Pique-nique à Hanging Rock (1975) de Peter Weir - Blu-ray 4K Ultra HD

Pique-nique à Hanging Rock

Alors qu’aucun de ses films n’était paru depuis le lancement du support en 2016, voilà que le même mois, hasard du calendrier, deux films de Peter Weir débarquent coup sur coup en Ultra HD. Quinze jours après The Truman Show chez Paramount, c’est à présent au tour de Pique-nique à Hanging Rock d’avoir les honneurs d’une sortie chez ESC dans une édition Blu-ray 4K dont la restauration, bien que supervisée et approuvée par le cinéaste en personne, ne sera pas nécessairement du goût de tous. Explications.

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.

Pique-nique à Hanging Rock - Édition limitée - Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Éditeur :ESC Editions
Sortie le :19 juillet 2023  

Test Blu-ray 4K Ultra Haute Définition
Image (4K) :
Image (2K) :
Son :
Bonus :

Pique-nique à Hanging Rock en Blu-ray 4K Ultra HD

Retrouvez les informations concernant nos captures et notre matériel de test sur cette page.

Testé à partir de checkdiscs fourni par l’éditeur.

Retrouvez nos captures 4K UltraHD en résolution native 3840 x 2160 pixels au format PNG non compressé sur notre Patreon

Pique-nique à Hanging Rock (1975) de Peter Weir - Édition ESC 2023 - Capture Blu-ray 4K Ultra HD

Pique-nique à Hanging Rock – Édition limitée – Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray

Résumé : En Australie, Hanging Rock est une montagne sacrée, autrefois lieu de culte des aborigènes. Le 14 février 1900, les élèves d’une école de jeunes filles y partent en excursion afin de pique-niquer. Une fois sur place, plusieurs d’entre elles sont comme étrangement attirées par les rochers. Trois des élèves, accompagnées d’une professeure, s’engouffrent dans les passages dessinés par les monolithes. C’est au retour à l’école que l’on se rend compte que les quatre jeunes femmes manquent à l’appel. Des battues sont organisées pour les retrouver ; la police enquête. L’une d’entre elles est bientôt retrouvée, totalement amnésique…

Disque 1 : Pique-nique à Hanging Rock en Blu-ray 4K Ultra HD

Spécifications techniques :

  • Image : 1.66:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Français DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h 47min 51s

Bonus (HD) :

  • Présentation du film par Bernard Bories (4min 20s)

Disque 2 : Pique-nique à Hanging Rock en Blu-ray

Spécifications techniques :

  • Image : 1.66:1 encodée en AVC 1080/24p
  • Langues : Anglais DTS-HD Master Audio 5.1, Français DTS-HD Master Audio 2.0
  • Sous-titres : Français
  • Durée : 1h 47min 52s

Bonus (HD) :

  • Présentation du film par Bernard Bories (4min 10s)
  • Entretien avec Olivier Père (36min 58s)
  • Présentation publique du film par la réalisatrice Mati Diop (11min 56s)
  • A recollection – Hanging Rock 1889 : Documentaire de 1975 (25min 55s, VOSTF)
  • Hanging Rock et Martindale Hall : Hier et aujourd’hui (5min 42s)
  • Bande-annonce d’origine (4min 55s, VO)

Détails techniques :

  • Taille du disque : 61,19 Go
  • Taille du film : 59,81 Go
  • Bitrate vidéo moyen : 68,35 Mb/s
  • Maximum CLL (Content Light Level) : 786 nits
  • Maximum FALL (Frame-Average Light Level) : 182 nits
  • VO DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit) : 3,45 Mb/s
  • VO DTS-HD Master Audio 2.0 (24-bit) : 1,97 Mb/s

À la lecture des notes en tête de cette chronique et plus spécifiquement celles attribuées à l’image (sur les disques 4K et Blu-ray) certains s’exclameront sans doute : « C’est quoi cette note injuste ? » tandis que d’autres rétorqueront : « Vous êtes vraiment trop cléments avec cette note ! ». Alors crevons dès à présent l’abcès. Il y a tout d’abord le panneau présent au lancement du film concernant la restauration effectuée et que toutes les chroniques de la planète ont reprise en chœur lors de la sortie en mai dernier par l’éditeur anglais Second Sight de leurs trois éditions de Pique-nique à Hanging Rock : Blu-ray, Blu-ray 4K et Limitée Blu-ray 4K + Blu-ray. Nous vous avions d’ailleurs proposé une première analyse de notre ressenti concernant la première d’entre-elles sachant que dans l’entrefaite ESC nous avait confirmé qu’ils utiliseraient également ce nouveau master 4K. Et que par conséquent, ce même panneau se retrouve au lancement des disques 4K et Blu-ray de l’édition Blu-ray 4K française.

