhoeven. Mais ceci est une autre histoire que nous vous avions déjà conté dans cet article.

Toutes les informations précédentes à propos de la production de Liaison fatale sont divulguées au sein du fort sympathique documentaire d’une demi-heure baptisé Forever Fatal: Remembering Fatal Attraction que l’on trouvait dans l’édition DVD Collector sortie en 2002 ainsi que sur l’édition Blu-ray sortie en 2009 aux États-Unis. Précisons à toutes fins utiles que pour les besoins de cette chronique, Paramount nous a uniquement fait parvenir le disque 4K. D’un autre côté, dans notre Blu-raythèque personnel, nous disposons des éditions Blu-ray sorties aux États-Unis en 2009 et en 2020. En revanche, nous ne possédons pas l’édition Blu-ray sortie en France en 2021 qui, selon nos informations, est identique à celle parue aux USA un an plus tôt. Par ailleurs, le disque Blu-ray inclus au sein de l’édition Blu-ray 4K Ultra HD de Liaison fatale serait, sous couvert de confirmation, le même disque que celui présent dans les éditions françaises et américaines sorties respectivement en 2021 et 2020.

Pour résumer, la situation est la suivante :

  • Édition Blu-ray sortie aux États-Unis en 2009 => inédite en France.
  • Édition Blu-ray sortie aux États-Unis en 2020 (avec une image restaurée) => sortie en France en 2021.
  • Édition Blu-ray 4K Ultra HD sortie aux États-Unis et en France en 2022 => contient le même disque Blu-ray que l’édition 2020 / 2021.

Ce postulat de départ étant posé, il convient alors de préciser que le disque 4K de Liaison fatale ne contient strictement aucun bonus et que de fait, ces derniers sont uniquement présents sur le disque Blu-ray. Et c’est là que les choses commencent déjà à se compliquer. En effet, les éditions de 2020 / 2021 reprennent bien les images des répétitions des comédiens, la fin alternative (évoquée précédemment) ainsi que le commentaire audio de Adrian Lyne, sympathique dans sa propension à nous distiller quelques informations sur les coulisses du tournage mais un peu trop dilué à notre goût pour nous captiver véritablement. En revanche, on ne retrouve aucune trace de trois bonus d’importance qui figuraient sur le DVD Collector de 2002 (et le Blu-ray de 2009). D’une part le documentaire évoqué ci-dessus mais aussi Social Attraction (10min) qui revient sur les réactions à la sortie du film notamment de la part des mouvements féministes, ainsi que Visual Attraction (20min) qui revient quant à lui sur les décors, costumes, maquillages ainsi que la photographie du film. Pourquoi donc ne pas avoir inclus ces trois docs quand on voit que d’autres éditeurs (suivez notre regard) prennent la peine de refaire 3 DVD de bonus pour sortir une édition dite « Collector » ? À la place, on trouve une nouvelle interview de Adrian Lyne datant de 2020 dans laquelle il nous parle de ses moments préférés, combien il a adoré le script la première fois qu’il l’a lu tout en précisant que pour la sortie en 4K, il a prêté attention à la couleur et au son afin de les améliorer.

Nous n’en saurons pas davantage sur les conditions exactes de cette « restauration » et si nos recherches ne permettent pas d’affirmer avec certitude qu’une restauration 4K en bonne et due forme a bien eu lieu, connaissant les habitudes de Paramount, il y a fort à parier que cela soit bel et bien le cas, le tout dixit les déclarations de Lyne sous sa supervision. De fait, nous sommes donc ici en présence d’une image au format 1.78:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision à partir d’un master 4K (tiré du négatif original, mystère ?). C’est déjà là que les puristes tiqueront un peu puisque l’image n’est pas proposée dans son ratio cinéma 1.85 d’origine (ce n’était d’ailleurs pas davantage le cas sur les éditions Blu-ray). Il eut été de bon goût de profiter de cette nouvelle restauration pour rétablir également le format 1.85 d’origine.

Pour le reste, ce nouveau master 4K de 2020 présente du pour et du contre. Du côté des points positifs, nous retiendrons une copie propre, bien davantage que la précédente, même si quelques petzouilles trainent encore ici ou là, ainsi qu’un cadrage nettement plus généreux avec davantage d’image dans toutes les directions. Le niveau de définition fait un bond en avant substantiel et l’on peut désormais apprécier les différents détails lors des gros plans (cf. le visage coupable et mal rasé de Michael Douglas après sa nuit endiablée à 22min 40s) ainsi qu’une profondeur de champ accrue lors des plans larges (cf. ce même Michael Douglas quittant l’appartement de Glenn Close au petit matin après sa nuit d’ébats fougueux à 21min 45s). Les couleurs qui tendaient vers des teintes jaunies et vieillottes retrouvent désormais plus de « naturelles », ce qui permet ainsi aux draps et aux murs de l’appartement de Glenn Close de retrouver une certaine blancheur. Quant aux costards portés par les différents protagonistes tout au long du film, ils présentent désormais une teinte noire nettement moins « bouchée » qu’auparavant.