Et puis, il y a cette déclaration de Peter Weir que l’on trouve à la toute fin du généreux livret de 130 pages présent au sein de l’édition Limitée Blu-ray 4K + Blu-ray de Second Sight et que nous avons tenté de traduire le plus fidèlement possible :

Peter Weir à propos de la restauration :
« Félicitations, votre travail a revitalisé Picnic. Une réussite totale, bien au-delà de mes espérances.
Il y a une profondeur colorimétrique toute nouvelle et les images brillent comme si elles vivaient de l’intérieur. Vous avez obtenu des teintes de peau parfaites – en évitant à la fois de les rendre trop pâles ou d’obtenir un effet « boîte à chocolats ». Les détails sur les décors, les accessoires et les bijoux – perles, or et argent – brillent et scintillent, en particulier sur les veloutés noirs. Une grande variété de tons… Surtout, le bush australien scintille dans la chaleur estivale. Vous avez conservé l’aspect du film, tout en l’accentuant d’une certaine manière. Ce qui n’a pu être réalisé qu’avec une étude minutieuse du film, puis un travail acharné et de nombreux essais et erreurs.
Vous avez donné une nouvelle vie au film. C’est comme une vieille peinture du 18ème siècle qui a été minutieusement nettoyée, mais pas trop. Difficile de viser juste, et vous avez réussi. Bravo, et au nom de ce vieux film, je vous remercie chaleureusement. Je n’aurais jamais imaginé qu’il serait aussi beau ! C’est un travail magnifique. Mes félicitations à toutes les personnes impliquées. »

Si Peter Weir en personne applaudit des deux mains, qui serions-nous pour contredire le résultat ? Oui mais voilà, pareilles situations avaient déjà été observées de par le passé (qui a dit l’édition 4K de Terminator 2 ?) et s’est encore produite tout récemment (qui a dit l’édition 4K de Avatar ?). La problématique de cette forme de révisionnisme des films (nous mettrons de côté le cas le plus extrême, Georges Lucas, et sa trilogie originelle Star Wars mais qui au final pourrait être montré du doigt comme étant à l’origine de toutes ces altérations) vient précisément du fait que nombre de cinéphiles les ont connu sous leur forme disons « originelle ». Entendre par là : avant que ceux-ci ne soient précisément « révisés » par leurs propres metteurs en scène.

De haut en bas :

  • Blu-ray – Édition Criterion 2014
  • Blu-ray – Édition ESC 2023 (Master 4K)
  • Blu-ray 4K UltraHD – Édition ESC2023 (Master 4K)

Ce qui, dans le cas du disque Blu-ray 4K de Pique-nique à Hanging Rock, nous conduit inéluctablement aux mêmes constats que ceux déjà signalés sur la galette Blu-ray Second Sight, modulo une ou deux variations. Sans surprise, nous sommes ici en présence d’une image au format 1.66:1 encodée en HEVC 2160/24p HDR10 à partir d’un master 4K tiré du négatif original, le tout entièrement restauré, supervisé et approuvé par Peter Weir et son directeur de la photographie Russell Boyd. La première différence notable concerne le gain en termes de définition avec des images encore plus précise, tant lors des gros plans sur les visages que lors des plans larges sur le collège Appleyard ou encore sur le bush australien (cf. ce plan à 10min 08s de la cariole qui emmène les jeunes filles pique-niquer). La deuxième différence notable concerne la colorimétrie renforcée délivrée par l’étalonnage HDR10. Les teintes jaunes, les différentes tenues des personnages (cf. ce rouge, symbole de volupté maléfique, de la robe portée par Irma à la 89ème minute). Pour autant, ces deux plus-values sur la galette 4K ne changent en rien les différents points que nous avions déjà évoqués quant au Blu-ray Second Sight et dont voici un résumé.

On aime :

  • L’image retrouve (enfin) son ratio d’origine 1.66:1 par opposition aux précédentes éditions en 1.78:1.
  • Une copie d’une propreté virginale où l’on ne décèle plus le moindre défaut.
  • Une précision de l’image vertigineuse, qu’il s’agisse des gros plans sur les visages ou bien des plans larges.
  • Une colorimétrie révisée qui tire davantage sur les teintes jaunes et qui sied plutôt bien à l’atmosphère très étouffante du film…

On aime moins :

  • … mais qui dénature dans le même temps les séquences nocturnes allant jusqu’à boucher les noirs (cf. cet ultime soupée aux chandelles entre la directrice du collège et Mademoiselle où l’on distingue désormais à peine les meubles boisés dans la pénombre juste derrière les deux convives à la 100ème minute).
  • Un dégrainage / regrainage au rendu « étrange » qui aboutit à une granulosité de l’image très variable, certains plans sur les visages apparaissant désormais un peu trop « cireux » à notre goût.

Côté son, la VO DTS-HD Master Audio 5.1 permet avant tout et surtout à la B.O. du film de s’illustrer avec une belle amplitude, et ce dès le générique d’ouverture avec les compositions à la flûte de Pan de Gheorghe Zamfir que l’on retrouvera tout au long du film. Les envolées musicales font d’ailleurs preuve d’un dynamisme et d’une ouverture multicanaux plus que généreux à maintes reprises au cours du récit, renforçant encore davantage l’approche cinématographique à mi-chemin entre onirisme et fantasmagorie. Voici quatre de ces passages que nous avons relevés :

  • 25min : Les jeunes filles s’aventurent à l’intérieur des crevasses alors que la caméra pivote à 360 degrés.
  • 32min : Les jeunes filles s’assoupissent tandis que la bande-son se pare de bruitages sourds qui descendent dans le bas du spectre.
  • 54min : Les deux garçons partent à la recherche des jeunes filles perdues.
  • 60min : Le jeune homme rêve / hallucine et entend les paroles des jeunes filles, le tout accompagné par des sons électroniques stridents et volontairement distordus.

Pour le reste, les dialogues sont parfaitement limpides en toute circonstance et exception faites des différentes envolées musicales, le mixage du film se focalise en grande partie sur la façade avant de la scène acoustique. Bien qu’amplitude et puissance soit un cran de deçà, la VF DTS-HD Master Audio 2.0 s’en sort avec les honneurs et n’a pas trop à rougir de la comparaison avec la VO 5.1. À noter une curiosité (ou pas) : l’absence de sous-titres (à 107min 45s) tandis que l’on entend hors champ les habitants dans la rue qui réclament des explications alors que l’on vient de retrouver l’une des jeunes filles.

Côté bonus, ESC propose trois suppléments spécifiques à l’édition française. Tout d’abord une présentation du film par Bernard Bories, président du Festival des Antipodes, passionné par le cinéma australien en général et par celui de Peter Weir en particulier, puis une présentation publique du film par la réalisatrice Mati Diop à l’étrange festival 2019 où la cinéaste peine à trouver ses mots pour décrire combien elle aime le film, peu aidée il est vrai par une captation audio difficilement audible. Mais le morceau de choix est à mettre au crédit de l’entretien avec Olivier Père, directeur d’Arte France, datant de 2021 qui nous brosse une très belle analyse du film. Il revient pour commencer sur le succès du roman, une histoire totalement inventée mais qui laissa néanmoins planer le doute à sa sortie en 1967 et son adaptation « parfaite » dixit Olivier Père par Peter Weir qui fut l’un des premiers longs-métrages australiens à connaître une exploitation internationale. Il aborde ensuite les nombreuses thématiques du film (l’homosexualité, l’émancipation sexuelle, le passage à l’âge adulte, l’érotisation des corps), le rapport à la nature avec ces rochers qui prennent l’apparence de visages aborigènes. Il évoque également la B.O., mélange de musiques classiques et de compositions préexistantes à la flûte de pan de Gheorghe Zamfir, connue dans le cinéma pour ses participations à Il était une fois en Amérique ou encore Le Grand blond avec une chaussure noire, et qui renforcent encore davantage la dimension païenne. Il dresse également un parallèle avec 2001 : l’odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick et son prologue préhistorique avec son célèbre monolithe noir, ainsi que l’influence directe sur un autre film : Virgin Suicide (1999) de Sofia Coppola. À la différence notable que Pique-nique à Hanging Rock ne propose jamais de résolution claire, précise et unilatérale quant à la disparition des jeunes filles. Quelques années après la parution du roman original, une nouvelle édition verra le jour avec le dernier chapitre initialement retiré qui validait l’une des hypothèses. À savoir que les filles avaient été absorbées par le rocher et renaissaient sous la forme d’animaux. Une des hypothèses possibles que la mise en scène de Peter Weir souligne bien avec ses nombreux plans sur la nature et les animaux. Quant à la version Director’s Cut, Olivier Père rappelle que le cinéaste la justifie car il la trouve plus rythmée que le montage cinéma plus lent.