Du côté des points négatifs, nous n’en retiendrons qu’un mais non des moindres qui se résume en 3 lettres : DNR (Digital Noise Reduction). Faut-il le rappeler, Liaison fatale est un film qui date de 1987 où les caméras numériques n’étaient pas encore le lot quotidien des tournages ciné et, de fait, le film a été shooté en 35mm. Nous sommes donc restés pour le moins dubitatif sur le yoyo effectué par la granulosité du rendu, tantôt perceptible, tantôt totalement absente avec pour conséquence des visages que l’on croirait sortis du Musée Grévin et des costumes et décors lissés. Par chance, ce n’est pas le cas sur la totalité du film mais les passages concernés n’en sont pas moins suffisamment visibles pour distraire le home-cinéphile en quête d’un rendu qui respecte l’argentique du tournage pelloche originel.

Côté son, aucun changement n’est (hélas) à attendre puisque l’on retrouve les mêmes pistes sonores que sur les précédentes éditions Blu-ray. D’un autre côté, la bande-son de Liaison fatale n’est pas des plus démonstratives et la VO Dolby TrueHD 5.1 fait plus que correctement le job lorsqu’il s’agit de restituer le brouhaha lors de la réception au début ou encore les différents bruits urbains lors des scènes extérieurs (cf. cette scène d’environ 40 secondes sous une pluie battante à 12min 50s). Certains passages bien spécifiques permettent également de profiter de quelques belles envolées acoustiques, toutes proportions gardées, comme par exemple la séquence de salsa (19min) ou encore celle du grand huit (98min). Les musiques composées par feu Maurice Jarre bénéficient également d’une belle amplitude tandis que l’élément prépondérant du récit, à savoir les dialogues, demeurent parfaitement audibles en toutes circonstances. On jettera un voile pudique sur la VF Dolby Digital 2.0 qui fait le job concernant ces mêmes dialogues mais manque singulièrement d’amplitude (et pour cause) dans tous les autres registres.

À noter pour finir qu’en France (et certains autres pays), Liaison fatale sort (pour le moment) sous la forme d’un combo Blu-ray 4K + Blu-ray dans une édition dite « Digipack Collector » et renferme quelques goodies : une affiche du film, 6 photos et une reproduction de 2 tickets pour l’opéra Madame Butterfly. Libre à chacun de juger si le tarif demandé (34,99€ TTC prix public conseillé) en vaut la chandelle ou bien s’il faut attendre une édition « non collector » à un tarif moins élevé.

Les plus

  • Un film qui vieillit plutôt bien.
  • Quelques bonus intéressants, notamment la fin originale.
  • Une restauration qui connaît des hauts…

Les moins

  • … mais aussi certains bas.
  • Trois suppléments d’importance ont disparu.

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  • Packshot absent
Éditeur : Paramount Home Entertainment
Sortie le : 12 septembre 2022  
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Éditeur : Paramount Home Entertainment
Sortie le : 12 septembre 2022  
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  • Liaison fatale (1987) de Adrian Lyne - Packshot Blu-ray 4K Ultra HD
Éditeur : Paramount Home Entertainment
Sortie le : 13 septembre 2022  
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Éditeur : Paramount Home Entertainment
Sortie le : 13 octobre 2022  
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Éditeur : Paramount Home Entertainment
Sortie le : 22 septembre 2022  
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Liaison fatale – Édition Blu-ray 4K Ultra HD

Résumé : L’aventure d’un soir de Dan Gallagher, un avocat new-yorkais marié et père de famille, avec Alex Forrest, une éditrice célibataire à la personnalité obsessive, va se transformer en un véritable cauchemar pour lui et sa famille.

Disque 1 : Liaison fatale en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.78:1 encodée en HEVC 2160/24p Dolby Vision
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 2.0
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 59min 24s

Bonus :

  • Aucun

Disque 2 : Liaison fatale en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.78:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais Dolby TrueHD 5.1, Français Dolby Digital 2.0
  • Sous-titres : Français, Anglais
  • Durée : 1h 59min 24s

Bonus (HD et VOSTF) :

  • Commentaire audio du réalisateur Adrian Lyne
  • Le cinéaste Adrian Lyne : A propos de Fatal Attraction (7min 43s)
  • Images des répétitions (7min 09s, SD)
  • Fin alternative présentée par le réalisateur Adrian Lyne (12min 04s)
  • Bande-annonce originale (1min 27s, VO)

Captures Blu-ray – Édition 2009
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 1920×1080

Captures Blu-ray – Édition 2020 (Master 4K)
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Captures Blu-ray 4K Ultra HD – Édition 2022 (Master 4K)
Cliquez pour les visualiser au format HD natif 3840×2160

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