Outre la bande-annonce (en VO non sous-titré), deux autres bonus referment cette édition : A recollection – Hanging Rock 1889, un making of de 1975 avec de nombreuses interviews et Hanging Rock et Martindale Hall : Hier et aujourd’hui qui montre des images de ces deux lieux omniprésents dans le film tels qu’on pouvait les voir en 1900 (date à laquelle se déroule le récit) et de nos jours. Pour ceux qui souhaiteraient une interactivité plus poussée, nous ne saurions que trop leur conseiller d’opter pour l’édition spéciale FNAC qui, en plus des galettes 4K et Blu-ray propose un troisième disque (un DVD d’après nos informations) sur lequel se trouve A dream within a dream. Soit un documentaire de près de 2 heures de Umbrella Entertainment (éditeur indépendant australien bien connu des home-cinéphiles) datant de 2004 qui revient avec moult précisions et interviews de l’équipe du film (aussi bien devant que derrière la caméra) sur les coulisses du tournage. Assurément le doc le plus complet que l’on puisse trouver sur la production de Pique-nique à Hanging Rock.

Un doc que l’on trouve également sur les trois éditions anglaises de Second Sight. Ce qui nous amène tout naturellement à ce dernier petit encart pour vous signaler que ceux à la recherche de l’édition disons « ultime » pourront toujours se tourner du côté de l’édition limitée proposée par l’éditeur britannique, moyennant toutefois un coût non négligeable (comptez à l’heure où nous rédigeons ces lignes dans les 70€ frais de port inclus). Pour ce prix, vous aurez droit à pas moins de 4 disques (2 disques 4K et 2 disques Blu-ray) proposant le film dans sa version Director’s Cut (1h 48) mais aussi et surtout dans sa version cinéma d’origine (2h). L’interactivité n’est pas en reste puisqu’on trouve un commentaire audio de deux académiciens du cinéma, trois interviews récentes signées Second Sight en compagnie du directeur de la photographie Russell Boyd (10min 48s), du caméraman John Seale (7min 04s) et de la comédienne Karen Robson qui interprète Irma (11min 20s) ainsi qu’une interview datant de 1975 de la romancière Joan Lindsay (15min). Deux autres documentaires sont également présents, le premier commenté en voix off par un dénommé Thomas Caldwell (22min 50s) et le second également présent sur l’édition française celui-là, intitulé A recollection – Hanging Rock 1900. Des séquences non incluses dans le montage finale dites Outakes (12min 31s) et une bande-annonce referment l’interactivité pour le moins conséquence de cette édition tandis que du côté des autres plus-values « physiques » se trouvent le roman originel, un livret de 130 pages avec moult analyses ainsi que 6 Art Cards, le tout réuni au sein d’un coffret en carton rigide. Bien entendu, tout ceci est intégralement proposé en anglais et aucune piste ni aucun sous-titre français n’est disponible sur les quatre galettes ou bien encore sur les bonus. Seuls des sous-titres anglais pour sourds et malentendants sont proposés sur le film. Techniquement parlant l’image et le son délivrent des prestations stricto sensu identiques aux disques français, aussi bien en Blu-ray qu’en Blu-ray 4K (nous avons mesuré des bitrates audio et vidéo très proches). Seule variation notable en matière de son : en plus de la VO DTS-HD Master Audio 5.1, on trouve la piste monophonique originelle qui se décline sous deux formats : DTS-HD Master Audio 1.0 et 2.0.

« Les personnes ayant aimé et lu mon livre doivent trouver la réponse eux-mêmes » déclare la romancière dans le documentaire de 1975. Nous serions tentés de reprendre peu ou prou la même phrase concernant cette édition Blu-ray 4K de Pique-nique à Hanging Rock : que les home-cinéphiles qui ont aimé et (déjà) vu le film de Peter Weir se fassent leur propre opinion quant à cette nouvelle restauration 4K sanctifiée par le réalisateur en personne.

Les plus

  • Un film considéré par beaucoup comme le joyau de la filmographie de Peter Weir.
  • Des bonus franco-français de très bonne facture.
  • Une édition Fnac avec le magnifique documentaire « A dream within a dream ».
  • Une restauration 4K remarquable de prime abord…

Les moins

  • … mais qui pourra déranger par certains aspects « révisionnistes ».

DigitalCiné peut percevoir un modeste pécule sur les achats effectués via les liens d'affiliation.
  • Pique-nique à Hanging Rock (1975) de Peter Weir - Édition Spéciale FNAC - Packshot Blu-ray 4K Ultra HD
Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray + DVD Bonus
Éditeur : ESC Editions
Sortie le : 19 juillet 2023  
Choisissez votre revendeur

  Lâchez-vous !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *